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Identité plurielle de la vallée de Drâa

L'identité artistique de la vallée de Drâa rappelle ces strates civilisationnelles ayant façonné l'histoire de la région. Elle mérite une sollicitude particulière. Les jeunes associatifs en sont conscients.

Identité plurielle de la vallée de Drâa
La pérennité des arts populaires sert la cause du développement touristique. (Photo : www.kasbahtimidarte.com)
Le Festival des arts populaires qui s'ouvre ce vendredi, à l'initiative d'associations locales, reflète ce souci grandissant.

La pérennité des arts populaires sert la cause du développement. Le tourisme culturel étant, en fait, un motif essentiel pour les visiteurs de la région.

A la faveur de ce genre d'actions, les arts populaires du Drâa peuvent résister au facteur temps. Ils continueront aussi à émerveiller par leur magnificence. Empli de symboles et de valeurs, ce patrimoine immatériel met en avant cette richesse linguistique, ethnique et artistique.

La vallée compte, en effet, les Draoua, les Imazighen, les Arabes, les M'rabtine et les Chorfas, les âaribs ainsi que les descendants des anciens esclaves affranchis. Une diversité ethnique et sociale qui est à l'origine d'une diversité culturelle. Une richesse intarissable. Que vont-ils préserver ? Difficile d'en répertorier les différentes variétés. Mais, les plus connues sont l'Ahwach, la Rokba, la Rasma, Snisla, Aqallal, le Sabre (deik Seif), Guedra, Chamra, Ahidous, la Hadra, Lhrma, Saf et Bouâarouj. Des danses qu'on essaye de transmettre aux génération futures. D'ailleurs, les clubs d'arts populaires fleurissent au sein des écoles.

Poésie, danses et chants, trois composantes qui animent les spectacles, les fêtes et les soirées de la vallée de Drâa. Hommes et femmes, rythmes, ondulations et ondoiements, mais surtout mesures et formes brossent des toiles vivantes en couleurs. Une magnificence artistique à laquelle s'ajoute des sites naturels splendides.

Parmi les danses les plus anciennes de la vallée, on retrouve Aqallal et le Sabre (deik seif). Elles sont souvent interprétées par une même troupe d'origine draouie. Parmi 12 à 20 interprètes, l'on ne compte qu'une ou deux femmes. Ces deux variétés sont marquées par la présence très timide des femmes.

Les hommes, eux, sont rangés de face, coude à coude. Au milieu, se trouve le Cheikh (maestro) tenant un Daf (tambourin de petite taille), instrument de percussion. Les autres instruments sont le Bendir (tambourin de taille plus grande), la flûte «Lâaouada», et la Taârija (instrument de musique fermé par une peau de chèvre tannée à l'une de ses extrémités).

Les tribus amazighes, quant à elles, jouent deux principales variétés, à savoir l'Ahidous et l'Ahwach. Danses collectives accompagnées de chant sur les rythmes des «bendirs» et des Defs, leur introduction dans la vallée de Drâa coïncide particulièrement avec l'arrivée des tribus des Ait Atta dans la région à l'époque almoravide.

Les danses de la Rokba et la Rasma sont l'œuvre des tribus d'origine arabe.

Si le premier représente un genre lyrique chanté lors des mariages et des fêtes, le second fait partie d'une tradition orale originale. Les chorfas et Mrabtines interprètent surtout la Hadra, pratique spirituelle. Au point d'atteindre des états incontrôlables de transe «jadba». Elle est pratiquée par les populations arabes installées aux zaouias soufies de la région, notamment aux Zaouias de Tamgroute, Bounou, Tinmasla, Sidi Salh et la zaouia de Sid Lmakhtar.

Certes, les hommes monopolisent certaines danses, mais ce n'est pas le cas chez les tribus âaribs, où les femmes profitent seules de la danse Guedra. Les hommes n'y participent pas. Lors des fêtes, la Guedra se déroule du matin jusqu'au soir, pour laisser ensuite la place à une autre danse appelée «Chamra».

Et bien évidemment la grande partie des tribus ont leur gnaouis. Les descendants des anciens esclaves. De plus en plus rare dans la vallée, cette danse, également connue sous le nom : danse «laâbid», est caractérisée par l'utilisation du Ganga «Tambourin de grande taille» et des crotales. Mixte, cette danse s'interprète par une dizaine de femmes et d'hommes.

Chaque communauté à ses traits artistiques distinctifs, mais toutes les danses partagent une seule mission : refléter les traditions, les croyances, les conflits, les mythes, les costumes ou la langue, le mode de vie communautaire.
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