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Lancement de l'opération visant à sceller le puits

Le groupe britannique BP a lancé vendredi un opération de cimentation qui devrait permettre de sceller définitivement au cours du week-end le puits de pétrole à l'origine de la marée noire dans le golfe du Mexique, près de cinq mois après le début de la catastrophe.

Lancement de l'opération visant à sceller le puits
Des bateaux autour de la plateforme BP dans le Golfe du Mexique. (Photo : AFP)
L'opération consiste à injecter un mélange de matériaux et de ciment via un puits de secours. «La procédure de pompage a commencé à 13h30 (18h30 GMT) et devrait prendre quelques heures», a indiqué à l'AFP un porte-parole de BP. «Nous nous attendons à ce que le puits MC252 (à l'origine de la pollution, ndlr) soit totalement colmaté samedi», avait indiqué précédemment le géant pétrolier.

L'injection doit permettre de colmater le puits par en dessous au niveau du gisement (4.000 mètres sous le fond de la mer), dans le cadre d'une opération baptisée «Bottom kill» (neutralisation par le fond).

Jeudi soir, les autorités américaines avaient annoncé que les ingénieurs travaillant sur le site avaient réussi à relier le puits de secours au puits endommagé, ouvrant la voie à sa cimentation. Le forage du puits de secours -et celui d'un deuxième par précaution- avait commencé presque immédiatement après l'explosion de la plateforme Deepwater Horizon, suivie de son naufrage le 22 avril, BP tentant en parallèle par tous les moyens de stopper la fuite.

Après le déversement de quelque 4,9 millions de barils de pétrole dans le Golfe, l'écoulement avait finalement cessé le 15 juillet grâce à la pose d'un couvercle, suivie de la cimentation du conduit par au-dessus. Mais les autorités ont toutefois jugé que l'opération «Bottom kill» était toujours nécessaire. Le forage du puits de secours avait néanmoins dû être interrompu il y a plus d'un mois en raison de la menace posée par une tempête tropicale, et n'avait repris qu'en début de semaine.

Le colmatage définitif du puits va clore un chapitre de cette vaste pollution, la pire catastrophe écologique de l'histoire des Etats-Unis, qui a vu les côtes de plusieurs Etats souillées et a touché de nombreux Américains, pêcheurs et commerçants en tête.

Mais le volet judiciaire et financier de l'affaire est loin d'être terminé. L'enquête sur les causes de l'accident se poursuit et BP a récemment montré qu'il comptait se défendre bec et ongles, clamant à l'issue d'une enquête interne que les torts étaient partagés et pointant du doigt les autres compagnies travaillant sur la plateforme, comme Transocean ou Halliburton.

Le groupe britannique a annoncé début septembre avoir déjà dépensé 8 milliards de dollars depuis le début de la catastrophe. Il a rappelé avoir accepté de créer un fonds de 20 milliards de dollars consacré à l'indemnisation des victimes. Selon des documents judiciaires rendus publics cette semaine, l'administration américaine n'exclut pas de poursuivre BP en vertu de la loi américaine sur la propreté de l'eau, lui permettant de réclamer au moins 1.100 dollars par baril, soit plus de 5 milliards de dollars. L'affaire a aussi des conséquences pour l'ensemble du secteur, le golfe du Mexique étant le pilier de l'extraction pétrolière américaine et produisant, selon une étude, un quart du pétrole et du gaz consommés dans le pays.

L'Administration Obama a dévoilé mercredi une nouvelle réglementation forçant les compagnies pétrolières présentes dans la zone à boucher les puits inactifs de manière définitive et à démonter les plateformes à l'abandon. Quelque 3.500 puits inactifs sont actuellement uniquement obturés par des valves de sécurité bien moins fiables que des couvercles définitifs. Depuis le début du forage dans le golfe du Mexique en 1947, 40.000 puits ont été creusés.
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