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L'impact de la crise sur le tourisme varie selon les pays

Les trois pays du Maghreb (Maroc, Algérie, Tunisie) réfléchissent à des mesures pour atténuer l'impact de la crise sur leur tourisme, mais si tous sont touchés, certains sont plus vulnérables que d'autres, observent les spécialistes du secteur.

L'impact de la crise sur le tourisme varie selon les pays
Pour atténuer l'impact de la crise sur le tourisme, mise en place, grâce à des infrastructures sophistiquées et à une offre diversifiée, d'une stratégie «Cap-2009». (Photo : gay-maroc-musul.over-blog.com)
La Tunisie, destination balnéaire réputée bon marché, semble la plus exposée aux retombées sociales de la crise sur la classe moyenne européenne qui forme le gros des 7 millions de touristes reçus en 2008.

Le tourisme, deuxième employeur du pays, a rapporté 1,7 milliard d'euros en 2008 (6% du PIB) et n'a pas subi de baisse, mais un recul des réservations est attendu dès le premier trimestre 2009.

Incertitude, plan de crise et cellule de veille au ministère du Tourisme et chez les hôteliers qui «gèrent au jour le jour en regardant de près ce qui se passe en Europe», résume un expert indépendant.

Habib, ciseleur de père en fils, est au désespoir : «depuis septembre, aucun touriste ne s'est arrêté devant mon étal pour se faire graver un nom ou une inscription sur mes petits plateaux de cuivre», bradés à 10 dinars (5,5 euros) les trois.

Le secteur hôtelier, avec environ 239.000 lits, représente 100.000 emplois directs (10% de la main d'oeuvre) et 350.000 emplois indirects.

L'hiver, la plupart de 870 unités hôtelières réduisent ou recyclent le personnel et les saisonniers, au statut précaire, ne seront réembauchés qu'à partir de juin. Le chômage technique est estimé à 70% du personnel recevant entre 80 et 50% des salaires, selon Abbas Rhimi, responsable de la Fédération syndicale.

L'Algérie, où peu de touristes sont accueillis a donc peu souffert de la crise, qui n'a d'ailleurs eu «aucun impact», selon le ministère du Tourisme.

Pour 2007 (derniers chiffres connus), le nombre de touristes a été estimé à 1,74 million : environ 510.000 étrangers -dont 170.000 Français- et 1,23 million d'Algériens résidant à l'extérieur du pays.

L'Algérie vise le chiffre de 2,5 millions de touristes en 2011 en développant le tourisme saharien, déclaré prioritaire.

La baisse d'affluence d'environ 10%, constatée en janvier 2009 par rapport à 2008, dans la région de Tamanrasset ou Djanet (extrême sud), deux hauts lieux du tourisme saharien en Algérie, n'est pas forcément liée à la crise, selon les professionnels.

«Ce tourisme est à géométrie variable», affirme un tour opérateur spécialisé dans la région. «Mes clients, ajoute-t-il, viennent d'une catégorie sociale aisée (...), d'amoureux du désert qui sont prêts à des sacrifices».

Quant au Maroc, principale destination touristique du Maghreb, il a mis en place, grâce notamment à des infrastructures sophistiquées et à une offre diversifiée, une stratégie (Cap-2009), pour atténuer l'impact de la crise sur ce secteur, premier pourvoyeur de devises.

Selon des chiffres officiels, le Maroc a accueilli 8 millions de touristes en 2008, soit une croissance de 7% par rapport à 2007.

Mais ses recettes de 58 milliards de dirhams (5,2 milliards d'euros) ont baissé de 1% par rapport à 2007, en raison principalement des fluctuations des taux de change à l'étranger, selon le ministre du Tourisme, Mohamed Boussaid.

«Cap-2009 vise à consolider nos parts de marché au niveau des marchés émetteurs, notamment l'Europe, et à promouvoir ceux en provenance du Golfe et de Russie», a ajouté le ministre.

«Il ne faut pas être alarmiste, la santé du tourisme au Maroc est très bonne», a-t-il récemment déclaré, réaffirmant l'objectif des 10 millions de touristes en 2010.

A Marrakech, destination phare, les responsables du tourisme se refusent encore à parler de crise mais, en privé, les hôteliers s'inquiètent et certains ont même commencé à baisser leurs prix, affirme un observateur indépendant.

En 2009, le Maroc se dotera en tous cas d'une capacité supplémentaire de 20.000 lits, pour atteindre une offre totale de 160.000 lits.
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