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Des siamois séparés avec succès

Vingt-cinq médecins saoudiens, dont le ministre de la Santé, ont séparé avec succès et gracieusement des frères siamois jordaniens reliés par le ventre, à la Cité médicale Roi Abdel Aziz à Ryad, devenue en 20 ans un établissement de pointe pour ce type d'interventions.

Des siamois séparés avec succès
Le ministre saoudien de la Santé, le Dr Abdallah Al-Rabia revient du bloc après avoir séparé des frères siamois. (Photo : AFP)
La délicate opération a duré sept heures jeudi et ce n'est qu'au bout de cinq heures que les médecins ont incisé à travers le sternum et le foie que partageaient les bébés de dix semaines.

Les parents, Youssouf et Hiyam Tayem, ont pu suivre l'intervention sur un écran installé près de la salle d'opération. Le père, un épicier à 'Al-Zarqa', au nord-est d'Amman, est déjà père de trois filles et d'un garçon.

C'est le Dr Abdallah Al-Rabia, également ministre de la Santé, qui a donné le coup de scalpel électrique final pour trancher les derniers tissus reliant Amjed et Mohammed Tayem.

«Cinq, quatre, trois, deux, un», compte-t-il. Prestement, l'équipe sépare les deux siamois qui dorénavant vont pouvoir vivre indépendamment avec chacun ses propres organes. Les bébés sont placés sur des tables où leurs plaies sont recousues.

«L'opération est achevée, chacun se trouve dans un lit séparé, leur état est stable», annonce le ministre, qui en est à sa 27e opération de séparation réussie depuis ses débuts il y a 20 ans à la Cité médicale, devenue célèbre dans le monde entier.

L'équipe saoudienne est à l'avant-garde mondiale pour ce type d'opération relativement rare et susceptible de coûter très cher. Parfois elle opère gratuitement comme pour les bébés jordaniens. «Il ne s'agit pas simplement d'un défi médical. C'est aussi un défi social», commente le Dr Rabia.

Le roi Abdallah d'Arabie saoudite a sponsorisé la plupart des opérations, dont certaines sont aussi des arguments de marketing. Mais les cas de siamois sont devenus moins nombreux, explique le Dr. Mohammed al-Namchane, l'un des chirurgiens de l'équipe.

Dans les pays développés, les examens durant la grossesse ainsi que les avortements ont considérablement réduit leur nombre. Dans les pays plus pauvres, on compte un couple de jumeaux siamois pour 50.000 naissances. Seule la moitié survit les premiers jours et seulement la moitié de ceux qui ne meurent pas peuvent être séparés, ajoute le chirurgien.

La Cité médicale a accueilli au total 60 cas, venus du Moyen-Orient, de Malaisie, des Philippines, de Pologne, du Cameroun et d'ailleurs. Dans 23 cas, à l'instar des jumelles palestiniennes Ritaj et Rittal Abou Assi arrivées là début avril, l'état de santé des siamois était tel qu'ils ne pouvaient pas survivre à l'opération.

Le cas des petits frères Tayem est l'un des plus simples que l'équipe saoudienne ait eu à traiter. Les bébés étaient plutôt en bonne santé à la naissance, avec un poids de quatre kilogrammes à eux deux. Il a fallu qu'ils doublent leur poids pour subir l'opération.
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