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Dadis en exil, présidentielle dans 6 mois

Un accord de sortie de crise en Guinée a été signé vendredi à Ouagadougou, prévoyant un maintien «en convalescence» à l'étranger du chef de la junte, le capitaine Moussa Dadis Camara, et la tenue d'une présidentielle dans «six mois».

Dadis en exil, présidentielle dans 6 mois
Le chef de la junte guinéenne, le capitaine Moussa Dadis Camara, signe un accord de sortie de crise, à Ouagadougou. (Photo : AFP)
Après deux jours de difficiles tractations, l'accord a été signé par le capitaine Camara, apparu amaigri et avec une longue cicatrice sur le crâne, le président intérimaire le général Sékouba Konaté et le médiateur dans la crise guinéenne, le président burkinabè Blaise Compaoré, a constaté l'AFP.

Dans le même temps, les opposants à la junte, incapables de s'entendre, ont proposé deux noms au poste de Premier ministre de transition: l'opposant Jean-Marie Doré et la leader syndicaliste Rabiatou Sérah Diallo. Ils laissent ainsi le choix au général Konaté de le désigner à leur place.

Le chef de la junte, 44 ans, blessé à la tête par balle lors d'une tentative d'assassinat le 3 décembre, «prend librement un temps de convalescence tout en restant disponible pour apporter sa contribution aux acteurs de la transition», selon le texte de l'accord qui ne précise pas s'il restera au Burkina.

Il était habillé en civil, avec des lunettes de vue. Cette tenue contrastait avec celles de commando parachutiste, larges lunettes de soleil et béret rouge, qu'il affectionnait en public avant le 3 décembre. Il marchait seul, sans aide, mais lentement. Le visage figé, il n'a pas parlé durant la cérémonie,

La communauté internationale, France et Etats-Unis en tête, redoutait plus que tout un retour en Guinée du capitaine Camara, mis en cause avec d'autres par des enquêteurs de l'Onu pour sa participation au massacre de plus de 150 opposants le 28 septembre à Conakry.

L'accord de Ouagadougou prévoit aussi la création d'un «conseil national de transition (CNT), organe politique délibérant, dirigé par une personnalité religieuse», la mise en place d'un «gouvernement d'union» dirigé par un «Premier ministre, président du conseil des ministres, issu du Forces vives» (opposition, syndicats et société civile), et l'organisation d'une élection présidentielle «dans six mois».

Le document stipule que «les membres du Conseil national de transition, le chef d'Etat de transition, les membres du CNDD (Conseil national pour la démocratie et le développement, junte), le Premier ministre, les membres du gouvernement d'union nationale et les membres de forces de défense et de sécurité en activité» ne participeront pas à ce scrutin crucial.

Cet accord intervient après de difficiles tractations de haut niveau entamées mercredi soir à Ouagadougou.

Le capitaine Camara était arrivé d'une manière inopinée mardi soir dans la capitale burkinabè, après plus d'un mois d'hospitalisation au Maroc.

La communauté internationale soutient le chef intérimaire de la junte qui s'est dit prêt à partager le pouvoir avec l'opposition. Le 6 janvier, il avait annoncé que le Premier ministre de la transition serait «issu de l'opposition» et «désigné par elle-même».

«Dans la mesure où nous n'arrivons pas à nous entendre sur une candidature unique des Forces vives, nous avons proposé deux candidats», a déclaré vendredi à l'AFP M. Mamadou Bah Baadiko, président de l'Union des forces démocratiques (UFD).

Il a, toutefois, tenu à dédramatiser : «ce n'est pas méchant tout cela, le général Konaté aura à choisir entre les deux candidatures dans la sportivité».

Les deux candidats au poste de Premier ministre ont salué l'accord de sortie de crise.

Pour le porte-parole des Forces vives, Jean-Marie Doré, le général Konaté «aura désormais les coudées franches pour entamer les réformes et achever la transition dans la paix».

La leader syndicaliste Rabiatou Sérah Diallo a pour sa part appelé toutes les parties à «aller vite» pour «sortir le pays de la crise».
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