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L'UE envisage des vols charters européens

Les dirigeants européens ont décidé vendredi de lancer un projet de vols charters financés par l'UE pour l'expulsion vers les pays d'origine des migrants en situation irrégulière, à l'initiative de la France et malgré des réserves de la Commission européenne.

L'UE envisage des vols charters européens
Gendarmes et policiers procèdent au démantèlement de la «jungle», le camp de migrants près de Calais. (Photo : AFP)
Dans un document adopté à l'issue d'un Sommet à Bruxelles, ils demandent «l'examen de la possibilité d'affréter régulièrement des vols de retour communs financés par l'agence Frontex», l'agence européenne chargée de la sécurité des frontières externes de l'UE.

Le chef de l'Etat français, Nicolas Sarkozy, s'est félicité de l'initiative.

«Personne n'aurait pu imaginer, il y a quelques années, que des gouvernements de gauche, de droite, du Sud et du Nord se mettent d'accord sur le principe que quelqu'un qui n'a pas respecté les règles, doit être ramené chez lui par avion, par train ou par tout autre moyen de façon digne», a dit M. Sarkozy au cours d'une conférence de presse.

«C'est un progrès considérable», a-t-il estimé. «Il faut aller plus loin, je veux des gardes-frontières européens», a-t-il ajouté.

La proposition de charters européens est directement inspirée par une demande française, soutenue par l'Italie. La France et la Grande-Bretagne ont organisé un vol commun à la mi-octobre pour emmener à Kaboul trois Afghans renvoyés de France et 24 expulsés de Grande-Bretagne.

Et le ministre français de l'Immigration, Eric Besson a dit récemment souhaiter la mise en place de vols communs «sous bannière européenne» pour le retour forcé de migrants dans leur pays d'origine.

Dans un entretien publié vendredi par le quotidien français «La Croix», le vice-président de la Commission européenne, Jacques Barrot, chargé des questions d'immigration, a toutefois mis en garde contre le «tout sécuritaire».

«Les Etats doivent trouver le point d'équilibre entre la part sécuritaire et la part d'humanité», a-t-il souligné.

M. Barrot avait, déjà, réagi après l'organisation du vol commun franco-britannique en demandant aux autorités nationales de «s'assurer au préalable que les migrants concernés ne souhaitent pas demander une protection internationale».

Vendredi, l'UE a invité sa présidence suédoise et la Commission européenne «à intensifier le dialogue avec la Libye sur la gestion des migrations et sur les mesures à prendre par rapport à l'immigration clandestine, y compris la coopération en mer, les contrôles aux frontières et la réadmission».

Beaucoup de migrants clandestins d'Afrique en partance pour les rives européennes traversent la Méditerranée à partir du territoire libyen.

Selon l'organisation internationale de défense des Droits de l'Homme, Human Rights Watch (HRW), les clandestins sont soumis à «des conditions de vie inhumaines» dans des camps libyens.

A la demande de Paris et de Rome, l'UE a également affirmé que «les accords de réadmission» sont un moyen «important» de lutter contre l'immigration clandestine.

«Ces accords soulèvent de nombreuses interrogations, du fait de leur opacité (peu d?informations données aux parlements nationaux et à la société civile) et de leurs conséquences au regard du respect des droits fondamentaux des migrants», a estimé pour sa part l'ONG Migreurop qui regroupe plusieurs dizaines d'associations européennes et africaines, dont la Cimade.
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