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«Véritable bouffée d'oxygène pour les économies maghrébines»

Le ministre délégué chargé des Affaires économiques et générales, Nizar Baraka, a plaidé, vendredi à Paris, pour la réouverture des frontières maroco-algériennes, qui donnera «une véritable bouffée d'oxygène pour les économies maghrébines» sur fond de crise économique internationale.

«Véritable bouffée d'oxygène pour les économies maghrébines»
La réouverture des frontières maroco-algériennes donnera une véritable bouffée d'oxygène aux économies maghrébines. (Photo : MAP)
«Cette crise ne pourra être réellement dépassée que si nous développons l'intégration régionale qui peut se substituer à la baisse des demandes extérieures des pays partenaires, notamment européens», a souligné le ministre au «10e Forum économique international sur l'Afrique».

«C'est la raison pour laquelle, a-t-il poursuivi, le Maroc appelle à la réalisation de l'Union du Maghreb Arabe (Uma) et à l'ouverture des frontières avec l'Algérie qui constituera une véritable bouffée d'oxygène pour nos économies».

M. Baraka a, par ailleurs, exposé les mesures qui ont permis au Maroc de résister à la crise, citant l'élargissement de la base budgétaire au profit des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) et de la croissance économique, le renforcement de l'investissement public pour maintenir la demande intérieure et l'amélioration des revenus en faisant baisser la pression fiscale sur les citoyens et l'entreprise.

Il a, également, fait état de la mise en place d'un dispositif d'accompagnement des secteurs affectés par la crise, à travers la prise en charge des charges sociales des entreprises en difficulté, la mise en place d'un fonds de promotion des exportations et la création d'un fonds de garantie destiné aux entreprises en difficultés.

M. Baraka, qui s'exprimait lors d'un panel sur les perspectives économiques pour l'Afrique en 2010, a également plaidé pour la «diversification productive des économies» pour permettre aux pays d'Afrique de mieux gérer la période d'après crise et les aléas de la phase actuelle marquée par les crises des dettes européennes.

«Il est essentiel de poursuivre la diversification productive de nos économies à travers le développement de clusters industriels territorialisés avec des stratégies intégrées», a-t-il expliqué, évoquant à cet égard l'expérience marocaine en matière des stratégies sectorielles (Plans Emergence, Maroc vert, Halieutis, Maroc Numeric, etc.).

Le ministre a également mis l'accent sur la bonne gouvernance, estimant que le renforcement du financement des OMD ne peut se faire qu'à travers «une meilleure efficience des dépenses publiques».

Evoquant les «Perspectives économiques pour l'Afrique» (Pea), le dernier rapport annuel publié conjointement par la BAD, le Centre de développement de l'Ocde et la Commission économique des Nations unies pour l'Afrique, faisant état notamment d'une forte résilience des économies africaines face à la crise, M. Baraka a indiqué que ces projections sont conformes à celles établies par la plupart des organismes internationaux.

Le ministre a, toutefois, estimé que certains niveaux de risque ne sont pas intégrés réellement dans ce rapport, notamment la crise de la dette de certains pays de l'UE dont nul ne connaît l'ampleur

Selon lui, «le potentiel de croissance de pays, notamment européens, «va nécessairement avoir des répercussions négatives sur le potentiel de croissance des pays d'Afrique, tant en termes de demande extérieure que d'investissement direct étranger».

Le ministre a également mis en garde contre deux autres variables, à savoir «la volatilité des prix des matières premières», ainsi que «la diminution de l'investissement direct étranger».

Les autres intervenants à cette rencontre ont livré leurs analyses sur la situation et les perspectives économiques de l'Afrique, à la lumière des dernières Pea.

Selon les Pea, l'Afrique s'est avérée plus résistante à la crise mondiale que certains observateurs craignaient grâce à des politiques macro-économiques prudentes avant la récession qui ont abouti à l'amélioration des fondamentaux économiques dans de nombreux pays africains.

Globalement, les économies africaines devraient progressivement se ressaisir pour atteindre un taux de croissance moyen de 4,5% en 2010 et de 5,2% en 2011 bien que la récession laissera sa marque.

Mais cette croissance reste différentiée, nuancent les intervenants, qui soulignent que les pays qui ont une base économique «étroite» sont les plus affectés, d'où la nécessité de la diversification, comme l'a souligné M. Baraka.

Organisé par le Centre de développement de l'Ocde, la Bad et la Commission économique pour l'Afrique des Nations unies, en partenariat avec le ministère français de l'Economie, ce Forum réunit le temps d'une journée, ministres, représentants du secteur privé et de la société civile, professionnels de la coopération et chercheurs pour partager leurs analyses et leurs visions sur les perspectives économiques, sociales et politiques du continent.

Outre les perspectives économiques pour l'Afrique en 2010, les participants devaient également débattre des innovations dans la «Mobilisation des Ressources Publiques», thème principal de l'édition 2010 des Pea.

Le Forum a été inauguré par la ministre française de l'Economie, de l'industrie et de l'Emploi, Christine Lagarde, et connaît la participation de plusieurs responsables d'organismes internationaux, dont le secrétaire général de l'Ocde, Angel Gurria, le président de la Bad, Donald Kaberuka, et le secrétaire exécutif de la Commission économique des Nations unies pour l'Afrique, Abdoulie Janneh.
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