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Les Bafana Bafana en passe de regagner le cœur de la nation

L'amour des Sud-africains pour leur équipe nationale de football, qui ouvre le 14 juin la Coupe des Confédérations face à l'Irak, semble en passe d'être reconquis grâce aux récentes victoires des Bafana Bafana. Mais le moindre échec le fera tourner à la haine.

Les Bafana Bafana en passe de regagner le cœur de la nation
Les Bafana Bafana d'Afrique du Sud. (Photo : www.geocities.com)
"La mentalité des supporteurs sud-africains implique que leur équipe doit continuer à gagner pour s'assurer leur soutien", explique Nkareng Matshe, spécialiste du football au quotidien populaire "The Star".

"Les foules commencent à croire dans les Bafana Bafana", "les Garçons" en zoulou, ajoute-t-il. "Ce soutien ne faiblira pas pour les deux compétitions internationales (la Coupe des Confédérations en juin 2009, puis le Mondial 2010 un an plus tard), à condition que l'équipe ne se relâche pas."

Leur plus récente victoire -un joli 3-2 en match amical face aux Lions Indomptables du Cameroun- a achevé de regagner le coeur de supporteurs déjà ravis par une belle série de succès face au Malawi, la Guinée équatoriale et le Ghana.

Mais les Bafana Bafana revenaient de loin. Dans la presse et dans les conversations de comptoir, des "shebeens", gargotes des townships, aux bars luxueux des quartiers d'affaires, c'était il y a quelques mois à qui démonterait le plus une équipe incapable de se qualifier pour la Coupe d'Afrique des nations.

Blatter déçu
La défaite face au Nigeria en septembre a failli coûter son poste à l'entraîneur national, le Brésilien Joel Santana, pourtant à peine engagé fin avril pour remplacer son compatriote démissionnaire, Carlos Alberto Parreira.

Le président de la Fifa Sepp Blatter, sans lequel la Coupe du Monde 2010 n'aurait jamais été confiée à un pays d'Afrique, n'avait alors pas caché son désarroi.

"Je suis déçu", avait-il lâché. "Depuis l'attribution du Mondial à l'Afrique du Sud, en 2004, l'équipe nationale n'a fait aucun progrès."

"Les Garçons", champions d'Afrique en 1996, traînent en effet aujourd'hui à la 80e place mondiale, 17e du Continent.

Pour le talentueux milieu de terrain Kagisho Dikgacoi, toutefois, la vapeur est aujourd'hui renversée. "Nous nous sommes énormément améliorés", a-t-il déclaré à l'AFP. "Nous rendrons l'Afrique du Sud fière" pendant les deux Coupes.

Devoir patriotique
Pour l'Afrique du Sud, les deux compétitions mondiales sont également l'occasion de démontrer un fait rare: des foules de supporteurs aux couleurs mélangées.

Alors que le football reste le sport des Noirs, près de quinze ans après la chute de l'apartheid, les "Bafana Bafana attirent le soutien du public, quelle que soit la race", relève Patrick Craven, porte-parole de la Confédération syndicale Cosatu.

"La couleur ne fait aucune différence", selon lui. "Le soutien à l'équipe nationale est du ressort du devoir patriotique", comme il l'a été en faveur des Springboks, l'équipe nationale du sport "blanc" qu'est le rugby, lors de leur victoire en Coupe du monde en septembre.

Selon le Comité local d'organisation du Mondial (LOC), les billets mis en vente fin novembre pour la Coupe des Confédérations partent très vite. 53% des places meilleur marché, réservées aux Sud-africains les plus pauvres, faisaient déjà l'objet de demandes à la mi-décembre.

Les candidats aux billets doivent remplir un formulaire afin de postuler pour les places. Celles-ci sont réparties en quatre catégories, afin d'éviter les trafics et d'assurer que les moins chères, qui valent l'équivalent de 5 dollars au cours actuel, soient bien attribuées aux plus pauvres. Les billets ne peuvent être retirés qu'après approbation par le LOC.
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