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Un test crucial pour les Kirchner

Les élections législatives de dimanche constituent un test pour le modèle économique étatiste de la Présidente Cristina Kirchner et de son mari et prédécesseur Nestor Kirchner (2003-2007), désormais menacé par le retour des forces néo-libérales.

Un test crucial pour les Kirchner
«Ce n'est pas une élection de plus : c'est un choix entre le retour au passé et la consolidation d'un projet national». (Photo : quindi.typepad.com)
"Le cap politique et économique est en jeu car la poursuite des politiques dépend de l'obtention d'une majorité au Congrès", a déclaré à l'AFP Edgardo Mocca, de l'Université de Buenos Aires (UBA).

Or, c'est la première fois depuis qu'ils sont au pouvoir que les Kirchner arrivent aux élections dans un contexte économique défavorable et qu'ils risquent de perdre le contrôle de la Chambre des députés et du Sénat.

L'Argentine est entrée en récession selon les économistes, qui contestent les chiffres du gouvernement.

Le couple Kirchner défend depuis près de six ans un modèle de réindustrialisation du pays, automobile en tête, basé sur un dollar fort favorisant les exportations argentines et renchérissant les importations.

"Ce n'est pas une élection de plus : c'est un choix entre le retour au passé et la consolidation d'un projet national", a proclamé l'époux de la présidente et chef du parti péroniste, favorable aux nationalisations.

Ce modèle, qui avait permis un redressement spectaculaire de l'Argentine avec des taux de croissance d'environ 8% entre 2003 et 2007, devait aussi son succès à une hausse continue du prix des matières premières agricoles dont l'Argentine est un des tous premiers producteurs mondiaux.

Il est aujourd'hui doublement remis en question : par la menace d'un résultat défavorable aux élections et par la crise internationale.

La baisse des matières premières, à commencer par le soja, principale richesse agricole du pays et une fuite de capitaux de 27 milliards de dollars depuis 2007, ont été mal vécues par le pouvoir.

Il est vrai toutefois qu'une légère remontée du prix des matières premières permet actuellement à l'Etat d'être plus optimiste pour les mois à venir.

Le principal rival de Nestor Kirchner, qui se présente comme simple candidat à la députation dans la province de Buenos Aires, est le riche entrepreneur Francisco De Narvaez.

Il incarne, avec son allié le maire de Buenos Aires Mauricio Macri, le retour des idées néolibérales de l'ancien président Carlos Menem (1989-1999).

M. Macri, vu comme l'un des présidentiables pour 2011, a exposé très clairement ses convictions néo-libérales.

Il a dit à la presse qu'il "privatiserait" de nouveau la compagnie aérienne Aerolineas Argentinas, la compagnie des eaux AySA, toutes deux nationalisées par les Kirchner, ainsi que les caisses de retraite.

M. de Narvaez a choisi de s'en démarquer, se déclarant à quelques jours du vote favorable à certaines nationalisations et à un équilibre sans préjugés entre privatisations et nationalisations.

"Le pays est en crise politique, plutôt qu'économique", estime Héctor Méndez, président de l'Union industrielle, un déçu des Kirchner.

Le consultant Miguel Angel Broda n'exclut plus "une reprise au deuxième semestre". Un autre économiste, Miguel Bein, est plus prudent. "Il y a des éléments de reprise, mais les réactions de certains sont trop euphoriques", estime-t-il.

Mme Kirchner, elle, est décidée à continuer d'aller au secours d'entreprises en difficulté. Elle a annoncé début juin que l'Anses (Administration de la sécurité sociale) allait débloquer un prêt de 70 millions de dollars pour soutenir l'activité de la filiale argentine du constructeur automobile américain General Motors (GM), qui a fait faillite.
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