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Consécration dans la douleur pour le reste

L'année s'achemine vers sa fin et c'est l'heure de l'évaluation. Pour le sport national, le constat est plus qu'alarmant dans la mesure où la saison 2008 a été marquée par la discrétion de la grande majorité des disciplines, alors que les moments de consécration se comptent sur les doigts d'une main.

Consécration dans la douleur pour le reste
Le marathonien, Jawad Gharib. (Photo : www.map.ma)
En effet, hormis la performance de certaines disciplines non olympiques, les résultats obtenus cette année ont été en deçà des aspirations, surtout en cette année qui a coïncidé avec les Jeux Olympiques de Pékin-2008.

L'athlétisme a, encore une fois, été le sauveur du sport national sur les scènes régionale, continentale et internationale, notamment aux Olympiades qui se sont déroulées en Chine l'été dernier, grâce aux médailles d'argent de Jawad Gharib (marathon) et de bronze de Hasna Benhassi (800 m). Les autres sports, sans exception, n'ont fait que démériter.

Le sport roi est ainsi resté fidèle à sa réputation, portant à 18 le nombre de ses médailles gagnées aux JO depuis l'édition de Rome-1960, dont six en or, cinq en argent et sept en bronze, tandis que le judo, la boxe, le taekwondo, la natation, l'escrime et le tir à l'arc sont rentrés bredouilles.

D'énormes espoirs étaient pourtant fondés sur le noble art, deuxième sport après l'athlétisme à offrir au Maroc une médaille olympique, mais les pugilistes marocains se sont éclipsés dès leur entrée en compétition. Parmi les dix boxeurs qui étaient en lice, dont le médaillé de bronze à Sydney Taher Tamsamani, seuls le vétéran Hicham Mesbahi, Driss Moussaid et Mohamed El Arjaoui ont pu accéder au 2è tour dans leurs catégories respectives.

Le judo national n'a pas lui aussi dérogé à cette règle après l'élimination dès le premier tour des trois représentants nationaux Younes Ahmadi, Rachid Rguig et Safouane Attaf, consacrant ainsi la chute de cette discipline, qui suscite plus qu'une interrogation.

Dans les épreuves de taekwondo, où une médaille olympique était plus qu'attendue en raison des performances réalisées ces cinq dernières années aux niveaux continental et international, la sortie prématurée des nationaux a déçu tous les Marocains.

Pour sa part, la natation nationale, qui était à Pékin à ses troisièmes jeux olympiques après Athènes-2004 et Sydney-2002, l'unique représentante du Maroc, Sara El Bekri, n'a pas réussi à marquer de son empreinte cette participation en quittant les compétitions dès les phases de série dans les concours du 100 et 200m dos.

Les escrimeurs nationaux, de retour dans les jeux olympiques à Athènes en 2004 après 44 ans d'absence, n'ont pas pu faire mieux à Pékin. Ali Xavier et Issam Rami ont effectivement rendu leur arme dès les premiers tours, tout comme Khadija Abbouda (tir à l'arc), éliminée à l'aube des qualifications.

Ces déceptions sont venues confirmer le rôle de comparse joué par le sport national dans sa grande majorité.

Par contre, d'autres disciplines ont fait l'exception, à l'instar de la pétanque qui a réussi à marquer de son empreinte l'année 2008 grâce à la performance de Abdessamad El Mankari, sacré champion du monde dans les épreuves de tir de précision, ainsi que le tennis, qui a réussi à sortir de l'ombre après les moments fastes des mousquetaires Younès El Aynaoui, Hicham Arazi et Karim Alami, en s'illustrant sur la scène arabe et africaine. Cet exploit est dû notamment à des jeunes en herbe, parmi lesquels Lamiae Essaâdi (championne d'Afrique), Fatima Zahra El Allami, Mehdi Ziadi, Rabie Chaki et autres.

Par ailleurs, l'année 2008 a été la saison des déceptions pour le football national, aux niveaux des équipes nationales et des clubs, sur l'échiquier régional et continental.

Ces résultats catastrophiques reflètent la régression du ballon rond marocain constatée ces dernières années et illustrent son passage à vide.

Le comble en était l'élimination, pour la 7e fois, des Lions de l'Atlas au premier tour de la Can (Ghana-2008), ainsi que l'incapacité de l'équipe nationale à assurer sa présence au premier Championnat d'Afrique des joueurs locaux, au terme d'une cuisante défaite devant la Libye (3-0) en match retour du dernier tour des éliminatoires (victoire 3-1 à Casablanca).

L'équipe nationale juniors a entériné cette série de déceptions après une élimination surprise au premier tour des éliminatoires de la Coupe d'Afrique 2009 prévue au Rwanda, après son nul (3-3) contre le Bénin, en match retour à Rabat (défaite à l'aller 3-0).

Pour sa part, la sélection cadets, sortie au deuxième tour des qualifications de la Can-2007 au Togo, n'a pas pris part aux éliminations de l'édition 2009 en Algérie, en attendant de préparer une équipe compétitive. Le football féminin, lui, n'a pas fait l'exception.

L'équipe nationale a quitté au deuxième tour les éliminatoires pour les Jeux olympiques de Pékin, qui ont eu lieu l'été dernier. Les clubs nationaux ont également raté le coche sur le plan régional et continental.

L'AS FAR, un habitué des grands rendez-vous, a quitté la Ligue des champions d'Afrique par la petite porte après son élimination dès le tour préliminaire devant un «petit poucet» du football africain, venu du Cap Vert.

Dans la même compétition, l'Olympique de Khouribga n'a pas pu aller très loin, non plus, après sa sortie en huitièmes de finale devant l'ASEC Abidjan.

En Coup de la CAF, le courage du Rachad Barnoussi, club de deuxième division, qui faisait sa première apparition sur la scène continentale, n'a pas été suffisant pour venir à bout de l'expérience de l'Espérance de Tunis.

Au niveau arabe, le Moghreb de Tétouan est tombé d'entrée (1er tour), alors que le Raja de Casablanca a été sorti en phase de poule. Le Wydad de Casablanca est parvenu en finale, où il a été battu en aller et retour devant l'Entente de Sétif.

Au niveau des autres jeux collectifs, l'événement a été créé par les sélections cadets et juniors de hand-ball, qui se sont qualifiées pour la phase finale de la Coupe du monde prévue l'année prochaine en Egypte, une première dans l'histoire du sport national.

En revanche, l'équipe seniors a été incapable de dépasser le cap du premier tour de la CAN-2008 en Angola, et s'est contentée de la huitième place. Les clubs marocains de hand-ball ont relevé cette année un autre défi sportif, à savoir l'organisation de compétitions continentales.

Ainsi le CODM de Meknès a abrité le championnat d'Afrique des vainqueurs de coupe. Compétition de laquelle les Meknassis sont sortis bredouilles. La Rabita de Casablanca, elle, a organisé le championnat d'Afrique des clubs champions.

Le champion du Maroc en titre a brillé, par la même occasion, en se qualifiant pour la finale, une performance jamais réalisée par un club marocain.

Pour la balle orange marocaine, l'année 2008 est à oublier. Les sélections nationales de basket-ball n'ont fait que collectionner les déceptions, à commencer par les seniors auteurs d'une apparition terne en championnat d'Afrique en Angola (10è) et en championnat arabe en Tunisie (avant-dernier).

Les juniors, eux, ont résisté jusqu'aux quarts de finale du championnat d'Afrique en Alexandrie, avant d'être évincés par le Nigeria. En volley-ball, la qualification des juniors pour les demi-finales du 13è championnat d'Afrique des nations, disputé à Tunis, a été l'unique point de lumière en cette année.

Ces déceptions en série n'ont pas manqué de déclencher une prise de conscience générale de la nécessité d'une réforme profonde du sport national et un débat qui a dépassé les problèmes superficiels et les polémiques conjoncturelles pour s'approfondir dans la recherche des maux qui entravent ce secteur.

Les deuxièmes Assises nationales du sport (Skhirat, 24-25 octobre), qui ont réuni tous les acteurs liés de près ou de loin au secteur sportif (gouvernement, parlementaires, fédérations, clubs, CNOM) autour du thème «Une Vision partagée, une responsabilité commune», ont constitué une occasion pour souligner la nécessité de conjuguer les efforts pour redorer le blason du sport national.

Dans ce sens, le Message adressé par S.M. le Roi Mohammed VI aux participants à ces Assises a établi un diagnostic audacieux de la situation actuelle du sport national et proposé une feuille de route qui touche le fond du problème. Après les débats, l'action s'impose, notamment par la mise en œuvre du contenu du Message royal.

Pour cela il faudrait évaluer objectivement le bilan du sport national et tirer les leçons des participations marocaines pour assurer une meilleure apparition lors des prochaines échéances, notamment les Jeux Méditerranéens, l'été prochain en Italie, et les JO-2012 à Londres.
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