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Démentis en cascade de Madrid, Paris et Berlin

En plein vendredi noir pour l'euro, Madrid, Paris et Berlin ont démenti une information d''El Pais' selon laquelle le Président Nicolas Sarkozy aurait menacé de retirer la France de la zone euro pour forcer Angela Merkel à accepter le plan de sauvetage de la Grèce.

Démentis en cascade de Madrid, Paris et Berlin
En plein vendredi noir pour l'euro, Madrid, Paris et Berlin ont démenti une information d''El Pais. (Photo : AFP)
L'article du premier quotidien espagnol, basé sur des confidences supposées du chef du gouvernement José Luis Rodriguez Zapatero, dont la pays assure la présidence tournante de l'UE, a plongé Madrid dans l'embarras.

D'autant qu'il a été répercuté par des sites du monde entier alors que l'euro plongeait à son plus bas niveau depuis mi-novembre 2008 face au dollar, plombé par des inquiétudes grandissantes sur la viabilité de la zone euro et la capacité du plan d'aide européen à endiguer la crise.

L'article d'El Pais «est dénué de tout fondement», a réagi en début d'après-midi une source proche de la présidence du gouvernement espagnol ayant contacté l'AFP.

«Je n'ai pas connaissance que cette information soit exacte», a pour sa part assuré la première vice-présidente du gouvernement, Maria Teresa Fernandez de la Vega, après le conseil hebdomadaire des ministres.

Selon El Pais, proche des socialistes au pouvoir, M. Zapatero a évoqué, lors d'une réunion avec des cadres de son parti mercredi, la menace, type dissuasion nucléaire, qu'aurait agitée le président français pour convaincre la chancelière allemande Angel Merkel d'accepter le plan d'aide à la Grèce.

M. Sarkozy a exigé vendredi dernier à Bruxelles «un engagement de tous, pour que tout le monde aide la Grèce, chacun selon ses moyens, ou bien la France réexaminera sa situation dans l'euro», selon ‘El Pais', qui cite anonymement un participant à la réunion de Madrid.

«Sarkozy a tapé du poing sur la table et menacé de se retirer de l'euro, ce qui a tordu le bras d'Angela Merkel», ajoute le journal, citant un autre responsable socialiste ayant écouté M. Zapatero.

«La France, l'Italie et l'Espagne ont fait front commun face à l'Allemagne et Sarkozy en est arrivé à menacer Merkel de rompre le traditionnel axe franco-allemand», moteur de l'UE, poursuit le journal, citant un troisième responsable socialiste espagnol.

A Paris, l'entourage du président Sarkozy a démenti dans l'après-midi dans des propos à l'AFP ces informations, parlant de «rumeurs totalement infondées, comme vient de le confirmer le gouvernement espagnol».

«Ces rumeurs sont complètement infondées, cela a été clairement dit, et je n'ai pas d'autres commentaires», a déclaré un peu plus tard la ministre française de l'Economie, Christine Lagarde, au cours d'une conférence de presse à Zagreb. «Je pense que c'est presque insultant», a-t-elle seulement ajouté.

Auparavant, le porte-parole du ministère français des Affaires étrangères, Bernard Valero s'en était remis aux propos de M. Sarkozy, qui avait notamment déclaré à Bruxelles après l'adoption du plan d'aide à la Grèce: «Durant toute cette crise [...], nous avons tout fait, Mme Merkel et moi pour que l'axe franco-allemand soit un axe indestructible».

A Berlin, une porte-parole du gouvernement allemand a également démenti une information «dépourvue de tout fondement».

El Pais, interrogé par l'AFP à la suite des démentis, a déclaré que «la rédaction confirme le contenu de son article».

Les chefs d'Etat et de gouvernement de la zone euro ont entériné dans la douleur vendredi dernier à Bruxelles un mégaplan d'aide UE-FMI à la Grèce pour la sauver de la banqueroute, doté d'un paquet de 110 milliards d'euros de prêts sur trois ans.

Au cours des semaines précédentes, la chancelière allemande avait fortement rechigné à accepter ce plan impopulaire auprès des contribuables allemands, las de payer pour les autres.

Ces tergiversations ont entamé le crédit de Mme Merkel en Allemagne, où ses détracteurs lui reprochent notamment d'avoir cédé le premier rôle dans l'UE à M. Sarkozy dans la gestion de la crise grecque.
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