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Une cour fédérale américaine confirme le gel de 300 M de dollars

Une cour fédérale américaine a confirmé mercredi le gel de 300 millions de dollars d'actifs de la compagnie pétrolière publique du Venezuela, PDVSA, dans le cadre du contentieux entre le pays latino-américain et le groupe américain ExxonMobil.

Une cour fédérale américaine confirme le gel de 300 M de dollars
Les employés du Venezuela, la compagnie pétrolière d'Etat, PDVSA preuve à l'appui de la société ExxonMobil, devant une station d'essence Mobil à Maracaibo, au Venezuela. (Photos : AFP)
"Toutes les conditions sont réunies pour confirmer" la décision de geler les actifs de PDVSA, a annoncé la juge Deborah Batts, à l'issue de l'audience tenue dans une cour fédérale du district sud de New York.

ExxonMobil, le plus gros groupe pétrolier mondial, avait engagé toute une série de recours juridiques après que le Venezuela eut engagé le 1er mai la nationalisation des gisements pétrolifères du bassin de l'Orénoque, en exigeant au moins 60% du capital des sociétés chargées de les exploiter.

Le groupe américain n'avait pas accepté de continuer à exploiter les bruts extra-lourds du gisement comme associé minoritaire de PDVSA.

La décision du tribunal new-yorkais, qui pourrait selon les experts avoir des répercussions sur des contentieux similaires en cours à l'international, confirme une injonction faite en décembre et portant sur des actifs placés à New York.

Parallèlement à ce recours, ExxonMobil a obtenu jeudi dernier en référé le gel pouvant aller jusqu'à 12,3 milliards de dollars d'actifs du groupe vénézuélien, lors de décisions rendues par des tribunaux américains, britanniques et néerlandais.

En réponse, le Venezuela avait annoncé mardi la suspension de ses relations commerciales avec le géant américain.

Pendant l'audience, la juge Batts a fait valoir qu'Exxonmobil cherche, par ce gel d'actifs, à s'assurer des garanties le temps que soit réglé, via la médiation du tribunal, le litige avec le Venezuela autour des gisements pétrolifères de l'Orénoque.

Plus tôt dans la journée, le département d'Etat américain avait indiqué qu'il "soutenait entièrement" la demande d'ExxonMobil d'une compensation en échange de ses actifs au Venezuela.

"Nous soutenons entièrement les efforts d'ExxonMobil pour obtenir une compensation juste et équitable en échange de ses actifs, selon les règles du droit international", a déclaré le porte-parole du département d'Etat, Sean McCormack.

"Nous ne sommes pas partie prenante de ce litige. C'est quelque chose qui doit faire l'objet de procédures entre le Venezuela et ExxonMobil et plusieurs tribunaux à travers le monde", a-t-il ajouté.

Au contraire, pour le ministre des Affaires étrangères du Venezuela, Nicolas Maduro, "ce n'est pas un conflit commercial, mais un conflit politique". Selon lui, les déclarations américaines "mettent les choses au clair: derrière la manoeuvre d'ExxonMobil se trouve le gouvernement des Etats-Unis".

Les marchés pétroliers ont réagi avec une remontée des cours du baril au dessus des 93 dollars mercredi.

Le Venezuela, le plus grand producteur latino-américain de brut, est le quatrième fournisseur pétrolier des Etats-Unis. En 2007, ses ventes moyennes à ce pays représentaient un peu plus d'un million de barils quotidiens, soit un peu moins de la moitié de sa production, chiffrée par l'Organisation des pays exportateurs de pétrole à 2,4 Mb/j. Le gouvernement vénézuélien affirme pour sa part produire 3,3 Mb/j.

Le Venezuela tire de la production pétrolière près de 25% de son produit intérieur brut et les impôts payés par PDVSA fournissent la moitié du budget de l'Etat.
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