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Retrouver sa vocation de grenier du Maroc

La mine réjouie, Abdelali. B, agriculteur de son état, embrasse d'un regard contemplateur son vaste champ de blé verdoyant, arrosé à satiété par les pluies bienfaitrices et régulières depuis le début de la saison.

Retrouver sa vocation de grenier du Maroc
La stratégie de développement agricole, vise à doter la région de la Chaouia d'une cartographie et à rationaliser l'utilisation des ressources hydriques en vue de faire une région modèle.
Pour Abdelali, de la commune Tamadroust (province de Settat), le début de la saison agricole est prometteur à la faveur des pluies qui se sont abattues sur la région depuis la fin du mois de septembre jusqu'au 10 janvier, soit le double des précipitations enregistrées durant la même période de l'année écoulée.

Dans ces terres fertiles de la Chaouia, la météo favorable qui a perduré sur la région a, en effet, eu des retombées des plus bénéfiques sur les cultures, et empli d'espoir les coeurs des fellahs, après les saisons agricoles précédentes mi figue mi raisin.

En cette mi-janvier, les indicateurs liés au climat et à l'état du sol et des pousses sont de bon augure pour les fellahs, qui s'en remettent à la Providence divine pour que les pluies printanières soient au rendez-vous.

A la faveur de ces conditions climatiques optimales, la Chaouia se remet à espérer de retrouver son rôle d'antan en tant que région agricole par excellence et de renouer avec sa réputation de grenier du Maroc.

La situation actuelle des cultures d'automne, l'étendue des terres réservées à l'agriculture et les volumes pluviométriques enregistrés jusqu'à présent, constituent les signes précurseurs d'une saison agricole prometteuse.

Selon la Direction provinciale de l'agriculture à Settat, le volume des précipitations enregistré jusqu'au 10 janvier courant s'élève à 271,6 millimètres, contre une moyenne annuelle de 160,3 mm et 137,8 mm au cours de la saison précédente.

La superficie des terres labourées est de 537,9 mille ha. Les terres dédiées à la culture de blé d'automne, au fourrage, légumineuses et légumes occupent 512,8 mille ha, dont 432,8 mille ha pour les céréales, 35 mille ha pour les légumineuses, 40,5 mille ha pour le fourrage et 4.500 ha pour les légumes.

Les conditions climatiques ont favorisé la réalisation des opérations de labour et d'ensemencement dans des conditions satisfaisantes, poursuit la même source, indiquant que «la situation agricole est bonne de manière générale».

Le rapport de la direction régionale déplore toutefois l'utilisation limitée de certains engrais azotés à cause de leur coût jugé élevé par les agriculteurs.

Pour leur part, les agriculteurs de la Chaouia ne cachent pas leur joie et leur satisfaction pour les bonnes perspectives dont augure la saison actuelle, soulignant que les indicateurs climatiques de cette année ramènent aux souvenirs d'il y a trente ans, lorsque la moisson de fin de saison «submergeait» les marchés en céréales.

En fin connaisseur de la situation agricole de sa région, M. Abdelali livre les impressions dont il a eu écho concernant l'état des cultures. Il a cité la superficie des terres ensemencées en blé (75%) et en légumineuses (5%) surtout dans l'axe des communes Oulad Said et Khémisset Chaouia. Le reste des terres est consacré à la culture de fourrages, a-t-il dit.

L'optimisation des conditions idoines qui ont régné jusqu'a présent, selon M. Abdelali, est en partie tributaire des données climatiques qui marqueront fin février et fin mars. Il n'a pas manqué de relever que pour l'agriculteur le spectre du renchérissement des semences sélectionnées n'est pas moins préoccupant que la hantise de la météo.

Il a appelé, dans ce cadre, les autorités concernées à trouver une solution à la problématique de l'écart important existant entre le prix élevé de l'achat des semences et le prix de vente des récoltes, qui tourne autour de 300 DH le quintal. Une solution à ce problème permettra, entre autres, aux agriculteurs de rembourser leurs crédits dans les délais impartis, a-t-il avancé.

D'autre part, les prémices d'une bonne saison agricole ne laissent pas de rejaillir positivement sur la mise en oeuvre de la politique des pouvoirs publics visant la promotion du secteur, à travers le plan agricole pour la région, qui s'inscrit dans le cadre du "Plan Maroc vert". Aussi, la stratégie de développement agricole élaborée par la région de la Chaouia-Ouardigha s'en trouve boostée à la faveur d'un large processus de concertation avec toutes les parties concernées.

Le plan agricole précité ambitionne, entre autres, la modernisation du secteur agricole dans la région, l'amélioration de ses capacités productives, la commercialisation des productions, le développement des cultures de substitution à forte valeur ajoutée et la création de nouveaux postes d'emploi.

Un total de 284 projets sont prévus dans le cadre du plan agricole pour la région la Chaouia-Ouardigha nécessitant un montant global de près de 4 milliards 231,92 millions de dirhams.

Quant à la stratégie de développement agricole, elle vise notamment à doter la région d'une cartographie agricole et à rationaliser l'utilisation des ressources hydriques en vue de faire de la Chaouia une région modèle dans ce domaine.
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