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La révolte jusqu'à présent contenue

Les leaders d'Afrique sub-saharienne ont jusqu'à présent étouffé dans l'œuf toute tentative de contestation inspirée des révolutions arabes, une recette que le Swaziland entend appliquer à la lettre à la veille de manifestations contre le roi Mswati III.

La révolte jusqu'à présent contenue
La répression la plus sanglante est jusqu'à présent déplorée à Djibouti, où les manifestants réclamaient le départ du chef de l'Etat, qui est au pouvoir depuis 1999. (Photo : AFP)
De Djibouti au Zimbabwe, des militants d'opposition ont voulu s'inspirer des révoltes en cours au nord du Continent pour lancer leurs propres mouvements. Ils ont appelé à manifester en utilisant téléphones portables et réseaux sociaux -notamment Facebook-, mais bien peu ont réussi.

La répression la plus sanglante est jusqu'à présent déplorée à Djibouti, où les forces de l'ordre ont tué deux personnes lors de manifestations sans précédent depuis l'indépendance contre le président Ismael Omar Guelleh.
Les manifestants réclamaient le départ du chef de l'Etat, qui est au pouvoir depuis 1999 et a modifié la Constitution l'an dernier afin de pouvoir briguer un troisième mandat.

Guelleh a, finalement, été facilement réélu vendredi, au terme d'un scrutin marqué par le boycott de l'opposition. Les mesures de sécurité avaient entre-temps été renforcées.

En Angola, une page Facebook baptisée «La révolution du peuple angolais» avait appelé début mars la population à envahir les rues pour exiger le départ du président José Eduardo dos Santos.

Le 5 mars, à la veille de la manifestation, le gouvernement a fait une démonstration de force en rassemblant ses propres partisans. La police a également arrêté une quinzaine de personnes, et le projet de soulèvement a fait long feu.

Les accusations de truquage de l'élection qui a vu la réélection du président ougandais Yoweri Museveni en février ont conduit ses opposants à évoquer des manifestations. Mais ils ont rapidement été dissuadés de passer à l'acte par une forte présence des forces de sécurité.

«Manifester contre un régime militaire tel que celui de Museveni exige du courage, ce dont manquent nos partenaires», a commenté Ibrahim Kasozi, un jeune chef de file de l'opposition.

Au Zimbabwe, où les libertés politiques sont censées être garanties par un accord de partage du pouvoir entre le Président Robert Mugabe et ses opposants, 46 militants ont été arrêtés et accusés de trahison après avoir regardé une vidéo des manifestations égyptiennes qui ont conduit à l'éviction du président Hosni Moubarak.
Certains d'entre eux ont été torturés, selon leurs avocats.

Même le Premier ministre, Morgan Tsvangirai, le grand rival de Mugabe, s'est vu par deux fois refuser l'autorisation d'organiser des rassemblements dans la capitale.

Les opposants du Swaziland estiment cependant que leur cas est différent.

Les syndicats ont déjà réussi le 18 mars à organiser la plus grande manifestation depuis bien longtemps, pour dénoncer la volonté du gouvernement de réduire les salaires des fonctionnaires, pointent-ils.

L'appel à manifester de mardi -38e anniversaire de l'interdiction des partis politiques dans le royaume- est soutenu par les syndicats et les leaders étudiants, qui accusent le roi Mswati III, le dernier monarque absolu d'Afrique, d'avoir conduit l'Etat à la faillite alors que son propre train de vie est somptueux.

«Nous sommes bien conscients que les forces de sécurité du Swaziland peuvent utiliser la force pour disperser la manifestation», a indiqué à l'AFP Lucky Lukhele, porte-parole du Réseau de solidarité avec le Swaziland, une organisation basée en Afrique du Sud. Mais, selon lui, «les gens sont motivés et il n'y a pas de retour en arrière possible».
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