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La Chine s'éveille en fanfare

La Chine a abordé "ses" Jeux Olympiques avec d'énormes ambitions pour les terminer sur un bilan grandiose, première nation au tableau des médailles à Pékin malgré des déficits dans les disciplines reines et les critiques concernant la préparation de ses sportifs.

La Chine s'éveille en fanfare
Forfait de Liu Xiang, un drame national en Chine. (Photo : news.xinhuanet.com)
Pour la première fois depuis son retour aux Jeux, à Los Angeles en 1984, la Chine a donc surpassé les Etats-Unis en nombre de titres, en dépit de tous les pronostics d'experts pour lesquels une place de dauphin aurait déjà relevé de l'exploit pour le pays hôte.

Avec 100 médailles, dont 51 d'or contre 36 aux Etats-Unis qui affichent certes un plus grand total (110), la suprématie chinoise est aussi incontestable que précieuse pour des autorités en quête de reconnaissance. Comme elle le fut autrefois pour l'URSS, ancêtre de la Russie, déchue de son statut de rival attitré des Américains.

Au soir de la clôture, le Comité central du PC et le gouvernement adressaient ainsi un message aux héros : "La mère patrie et le peuple sont fiers de vous (...) qui avez remporté une immense gloire pour votre pays et votre peuple".

Sans surprise, les Chinois ont brillé dans leurs disciplines de prédilection comme le tennis de table (quatre titres sur quatre), le plongeon (7 sur 8), le badminton et haltérophilie.

La tragédie Liu Xiang
Mais c'est dans des sports moins coutumiers pour eux que les Chinois ont fait la différence: le tir à l'arc, l'escrime, la voile, le beach-volley, la natation, avec un doublé de parfaites inconnues sur 200 m papillon féminin qui a suscité bien des commentaires dans un sport où le pays ne brillait guère jusque-là. Sans parler de la gymnastique où la Chine a raflé 9 des 14 médailles d'or, au milieu des accusations de falsification sur l'âge d'une gymnaste doublement titrée, âgée prétendument de 16 ans alors qu'elle en aurait 14.

L'unique regret du pays hôte fut à la hauteur de ses espoirs : énorme. Seul engagé chinois des épreuves d'athlétisme à endosser le statut de favori, icône de Jeux auxquels il se préparait depuis le début de sa carrière, Liu Xiang n'a même pas eu ses chances sur le 110 m haies, blessé avant la course et contraint au forfait, provoquant une tragédie nationale.

Dominateurs, les Chinois n'ont donc pas réussi à pénétrer le sport olympique N.1. Ce sera le seul bémol sportif à un bilan sidérant agrémenté quelques semaines plus tard par la razzia opérée sur les médailles des jeux Paralympiques.

Pour en arriver là, les Chinois avaient travaillé dur depuis l'attribution des Jeux, sept ans plus tôt, afin de créer une élite sportive dans pratiquement toutes les disciplines. Quitte à embaucher une quarantaine d'entraîneurs étrangers et à soulever des soupçons sur l'usage de méthodes controversées: Embrigadement précoce d'enfants champions entraînés à la dure, recours massif au dopage...

On a entendu de tout durant les Jeux de Pékin, pendant que les Chinois empilaient les titres, sans qu'aucune preuve ne vienne étayer les rumeurs. Fière de ses 100 médailles, la Chine doit apprendre à vivre avec les doutes.
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