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6 milliards d'euros pour Peugeot-Citroën et Renault

Le gouvernement français dévoile lundi une aide massive, de 6 milliards d'euros selon la presse, aux deux constructeurs automobiles PSA Peugeot-Citroën et Renault, dont l'activité qui représente 10% des emplois du pays est frappée comme tout le secteur par la crise mondiale.

6 milliards d'euros pour Peugeot-Citroën et Renault
Le plan de soutien oblige les constructeurs à ne pas licencier et à ne pas fermer de site en France. (Photo: www.france24.com)
Le Président français, Nicolas Sarkozy devait présenter dans l'après-midi, avec le chef du gouvernement François Fillon et les ministres concernés, ce plan de soutien dont le principe avait été annoncé en janvier, a indiqué la présidence. Il s'accompagne d'un engagement des constructeurs à renoncer à toute délocalisation.

Selon les quotidiens Le Figaro et Les Echos, le plan consiste en deux prêts de 3 milliards d'euros chacun, sur cinq ans, à Renault et PSA. Le journal "Le Monde" avance de son côté un montant total de 6,5 milliards d'euros.

Les deux constructeurs, qui forment avec leurs sous-traitants un pan entier de l'économie française, ont supprimé des milliers d'emplois depuis l'été et mis leurs usines en France au chômage technique pendant des semaines pour faire face à la chute des ventes.

Des mesures annoncées en décembre par le président Sarkozy, comme un soutien de trésorerie à leurs organismes de crédit et une "prime à la casse" de 1.000 euros favorisant le remplacement des voitures les plus anciennes et les plus polluantes, ont permis de limiter dans un premier temps les effets de la crise, mais les perspectives s'annoncent sombres pour 2009.

Les ventes de Renault ont chuté de 20,9% et celles de PSA de 11,2% en janvier. L'Association des Constructeurs européens d'automobiles (ACEA) prévoit une baisse de la production automobile européenne de 15% en 2009 par rapport à 2008 et une réduction de 15 à 20% de la main d'oeuvre, soit 150.000 à 200.000 emplois en moins.

Selon la presse, les prêts aux deux constructeurs annoncés lundi par M. Sarkozy devraient être accordés à des taux préférentiels de 6 à 7%, l'Etat, qui emprunte lui-même au taux de 4%, ne pouvant faire mieux faute de prêter le flanc aux critiques de la Commission européenne.

Les deux groupes, dont les dirigeants ont déjà dû accepter, sous la pression du gouvernement, de renoncer cette année à leurs "bonus" annuels de centaines de milliers d'euros, se verraient imposer en contrepartie de l'aide de l'Etat de ne pas licencier, ne pas fermer de sites de production en France, et de s'engager à modérer le versement de dividendes.

Les responsables français ont averti à plusieurs reprises PSA et Renault, des groupes industriels tous deux bien implantés à l'étranger et notamment en Europe de l'Est d'où ils importent une partie de leurs voitures vendues en France, qu'ils devraient renoncer à toute nouvelle délocalisation.

Le souhait exprimé la semaine dernière par M. Sarkozy que "si possible on relocalise", a suscité une vive réaction de la République tchèque, qui abrite une usine PSA, et a accusé le président français de "protectionnisme".

La Commission européenne a elle aussi mis en garde la France contre la tentation d'un "retour au protectionnisme", soulignant que "toute obligation pour le bénéficiaire d'aide d'investir seulement en France ou d'acheter leurs pièces détachées auprès de fournisseurs en France ne serait pas compatible" avec les règles de l'UE.

M. Sarkozy avait déjà annoncé en octobre un plan de 400 millions d'euros sur quatre ans destiné à favoriser la recherche et le développement de "véhicules propres" par les constructeurs français.
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