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Omar El-Béchir grand favori des élections

Le président soudanais Omar El-Béchir, sous le coup d'un mandat d'arrêt de la Cour pénale internationale, devrait être reconduit au pouvoir lundi à l'issue d'élections controversées qui, selon des observateurs, ne répondent pas aux «normes internationales».

Omar El-Béchir grand favori des élections
Un membre de la commission électorale soudanaise compte les bulletins de vote pour l'élection présidentielle, à Khartoum. (Photo : AFP)
Les résultats des élections présidentielles -nationale et du gouvernement semi-autonome du Sud-Soudan- doivent être annoncés vers 15h00 (12h00 GMT), a indiqué à l'AFP Abdallah Ahmed Abdallah, vice-secrétaire général de la commission électorale soudanaise (Nec).

La victoire du raïs soudanais est acquise depuis le retrait de ses deux principaux adversaires, Yasser Arman, un musulman laïque défendant la bannière des ex-rebelles du Mouvement populaire de libération du Soudan (SPLM), et Sadek Al-Mahdi, chef du parti Umma dont le gouvernement élu avait été renversé en 1989 par le coup d'Etat militaire de M. Béchir.

Le retrait de ces deux ténors avait été annoncé après l'impression contestée des bulletins de vote à la présidentielle. Les Sud-Soudanais ont voté à une écrasante majorité en faveur de Yasser Arman, même si dernier a boycotté la présidentielle, selon des résultats partiels.

Outre la présidentielle nationale, les Sud-Soudanais ont voté pour le président de leur gouvernement semi-autonome, un scrutin qui doit reconduire au pouvoir Salva Kiir, à qui incombera la lourde responsabilité de diriger le Sud-Soudan lors du référendum sur l'indépendance en janvier.

Le Président Béchir souhaite une victoire sans équivoque à ces élections afin de faire un pied-de-nez à l'Occident et à la Cour pénale internationale (CPI) qui a émis l'an dernier un mandat d'arrêt contre lui pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité au Darfour.

Cette région de l'ouest du Soudan est le théâtre depuis sept ans d'une guerre civile complexe à l'origine de 300.000 morts selon des estimations de l'Onu -un bilan contesté par Khartoum qui évoque 10.000 décès- et 2,7 millions de personnes déplacées dans des camps.

L'élection du Président Béchir «prouvera que les allégations contre lui sont fausses», avait indiqué la semaine dernière son influent assistant, Nafie Ali Nafie, lors d'une rencontre à Khartoum avec la presse étrangère.

«Cela montrera sans l'ombre d'un doute que la population refuse les positions de la CPI (...) spécialement les Darfouris», avait-il ajouté.

Le parti présidentiel a, par ailleurs, remporté les trois postes clés de gouverneurs du Darfour (ouest, nord et sud), mais les personnes déplacées par le conflit ont massivement boycotté le scrutin.

Les premières élections -législatives, régionales et présidentielles- multipartites depuis 1986 ont été minées par le boycottage d'une partie importante de l'opposition, des accusations de fraudes, et des problèmes techniques qui ont compliqué le déroulement du vote et l'annonce des résultats.

Les observateurs de l'Union européenne et de la Fondation américaine Carter ont estimé qu'elles ne répondaient pas aux «normes internationales» et ont souhaité des améliorations de la part des autorités du Sud-Soudan, région où de nombreux cas de fraudes et d'intimidations ont été enregistrés, en vue du référendum de janvier.

Le Sud-Soudan doit tenir en janvier prochain un référendum crucial sur son indépendance. Des problèmes techniques ou des fraudes avérées pourraient toutefois compromettre la reconnaissance d'un éventuel Etat sud-soudanais par la communauté internationale.
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