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Pour l'accès du monde rural à l'électricité

L'accès du monde rural à l'électricité est un enjeu majeur pour les pays en développement (PED) où le tissu rural demeure majoritaire et connaît de grandes mutations socio-économiques en dépit de l'accélération de l'urbanisation, a affirmé mercredi à Marrakech la ministre de l'Energie, de l'environnement et de l'eau, Mme Amina Benkhadra.

Pour l'accès du monde rural à l'électricité
Appui à la définition des stratégies de la mise en œuvre d'une politique d'énergie rurale productive. (Photos : blog.lanouvellerepublique.fr/ www.ampoc.net)
Pour généraliser la scolarisation, faciliter l'accès aux soins, assurer l'approvisionnement en eau potable et promouvoir de nouvelles formes d'activités économique plus productives et plus rémunératrices, le monde rural a besoin d'énergie, notamment électrique, a ajouté la ministre à l'ouverture d'une conférence internationale sur l'électrification rurale (CIER) initiée sous le thème "Electrification et développement" (23-25 janvier).

Après avoir rappelé qu'actuellement plus d'un milliard de personnes dans les pays en développement appartenant en grande majorité aux populations rurales n'ont pas encore accès à l'électricité, Mme Benkhadra a fait savoir que tous les pays prennent conscience de la nécessité stratégique de l'électrification rurale, considérée comme un préalable et une priorité absolue au développement.

Elle a, dans ce sens, estimé que si l'objectif est commun à tous les pays, les solutions et les réalisations diffèrent d'une contrée à l'autre, rappelant que le Maroc, dont la moitié de la population est rurale, a mené depuis le début des années 70 plusieurs actions pour relever le défi de l'accès généralisé à l'électricité Mme Benkhadra a tenu à expliquer, dans ce cadre, que les programmes lancés par le Maroc jusqu'en 1995 ont rapidement montré leurs limites et ce malgré les efforts déployés, relevant que le Programme d'Electrification Rurale Global (PERG) adopté en août 1995 et qui se veut une opération d'envergure dans une vision globale, a eu un impact socio-économique remarquable sur la population rurale notamment en termes d'amélioration du niveau de vie en milieu rural et de développement d'activités génératrices de revenu.

Ce programme, a-t-elle poursuivi, sera prolongé par le programme de Valorisation de l'Electrification Rurale le (PVER), qui viendra confirmer et consolider les ouvrages réalisés jusqu'à présent en matière d'électrification rurale.

Pour sa part, le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération, Taieb Fassi Fihri, a souligné l'importance de l'électricité qui s'est imposée comme synonyme de développement économique et social, estimant que sans électricité, il est illusoire d'espérer vaincre le sous-développement d'un pays en général et de ses régions rurales en particulier.

Conscientes de cette réalité, les autorités marocaines ont, par conséquent, décidé d'accorder une attention particulière à ce secteur vital en lançant le PERG avec comme objectif premier la généralisation de l'accès à l'électricité au profit de 12 millions de ruraux à l'horizon 2010, a poursuivi M. Fassi Fihri dans une allocution lue en son nom par l'ambassadeur directeur des études et de la coordination sectorielle au ministère des Affaires étrangères, Mimoun Mehdi.
Il a fait remarquer, dans ce sens, que cette prouesse a été possible grâce à l'accélération que le programme a connu en 2002, suite aux Hautes directives Royales, puis au lancement de l'Initiative nationale de développement humain (INDH) qui a réservé une place de choix au monde rural.

Après avoir donné une idée sur les moyens financiers et humains mobilisés par le Maroc pour réussir le pari de l'électrification rurale, M. Fassi Fihri a fait savoir que "ce succès a été possible grâce également à une coopération internationale bilatérale et multilatérale engagée et efficace, fruit d'un partenariat sincère et perspicace porté par des partenaires convaincus de la pertinence de la stratégie du Maroc dans ce domaine et faisant confiance à ses compétences".

Le ministre a également souligné que le Royaume, fidèle à son principe de solidarité agissante avec ses partenaires d'Afrique, n'a pas hésité à partager cette expérience réussie avec ses pays frères au sud du Sahara, notant que l'Office national de l'électricité (ONE) s'est trouvé engagé sous différentes formes dans des opérations d'électrification de villages et de régions dépourvues, notamment en Mauritanie, au Sénégal, en Gambie, en Sierra Leone, au Tchad et au Mali.

C'est dans le cadre de cette stratégie et, également, fort d'une autre expérience réussie qui a pour nom "la coopération triangulaire" que le Maroc en appelle aujourd'hui aux différents donateurs et bailleurs de fonds pour exprimer leur solidarité et leur engagement à l'endroit du continent africain en soutenant massivement et efficacement tout programme d'électrification rurale dans ses pays, a poursuivi M. Fassi Fihri.

Le directeur général de l'ONE, Younès Maâmar, a de son coté fait savoir que le taux d'électrification en Afrique est actuellement de 32% (24% pour l'Afrique Subsaharienne), notant que seulement un africain sur quatre a accès à l'énergie.

"Partant de là, toute politique de développement global devient vaine car l'accès universel à l'énergie est un pré-requis au développement", a dit M. Maâmar, notant que "selon le Conseil mondial de l'énergie, ce taux pourrait passer à 51% en 2030 sous réserve que l'Afrique mobilise 350 milliards Dollars d'investissement".

M. Mâamar a souligné, par ailleurs, que le Maroc continue de faire face à des problématiques énergétiques comme il est le cas pour beaucoup de pays du Continent, faisant remarquer que l'ONE a élaboré un programme basé sur une planification économique pour le développement du secteur électrique national.

Il a, dans ce cadre, rappelé les différents programmes mis en œuvre par le Maroc en la matière notamment le PERG, estimant qu'il s'agit de programmes "volontaristes", "innovants" et dotés d'objectifs réalistes.

Initiée par l'ONE, en partenariat avec la Fédération nationale de l'électricité et de l'électronique (Fenelec), cette conférence ambitionne d'échanger les points de vue et de partager les expériences pour mettre en valeur les solutions innovantes et les techniques nouvelles dans différents pays.

La conférence réunit plus de 300 participants parmi les décideurs, les bailleurs de fonds, les opérateurs et les experts représentant une trentaine de pays.
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