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14 artisans marocains réalisent un fleuron

Dans quelques mois, le musée des arts de New York (Metropolitan Museum of Art-Met) inaugurera 15 galeries dédiées à l'art arabo-islamique, avec pour particularité, une toute nouvelle cour arabo-andalouse réalisée entièrement par les mains expertes de 14 artisans marocains.

14 artisans marocains réalisent un fleuron
«Le choix du Maroc émane de notre appréciation des efforts du Royaume en matière de préservation des arts mais aussi du savoir-faire de ses artisans», a affirmé, Navina Haidar. (Photo : MAP)
A son ouverture en novembre prochain, ce projet titanesque, qui n'a pas manqué de faire couler beaucoup d'encre avant même sa complétion, offrira indéniablement un fleuron de l'art hispano-mauresque à la ville de New York mais aussi un monument reflétant «une grande appréciation de la richesse culturelle et civilisationnelle du Royaume».

L'artisanat marocain : choix naturel pour représenter l'art islamique
Pour le conservateur du département des arts islamiques du MET, Navina Haidar, le projet de la cour arabo-andalouse dénote de la grande appréciation du MET des efforts du Royaume en matière de préservation des arts et d'un savoir-faire millénaire, gardé jalousement par les artisans marocains, aguerris aux secrets du zellige et de la sculpture sur plâtre et sur bois noble.

«Le choix du Maroc émane de notre appréciation des efforts du Royaume en matière de préservation des arts mais aussi du savoir-faire de ses artisans», a-t-elle affirmé dans un entretien accordé à la MAP.

«Le MET possède la plus grande collection d'objets d'art islamique dans le monde. En rouvrant les galeries qui y sont dédiées nous souhaitons partager avec nos visiteurs un héritage artistique et culturel de tout un pan de l'Humanité», a poursuivi la conservatrice, en contemplant d'un œil réjoui les frasques murales ciselées minutieusement à même le plâtre par les doigts habiles des artisans.

A ses yeux, il est donc «tout à fait naturel que la cour marocaine siège au milieu de cette galaxie d'objets», qui retracent 13 siècles d'histoire du monde arabo-musulman et illustrent «l'âge d'or de la civilisation arabo-andalouse».

La cour marocaine, en sa qualité d'«expression vivante de l'art arabo-musulman», sera donc, comme l'affirme Haidar, «un point d'attache et de rapprochement» avec les différents objets qui seront présentés au sein du pavillon islamique du MET.

Ce projet est également le fruit d'une longue relation du MET avec le Maroc, a-t-elle poursuivi, en évoquant le projet de restauration du Minbar de la Koutoubia en 1992.

La restauration de ce Minbar, conçu au 12e siècle à Cordoue, par une équipe du MET et d'artisans marocains, fut, selon Navina, une occasion de découvrir la richesse culturelle du Royaume.

De cette association naitra un grand intérêt pour le legs culturel du Royaume et pour ses artisans, qui n'attend qu'à s'épanouir et s'enrichir par un échange de compétences et d'experts, a affirmé la responsable du MET.

Un projet pour le rapprochement culturel
Outre son caractère artistique, le projet de la cour arabo-andalouse du 14è siècle a pour vocation de rapprocher les cultures et de jeter les ponts de la compréhension culturelle entre Orient et Occident.

«Ce projet sera un constant rappel des caractéristiques de l'art arabo-musulman et offrira un regard neuf sur sa valeur esthétique et civilisationnelle», a indiqué, pour sa part, Adil Naji, manager de la compagnie «Arabesque», chargée de la réalisation de la cour marocaine.

Pour Naji, un jeune entrepreneur issu d'une longue lignée d'artisans fassis, ce projet permettra de véhiculer une image positive du monde arabo-musulman et contribuera également à la préservation de la culture marocaine, de son l'histoire et de sa philosophie.

«Il ne s'agit point de s'arrêter sur la beauté du design arabo-andalous, mais il s'agit surtout de préserver notre histoire et notre identité pour les générations futures», a affirmé Naji, qui n'a pas caché le grand intérêt du Royaume pour la réalisation de ce projet.

Revenant sur les spécificités de ce projet, Naji, 36 ans, a mis en exergue le caractère perfectionniste de cette cour : un vrai «travail de fourmi» qui rappelle inéluctablement le Palais d'Alhambra à Grenade.

En effet, tous les matériaux nécessaires à la réalisation de cette cour, à commencer par les tuiles de zellige et le bois, ont été coupés et travaillés à Fès, suivant des techniques ancestrales venant tout droit d'Andalousie.

Le sens du détail ne s'arrête pas à l'authenticité des matériaux, mais il transparait également dans le travail d'orfèvre des artisans marocains, qui créent, étape par étape, un espace où les moulures sur bois de cèdre rivalisent de beauté avec l'alignement laborieux de la mosaïque du zellige ou encore la finesse des gravures sur plâtre.

«Nous sommes très fiers de perpétuer un art que nous avons hérités de nos aïeux», a expliqué Si Mohamed, l'un des artisans travaillant à la réalisation de la cour marocaine.

L'artisanat marocain est un bien qu'il convient de perpétuer et de préserver, car «c'est un savoir qui transcende le profane et puise ses origines dans l'amour du Divin», a-t-il conclu.
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