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El-Béchir promet des élections «exemplaires

Le Président soudanais, Omar El-Béchir a affirmé jeudi que les élections prévues à partir de dimanche seraient «exemplaires», car elles représentent une «obligation religieuse», répondant aux accusations de fraudes et au boycott d'une partie de l'opposition.

El-Béchir promet des élections «exemplaires
El-Béchir compte sur les élections, pour regagner en légitimité, plus d'un an après le mandat d'arrêt émis contre lui par la onale CPI pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité au Darfour. (Photo : AFP)
Ces propos de M. Béchir, qui s'exprimait du barrage de Méroé, sa plus grande réalisation depuis son arrivée au pouvoir en 1989, succèdent à deux journées au cours desquelles des partis d'opposition et les ex-rebelles sudistes du SPLM ont confirmé ou étendu leur boycott, entamant la crédibilité du scrutin.

«Les élections seront équitables et libres, propres et exemplaires», a-t-il proclamé devant une foule de partisans réunis sur les bords du Nil.

Ce premier scrutin multipartite en près d'un quart de siècle sera propre car «les élections sont une obligation religieuse», a poursuivi M. Béchir, qui avait pris le pouvoir lors d'un coup d'Etat soutenu par les islamistes.

«Tous nos projets (...) représentent un devoir religieux», a encore clamé de Méroé (nord) le président, unique candidat à avoir véritablement sillonné le Soudan, plus grand pays d'Afrique.

Omar el-Béchir, 66 ans, compte sur les élections, prévues sur trois jours, pour regagner en légitimité, plus d'un an après le mandat d'arrêt émis contre lui par la Cour pénale internationale (CPI) pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité au Darfour (ouest), région en proie à la guerre civile.

Mais ce scrutin sera boycotté par un pan important de l'opposition, qui dénonce des élections truquées, et -partiellement- par les ex-rebelles sudistes du SPLM.

Le Umma, vainqueur des dernières législatives multipartites en 1986, a ainsi confirmé mercredi dans la nuit qu'il ne participerait pas. «Nous avons décidé de boycotter le processus électoral à tous les niveaux», a déclaré Sarah Nugdalla, responsable du bureau politique. Le parti a toutefois ouvert la porte jeudi à quelques exceptions.

L'opposition souhaitait notamment obtenir de la commission électorale un nouveau report d'un mois des élections, une option que la NEC a définitivement rejetée jeudi, affirmant que tout était «prêt».

Cette remise en cause du scrutin par l'opposition se double de celle du Mouvement populaire de libération du Soudan (SPLM). Mardi soir, les ex-rebelles, qui dirigent le sud semi-autonome et avaient déjà retiré leurs candidats à la présidentielle et au Darfour, ont étendu leur boycott à l'ensemble du scrutin dans le Nord.

Au-delà de la seule scène politique soudanaise, des observateurs internationaux (Union africaine, Union européenne, Fondation Carter, Japon...) sont -ou vont être déployés- sur le terrain, et l'ancien président américain Jimmy Carter est arrivé dès jeudi soir à Khartoum.

«Nous espérons et prions pour que le scrutin soit juste (...), au moins pour ceux qui ont choisi de participer», a déclaré à son arrivée M. Carter, interrogé sur les accusations de truquage.

«Je regrette que certaines parties aient décidé de ne pas participer», a poursuivi l'ancien président, qui doit rencontrer M. Béchir.

La mission de l'UE a elle annoncé mercredi qu'elle retirait son personnel du Darfour, expliquant qu'il lui était impossible d'accomplir sa tâche compte tenu du conflit qui perdure dans cette région.

Les observateurs ont par ailleurs été l'objet de menaces de M. Béchir: Quiconque «intervient dans nos affaires ne restera pas plus de 24 heures (...). Quiconque tente de nous insulter, nous lui couperons la langue».
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