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Le Maroc, un cas unique dans l'histoire

Le Maroc a constitué un cas unique dans l'histoire de la colonisation en ce sens qu'il a été dépecé et arbitrairement partagé en trois zones, ce qui explique la récupération progressive de ses territoires spoliés, du reste non encore achevée, ont souligné les participants à une conférence sur le «colonialisme et conflits post-coloniaux» organisée, mercredi soir, à Padoue (nord-est de l'Italie).

Le Maroc, un cas unique dans l'histoire
L'attachement indéfectible des habitants des provinces sahariennes à leur marocanité ne date pas d'aujourd'hui, évoquant notamment la mort en 1912 sur le champ d'honneur de près de 700 d'entre eux dans la bataille de Sidi Bou Othman. (Photo : divisio
Lors de cette conférence, tenue à l'initiative de l'Association «Camminare insieme» (Marchons ensemble) et de l'Université de Padoue avec le concours de l'association Ribat Al Fath pour le développement durable, ils ont rappelé, avec force détails, l'entreprise de morcellement dont le Maroc a été l'objet de la part des différentes puissances coloniales et dont les prémices remontaient à bien avant l'avènement du protectorat en 1912.

Le Royaume comptait ainsi un protectorat espagnol au nord, un protectorat français dans la majeure partie du territoire et la «zone internationale» de Tanger, ont indiqué Mustapha El Jaouhari, vice président de l'association Ribat Al Fath, et Miloud Loukili, professeur de droit international et de relations internationales à l'Université Mohammed V de Rabat, en mettant en évidence l'expansionnisme colonial dont a été victime le Maroc durant son histoire.

Cette situation, ont expliqué les orateurs devant une assistance composée d'officiels, d'universitaires, d'intellectuels, de responsables et membres d'associations marocaines en Italie, et de nombreux citoyens marocains et italiens, a fait que le Maroc n'a eu de cesse, depuis son indépendance en 1955, acquise au prix d'énormes sacrifices du Trône et du peuple, de revendiquer la restitution de toutes les parties de son territoire national qui demeuraient encore, sous des statuts divers, en dehors de sa souveraineté.

L'action menée sur différents plans par le Maroc, sous la conduite de ses illustres Souverains, pour le recouvrement de son indépendance et le parachèvement progressif de son intégrité territoriale a permis le retour de la province de Tarfaya en 1958, de l'enclave d'Ifni en 1969 avant la récupération des provinces sahariennes en 1975 suite à la glorieuse Marche verte, ont-ils rappelé.

M. El Jaouhari a souligné, dans ce contexte, que l'attachement indéfectible des habitants des provinces sahariennes à leur marocanité ne date pas d'aujourd'hui, évoquant notamment la mort en 1912 sur le champ d'honneur de près de 700 d'entre eux dans la bataille de Sidi Bou Othman, dans la région de Marrakech, et la lutte acharnée menée courageusement par certains parmi eux contre l'occupant dont Ahmed Hiba.

Le vice président de l'Association Ribat Al Fath a, par ailleurs, évoqué les manœuvres ourdies par les ennemis de l'intégrité territoriale et les positions soutenues, avec sagesse et pondération, par le Royaume pour défendre ses droits légitimes sur son Sahara.

Il a, dans ce même cadre, mis en relief la pertinence du plan d'autonomie proposé par le Maroc comme cadre de règlement définitif du différend artificiel suscité autour du Sahara marocain.

M. Loukili s'est appesanti, pour sa part, sur l'enracinement du Maroc dans l'histoire et sur les appétits hégémoniques nourris depuis longue date à son endroit en raison en particulier de sa position géostratégique exceptionnelle (avec deux façades maritimes).

Il a, également, souligné l'ouverture du Royaume sur l'extérieur, son ancrage en Afrique, la tolérance qui y règne et l'œuvre grandiose qui y est accomplie en matière de développement et de démocratie sous la conduite éclairée de S.M. le Roi Mohammed VI.

M. Loukili a, par ailleurs, mis l'accent sur l'attachement séculaire des Marocains à leur identité et souligné la dynamique suscitée par la proposition marocaine d'autonomie qui a été qualifiée de sérieuse et crédible par la communauté internationale.

Dans son intervention, Mhamed Hilali, Consul général du Maroc à Bologne, s'est félicité de la tenue de cette conférence, rendant hommage à l'association Ribat Al Fath en tant que «locomotive de la société civile» pour son action de défense de la culture et de l'identité marocaines.

Il a également souligné le caractère séculaire de l'Etat marocain, observant que 44 ans d'occupation ne peuvent peser sur une histoire riche de 12 siècles d'épopées et de rayonnement.

M. Hilali a mis l'accent, à cet égard, sur la large contribution du Maroc à l'édification de la civilisation humaine et le rayonnement scientifique qu'ont connu ses universités qui, comme celle de Padoue, comptent parmi les plus anciennes du monde.
Le diplomate a également loué l'œuvre multidimensionnelle accomplie par le Royaume et l'attachement de ses citoyens à l'unité et à l'intégrité de la patrie.

La conférence, qui a été marquée par la présence de deux membres de l'association Ribat Al Fath ex-consuls du Maroc en Italie, en l'occurrence Mohamed Lamdaouer (Rome) et Mohamed Benhsain (Milan), avait été introduite par le Pr. Giovanni Luigi Fontana, directeur du département d'histoire à l'Université de Padoue.

L'orateur a souligné l'intérêt du thème choisi et s'est félicité des contacts noués avec la partie marocaine à cette conférence qui, a-t-il indiqué, ont permis de jeter les bases d'une coopération fructueuse en matière de recherches, de formation, d'échanges et de participation à des projets scientifiques communs.

Il a cité à ce propos l'organisation en février d'un colloque sur la méditerranée et la perspective de la conclusion d'un accord de coopération entre les Universités de Padoue et Mohammed V.

Adone Brandalise, délégué du recteur de l'Université de Padoue pour l'interculturalité, a, lui aussi, pris la parole pour exprimer sa confiance quant aux perspectives de coopérations à venir.

Il a également évoqué le caractère fructueux des échanges humains entre les deux pays que traduisent en particulier la présence marocaine en Italie et l'expérience du multilinguisme en cours.

Présidée par Jawad Amrani, l'Association «Camminare insieme» s'était tracée comme objectifs, à sa création en 2006, de promouvoir l'interculturalité, le dialogue et la paix.

Cette conférence s'inscrit dans le prolongement d'une série d'initiatives menées de concert avec d'autres associations dans le cadre du projet «Immaginafrica», promu au sein de l'Université de Padoue.

Une exposition photos qui donne un aperçu des changements remarquables enregistrés dans les provinces sahariennes depuis leur retour à la mère-patrie a été organisée en marge de la conférence dirigée avec brio par l'universitaire Moulay Zidane El Amrani, de l'association «Camminare insieme».

Retraçant, par l'image, l'évolution notoire qu'ont connue les provinces du Sud depuis l'épopée de la marche verte jusqu'à nos jours, cette exposition propose au visiteur, à travers un reportage photos judicieusement élaboré, une visite à travers plusieurs régions du Sahara marocain qui, d'espaces pratiquement désertiques, se sont transformées en contrées prospères regorgeant de vie et de dynamisme.

Au milieu de portraits de S.M. le Roi Mohammed VI et de l'artisan de la glorieuse marche verte, feu S.M. Hassan II, l'exposition passe ainsi en revue les réalisations grandioses accomplies dans divers domaines au grand bonheur des populations de ces provinces fermement attachées à la mère partie.
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