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Ouattara appelle à la force pour faire partir Gbagbo

Alassane Ouattara, reconnu président ivoirien par la communauté internationale, a appelé vendredi à la force pour faire partir Laurent Gbagbo du pouvoir, à 48 heures de la venue à Abidjan d'une nouvelle médiation africaine pour tenter de dénouer la crise.

Ouattara appelle à la force pour faire partir Gbagbo
«Je crois vraiment qu'il faut utiliser la force pour faire partir Gbagbo. Je pense qu'il est temps», a déclaré Ouattara lors d'une visio-conférence. (Photo : AFP)
L'Union européenne a de son côté accru la pression sur Gbagbo et 84 de ses proches en décidant de geler leurs avoirs en Europe, notamment dans le secteur du cacao et du pétrole. «Je crois vraiment qu'il faut utiliser la force pour faire partir Gbagbo. Je pense qu'il est temps», a déclaré Ouattara lors d'une visio-conférence avec un centre de réflexion de Washington, depuis son QG du Golf hôtel d'Abidjan soumis à un blocus des forces de sécurité loyales à son rival. «Je ne veux pas d'effusion de sang», a-t-il, cependant, assuré, accusant le camp Gbagbo d'être en train d'importer des munitions ainsi qu'environ 3.000 mercenaires.

Il s'est toutefois dit prêt à former un gouvernement avec des personnalités issues du camp adverse.
L'appel à la force lancé par Ouattara est «complètement ridicule», a répliqué le porte-parole du gouvernement de. Gbagbo. «La force n'a jamais rien réglé en Côte d'Ivoire», a déclaré à l'AFP Ahoua Don Mello.

Après un mois et demi de crise née de la présidentielle du 28 novembre, Ouattara semble tirer un trait sur une solution diplomatique : «la stratégie de Gbagbo est de gagner du temps», a-t-il lancé.

Le Premier ministre kényan Raila Odinga, envoyé par l'Union africaine comme médiateur, est pourtant attendu dimanche à Abidjan. Il avait effectué une première visite infructueuse début janvier avec trois chefs d'Etat mandatés par la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao).

Gbagbo est sous la menace d'une opération militaire, en préparation au niveau de la Cédéao, s'il ne cède pas le pouvoir à Ouattara.

Guillaume Soro, Premier ministre de ce dernier, a averti que sans intervention militaire «bien ciblée» de l'Afrique de l'Ouest «ce sera la guerre», dans une interview à l'hebdomadaire Jeune Afrique.

Odinga a prévenu que pour lui la force devait être considéré comme un dernier recours. Les sanctions décidées vendredi par l'Union européenne ciblent notamment les secteurs pétrolier, portuaire, bancaire, ainsi que les filières du cacao, du café et du caoutchouc naturel.

Don Mello a affirmé qu'il n'y avait «aucun avoir à geler». «Ce sont des pressions psychologiques et politiques, ça ne peut pas effrayer. Gbagbo n'a jamais ouvert un compte en Europe, il ne va jamais là-bas», a-t-il tranché.
Vendredi, la calme a régné à Abidjan au lendemain d'attaques visant la force de l'Onu.

«Cela été vraiment très calme cette nuit», comme la précédente, a déclaré sous couvert d'anonymat un chauffeur de taxi, habitant du quartier d'Abobo, sous couvre-feu depuis mercredi et jusqu'à samedi matin, comme le proche quartier d'Anyama (nord d'Abidjan).

Abobo, fief de Ouattara, a été le théâtre d'affrontements violents en début de semaine entre des hommes armés non identifiés et les Forces de défense et de sécurité (FDS), loyales au chef d'Etat sortant. Au moins 11 personnes ont été tuées, dont sept membres des forces de l'ordre, certains attaqués au lance-roquettes RPG7.

Don Mello a dénoncé les «accusations gratuites» de la force de l'Onu en Côte d'Ivoire (Onuci), qui a accusé «les forces civiles et militaires» du camp Gbagbo d'avoir incendié ou endommagé cinq de ses véhicules jeudi à Abidjan. «Est-ce que les visages (des auteurs des faits) sont estampillés ‘Gbagbo' ? Il n'y a vraiment aucune preuve», a jugé le porte-parole.

Après ces incidents, le chef de l'Onu, Ban Ki-moon a assuré que «les Nations unies ne seront pas dissuadées de remplir leur mission en Côte d'Ivoire». «Nous envoyons un signal fort de soutien pour la démocratie à travers l'Afrique».

Selon le dernier bilan de l'Onu, la crise post-électorale a été marquée par 247 morts depuis la mi-décembre, dont des victimes de violences interethniques.
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