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Intégration sans faille aux origines

La communauté marocaine établie au Royaume-Uni a réussi à s'intégrer en douceur au sein de la société britannique tout en gardant un attachement indéfectible à son pays d'origine, le Maroc, ont souligné les participants à un débat, mardi soir, au siège du Parlement britannique à Londres.

Intégration sans faille aux origines
Pour se frayer un chemin dans les domaines de la vie en Grande-Bretagne, mise en exergue les efforts consentis par la communauté marocaine à travers les années.
Cette émigration vers le Royaume-Uni, qui a commencé dès la première moitié du siècle dernier, a connu une hausse sensible vers les années 1960, a dit Mme Souad Talsi, membre du Conseil de la Communauté marocaine à l'étranger, qui présentait le cas marocain lors de ce débat, initié par le Runnymede Trust au profit des minorités issues du Maroc, d'Afrique du Sud, du Népal, de Thaïlande et de Roumanie.

Or, a-t-elle concédé, contrairement aux autres formes de migration en Europe, l'immigration marocaine au Royaume-Uni reste unique dans la mesure où la femme a joué un rôle prépondérant au sein de la communauté établie dans ce pays.

Si la première génération, handicapée par la méconnaissance de la langue et de la culture britanniques, s'est heurtée à d'énormes obstacles pour s'intégrer, les jeunes issus de la deuxième et la troisième génération ont pu, quant à eux, s'intégrer sans difficulté au sein de leur société d'accueil.

Ces jeunes apportent actuellement leur contribution à la vie de leur pays d'adoption, tout en restant attachés à la mère-patrie le Maroc, a indiqué Mme Talsi, qui n'a pas manqué d'observer que plusieurs jeunes marocains, issus en majorité de la communauté marocaine établie en France, ont réussi à percer dans les grandes institutions financières de la City.

La présence de ces jeunes cadres, dont le nombre s'élève à plus de 500 selon certaines estimations, a donné une nouvelle dimension à l'immigration marocaine en Grande-Bretagne, a poursuivi Mme Talsi.

Et de souligner l'importante place qu'occupe la communauté juive marocaine, malgré son nombre relativement limité, au sein de la société britannique.

En dépit de son implantation depuis de longues années au Royaume-Uni, cette communauté a su préserver son attachement aux valeurs de la civilisation et de la culture marocaine, a-t-elle dit.

L'oratrice a, par ailleurs, mis en exergue les efforts consentis par la communauté marocaine à travers les années pour se frayer un chemin dans les domaines de la vie politique, économique et social en Grande-Bretagne.

Ce combat n'a pas été livré sans sacrifice, a fait remarquer Mme Talsi, appelant les membres de cette communauté à redoubler d'efforts pour faire entendre leur voix pour une meilleure reconnaissance de leurs droits et spécificités culturelles.

Un tel objectif, a-t-elle poursuivi, ne peut être réalisé que si les décideurs britanniques en charge de la politique d'intégration traduisent dans la réalité leurs promesses de davantage de cohésion au sein de la société britannique.

Par ailleurs, Mme Meg Hillier, députée travailliste et secrétaire d'Etat à l'intérieur chargée de l'Identité, a confié la MAP que la communauté marocaine au Royaume-Uni, malgré sa taille relativement limitée par rapport à d'autres groupes, "apporte une contribution importante à la vie de ce pays".

"Plusieurs Marocains, hautement qualifiés, occupent des positions importantes dans la société"""", a-t-elle dit, rappelant que "les Marocains sont parmi les premiers groupes d'Africains qui ont choisi de s'installer il y a plusieurs années dans le Royaume-Uni".

"Les autres communautés ont certes des enseignements à tirer de l'expérience des Marocains qui ont su géré les défis de l'intégration", a ajouté la responsable, soulignant que son gouvernement tente de mieux répondre aux besoins des différends groupes ethniques qui forment actuellement la société multiculturelle britannique.

De son coté, Dr. Myriam Cherti, chercheur à l'université britannique de Sussex, a souligné que les relations diplomatiques entretenues depuis des siècles entre le Maroc et la Grande-Bretagne signifient que la migration marocaine vers ce pays avait débuté bien avant le 20-ème siècle.

Or, cette migration, a-t-elle déploré, n'a pas fait l'objet de suffisamment de recherches académiques et sociologique.

La chercheur a relevé que la communauté marocaine, concentrée en grande partie dans le quartier de North Kensington (ouest de Londres), donne l'exemple d'une parfaite intégration tout en préservant son héritage culturel et civilisationnel comme en témoignent les mosquées, les restaurants et les boutiques typiquement marocains qui meublent ce quartier londonien, affectueusement nommé "Little Morocco".

Le Runnymede Trust, qui a initié le débat, est une organisation indépendante oeuvrant pour la promotion des valeurs d'égalité et de justice en faveur des différentes composantes ethniques et culturelles du Royaume-Uni.

Fondé en 1968, le Trust travaille avec les chercheurs et les décideurs centraux et locaux britanniques ainsi qu'avec le secteur privé pour la promotion des minorités à travers l'élaboration de programmes touchant à divers domaines comme l'éducation, l'emploi et la justice.
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