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Opérateurs et régulateurs en conclave à Dakar

Régulateurs des télécommunications et opérateurs des nouvelles technologies de l'information se sont rencontrés, mercredi à Dakar, pour débattre des défis du développement des Tic et du principal enjeu qui consiste à en faire un facteur déterminant dans le développement et la croissance.

Opérateurs et régulateurs en conclave à Dakar
Faire en sorte que l'accès à l'Internet, et en particulier l'accès large bande, deviennent beaucoup plus abordable financièrement. (Photo : senegal.usaid.gov)
Réunis dans le cadre de deux grandes manifestations, le 10e Colloque mondial des régulateurs (GSR) et le Forum mondial des chefs d'entreprises du secteur des Tic, la rencontre de Dakar offre aux deux parties une occasion d'échanges sur les grandes questions du développement des Tic, notamment «un environnement réglementaire, léger, stable et prévisible qui favorise l'investissement» dans ce secteur porteur et à forte incidence sur le développement de l'ensemble des secteurs économiques.

Tenue sous le thème «Favoriser le monde numérique de demain», la 10e édition de ces assises s'intéressera à la façon dont les régulateurs et les décideurs vont relever les défis auxquels ils sont confrontés avec l'évolution rapide des Tic, notamment le déploiement de la large bande (haut débit) à travers des réglementations évolutives et ciblées et des outils prêts à l'emploi.

La manifestation, organisée par l'Union internationale des télécommunications (Uit), a démarré ses travaux par la rencontre des chefs d'entreprises du secteur des Tic, qui a été une occasion pour plaider en faveur d'une réglementation adaptée aux besoins évolutifs du secteur et propice à l'avènement du large bande, porteur des plus importants enjeux de développement des Tic.

Les chefs d'entreprises ont particulièrement insisté sur la rationalisation de l'attribution du spectre hertzien pour le large bande. Un accroissement de 10% de l'utilisation du large bande entraînerait une augmentation de 1% du Produit intérieur brut (PIB), ont-ils relevé pour témoigner de l'importance de ce segment porteur des plus importantes évolutions des nouvelles applications et services Tic.

Le développement des Tic via le large bande sera déterminant pour la fourniture de nouveaux services, notamment dans les domaines de la santé et de l'apprentissage, ce qui aidera les gouvernements à atteindre, à l'horizon 2015, les «objectifs de connectivité» qui ont été fixés par le Sommet mondial sur la société de l'information et les Objectifs du Millénaire pour le développement définis par l'organisation des Nations unies, ont-ils assuré.

Le défi actuel de l'Afrique est le développement du service large bande de transmission de données, a affirmé à ce sujet le secrétaire général de l'Uit, Hamadoun Touré, appelant les gouvernements à inscrire le service large bande au cœur des programmes de développement et de faire en sorte que l'accès à l'Internet, et en particulier l'accès large bande, deviennent beaucoup plus abordable financièrement.

Concernant le volet réglementaire, les opérateurs du secteur des Tic ont plaidé pour une réglementation peu contraignante, équitable et propice au développement rapide d'un secteur très dynamique qui révolutionne le 3e Millénaire. Les régulateurs devraient encourager une concurrence équitable et n'intervenir qu'en cas d'échec manifeste des mécanismes du marché, ont-ils estimé.

Une réglementation peu contraignante devrait être axée davantage sur le respect des dispositions des licences et sur les comportements anticoncurrentiels et non contrôler strictement toutes les mesures prises par les opérateurs dans le cadre de leurs activités, ont-ils expliqué.

D'autre part, les opérateurs se sont élevés contre la hausse de la taxation sur les services des Tic qui nuit au développement du secteur. Une fiscalité qui considère les services Tic comme un produit de luxe a pour effet d'accroître le coût des dispositifs et services pour les consommateurs et contribuer à l'élargissement de la fracture numérique.

A l'ouverture des travaux du Forum mondial des régulateurs (GRS), qui regroupe 146 régulateurs Tic à travers le monde, plusieurs intervenants ont tenu à rappeler l'importance des nouvelles technologies de l'information dont les diverses applications s'étendent à l'ensemble des domaines et constituent, au 3e Millénaire, un facteur de développement de premier ordre.

D'après des chiffres communiqués lors de cette rencontre, le marché des Tic a mobilisé un investissement global de 800 milliards de dollars à travers le monde, contribue à un accroissement du Pib international de l'ordre de 5%, et généré quelque 25 millions d'emplois.

Face aux énormes perspectives de développement du secteur, les principaux défis consistent à assouplir le cadre réglementaire, développer le large bande, augmenter la capacité des réseaux et réduire les prix pour un meilleur accès des populations aux différents services Tic.

Concernant le continent africain, les intervenants ont notamment relevé le problème de la fracture numérique entre le nord et le sud. Malgré les grandes disparités entre les deux mondes, des intervenants ont tenu à affirmer que les Tic offrent toutefois une chance pour l'Afrique, notamment à travers l'accès, désormais dématérialisé, au savoir et à la connaissance dans des pays où les infrastructures éducatives font cruellement défaut.

Il importe de fournir davantage d'efforts pour augmenter la connectivité et le taux de pénétration dans les pays africains, notamment à travers les technologies du mobile. Selon des responsables de l'Uit, l'Afrique est actuellement engagée sur la bonne voie pour réduire la fracture numérique, précisant que le taux de pénétration de la téléphonie mobile est passé de 15% à 44% en quatre ans seulement.

Le Président sénégalais, Me Abdoulayé Wade, qui a présidé la cérémonie d'ouverture de cette manifestation, a tenu à faire la promotion du «Fonds de solidarité numérique», une idée qu'il avait lancé pour doter le continent africain de 500 millions d'ordinateurs.

Le Président Wade a invité, à cette occasion, les décideurs à travailler à «connecter» l'Afrique en la dotant d'ordinateurs, afin de résorber le gap numérique, qui est aussi celui du savoir, entre les pays du continent et le reste du monde.

Trois jours durant, les participants à cette rencontre vont débattre de questions relatives aux thèmes «L'impact de l'Internet à haut débit», «La régulation au 3e Millénaire», «Le dividende numérique», «La résolution des litiges dans le secteur des Tic» et «Le rôle des Tic et des régulateurs dans le changement climatique».
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