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Appel à plus de vigilance

Le gouverneur de Bank Al-Maghrib, Abdellatif Jouahri, a appelé, mardi à Rabat, à plus de vigilance pour que l'économie nationale puisse faire face à un contexte international, marqué par «une reprise lente et graduelle», qui «pourrait se détériorer à tout moment».

Appel à plus de vigilance
Le gouverneur de Bank Al-Maghrib, Abdellatif Jouahri, lors d'une réunion avec journalistes. (Photo : MAP)
«Il faut assurer un suivi attentif des sphères, réelle et financière, pour apporter les corrections qui s'imposent de manière à limiter les conséquences négatives d'une conjoncture internationale qui peut se détériorer à tout moment», a-t-il dit, lors d'une conférence de presse.

L'économie internationale a montré des signes de reprise, mais des fragilités liées au chômage et au marché du crédit, persistent encore, ce qui pourrait affecter l'économie nationale, qui a réalisé ces derniers mois des «performances moins négatives», dans un contexte de crise, a précisé M. Jouahri, qui expliquait aux journalistes les décisions prises par le Conseil de la banque, qui a tenu mardi sa réunion trimestrielle.

Le marché des crédits n'arrive toujours pas à redémarrer
Cette reprise de l'activité économique internationale est le résultat des programmes de soutien lancés par les pays développés plus que d'un redressement de la consommation ou d'une relance du marché des crédits, qui «n'arrive toujours pas à redémarrer», a-t-il souligné.

Selon M. Jouahri, les principaux partenaires économiques du Maroc se trouvent dans «une situation difficile», avec des taux de chômage à deux chiffres, un endettement public en hausse etc., notamment en Espagne et en France.

Cette situation à l'international ne manquera pas d'affecter les performances de l'économie nationale, principalement à travers les secteurs exportateurs de biens et services, le tourisme et les transferts des MRE, a indiqué M. Jouahri.

Selon Bank Al-Maghrib, le taux de croissance de l'économie nationale devrait se situer en 2009 entre 5% et 6%, avant de ralentir en 2010, pour s'établir entre 3% et 4%. Ce ralentissement interviendra sous l'effet d'une contribution moindre du secteur agricole à la croissance économique.

L'activité non agricole devrait, pour sa part, poursuivre son amélioration entamée durant le 2e trimestre 2009 et qui devrait terminer l'année autour de 3%, s'inscrivant ainsi en rupture par rapport à la dynamique observée au cours des cinq dernières années, a estimé M. Jouahri.

Pour le gouverneur de la Banque centrale, les indicateurs macroéconomiques du Maroc se sont améliorés en 2009 par rapport à 2008, à «un rythme dynamique dans une perspective de crise», citant notamment la stabilité du taux de chômage (9,8%) et les crédits bancaires (+10,7% en octobre).

Les performances au titre de la balance des paiements seront meilleures qu'en 2008. Ainsi, les réserves de change devraient se maintenir à un niveau proche de celui de décembre 2008, a-t-il ajouté.

Un système bancaire solide qui n'a pas été impacté par la crise
M. Jouahri a mis l'accent, par ailleurs, sur la solidité du système bancaire marocain qui, selon lui, n'a pas été touché par la crise internationale.

«Il n'y a aucun signe qui puisse indiquer que le système bancaire marocain a été touché par la crise internationale», a-t-il dit.

Lors de sa réunion trimestrielle, le Conseil de la Banque a maintenu inchangé le taux directeur à 3,25%, dans un contexte, «marqué par une orientation à la baisse des risques et une prévision centrale de l'inflation en ligne avec l'objectif de stabilité des prix».

Il a, également, relevé que «les prévisions de l'inflation restent globalement en ligne avec celles du Rapport sur la politique monétaire d'octobre 2009».

«La prise en compte de la transmission de la récente hausse des prix des matières premières au niveau international s'est toutefois traduite par une révision à la hausse de la prévision centrale au terme de l'horizon de prévision (1-er trimestre 2011), soit environ 2,5% au lieu de 2%», note Bank Al-Maghrib, ajoutant qu'en moyenne sur cet horizon, l'inflation s'établirait à 1,9%, alors que l'inflation sous-jacente devrait être négative en 2009 et resterait inférieure à 2% au terme de l'horizon de prévision.

Selon l'Institut d'émission, «les risques entourant les perspectives d'inflation sont globalement orientés à la baisse au cours des prochains trimestres. En effet, les pressions émanant de la demande, particulièrement extérieure, devraient rester modérées. La volatilité des prix sur les marchés internationaux des produits de base, en particulier du pétrole, constitue toutefois une source d'incertitude».

Le Conseil de la Banque a examiné l'évolution récente de la situation économique, monétaire et financière, ainsi que les prévisions d'inflation établies par les services de la Banque à l'horizon du premier trimestre 2011.

Le Conseil a, également, examiné les projections budgétaires triennales et approuvé le budget pour l'exercice 2010 avant d'arrêter le calendrier de ses réunions pour l'année 2010.
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