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Des attentats s'ajoutent à la tourmente politique

Une série d'attentats à la bombe a frappé Baghdad jeudi, faisant des dizaines de morts, au moment où une crise politique paralyse les institutions et menace le fragile équilibre entre chiites, majoritaires dans le pays, et sunnites.

Des attentats s'ajoutent à la tourmente politique
Une série d'attentats à la bombe a frappé Bagdad, faisant des dizaines de morts, au moment où une crise politique paralyse les institutions et menace le fragile équilibre dans le pays. (Photo : AFP)
Dans une attaque apparemment coordonnée, une dizaine de bombes ont explosé en pleine heure de pointe dans différents quartiers à travers la ville, faisant au moins 57 morts et 176 blessés, selon un bilan du ministère de la Santé.

Les sites visés ont été bouclés par les forces de l'ordre, et des hélicoptères survolaient ces zones, tandis que le renforcement des contrôles aux postes de sécurité rendaient la circulation encore plus chaotique qu'à l'ordinaire dans la capitale irakienne, ont constaté des journalistes de l'AFP.

Ces violences sont les premières depuis le début de la crise politique qui menace la trêve entre les différentes forces du pays et font craindre un retour des violences confessionnelles, quelques jours après le départ des troupes américaines.

Ces cinq derniers jours, un mandat d'arrêt a été lancé à l'encontre du vice-président sunnite Tarek Al-Hachémi, le chef du gouvernement chiite, Nouri Al-Maliki, a réclamé le limogeage du vice-Premier ministre sunnite, et le bloc parlementaire Iraqiya, soutenu par les sunnites, a décidé de boycotter l'Assemblée et le gouvernement.

Deuxième groupe parlementaire avec 82 députés, derrière la coalition chiite de l'Alliance nationale (159 députés), Iraqiya a annoncé lundi un boycottage du gouvernement, deux jours après avoir suspendu sa participation aux travaux du Parlement, en dénonçant la «dictature» de Nouri Al-Maliki.

L'un de ses membres, le vice-Premier ministre Saleh Moutlak a traité à la télévision Nouri Al-Maliki de «dictateur pire que Saddam Hussein».

Un an après le vote de confiance du Parlement au gouvernement d'unité nationale, Nouri Al-Maliki a menacé de remplacer les neuf ministres appartenant à Iraqiya s'ils continuaient de boycotter le gouvernement.

Ces ministres seront «considérés comme démissionnaires (...). S'ils ne reviennent pas, nous nommerons des remplaçants», a menacé le Premier ministre lors d'une conférence de presse organisée mercredi à l'occasion de la première année au pouvoir du gouvernement d'union nationale.

Nouri Al-Maliki a, aussi, appelé les autorités du Kurdistan irakien à «prendre leurs responsabilités» et à remettre à la justice M. Hachémi, qui se trouve actuellement à Erbil, la capitale de cette région autonome.

Le vice-président est soupçonné d'avoir financé et soutenu des attentats menés par ses gardes du corps. Il a rejeté ces accusations, estimant qu'elles avaient été montées de toutes pièces, et s'est dit prêt à être jugé, à condition que le procès se déroule au Kurdistan.

«Nous avons donné au dictateur Saddam Hussein un procès équitable, et nous allons nous assurer que Hachémi ait lui aussi un procès équitable», a répliqué le Premier ministre.

Cette crise intervient quelques jours après que les derniers soldats américains ont quitté le pays, laissant derrière eux un Irak «souverain, stable, autosuffisant, avec un gouvernement représentatif qui a été élu par son peuple», selon les termes du Président américain Barack Obama.

Les violences en Irak ont diminué ces dernières années après avoir atteint un pic en 2006 et 2007. Mais elles n'ont jamais cessé: en novembre, elles ont fait 187 morts, selon des chiffres officiels.

Les attentats de jeudi sont les plus meurtriers dans le pays depuis le 15 août, quand 74 personnes avaient été tuées et plus de 200 autres blessées dans une série d'attaques qui avait touché 17 villes.

Principaux attentats en 2011



Janvier
- 18 : Au moins 50 morts dans un attentat suicide contre un centre de la police à Tikrit (nord de Bagdad).

- 20 : 50 morts dans cinq attentats, dont deux attentats suicide à la voiture piégée près de la ville sainte chiite de Kerbala (sud de Baghdad), qui font 45 morts et 150 blessés.

- 27 : 53 morts à Bagdad dans des attaques. La plus meurtrière fait 48 morts dans un attentat à la voiture piégée contre une cérémonie de condoléances dans un quartier chiite.

Fevrier
- 12 : 33 morts dans un attentat suicide contre un bus de pèlerins chiites près de Samarra (nord de Bagdad).

Mars
- 29 : 58 morts dans l'attaque du Conseil de la province de Salaheddine à Tikrit, par un commando armé qui se retranche dans l'édifice après un attentat suicide. L'assaut de la police met fin à cette occupation (six insurgés tués).

Avril
- 28 : L'Etat islamique d'Irak (ISI), branche irakienne d'Al-Qaïda, revendique 62 «opérations» d'assassinats ciblés entre début mars et le 5 avril.

Mai
- 5 : 24 policiers tués dans un attentat suicide à la voiture piégée contre un poste de police de Hilla (sud de Baghdad). Revendiqué par l'ISI.

- 19 : 29 morts -presque tous des policiers- dans trois attaques à Kirkouk, ville que se disputent Bagdad et les autorités régionales du Kurdistan.

Juin
- 3 : 24 morts dans l'explosion d'une bombe près d'une mosquée d'un complexe du centre de Tikrit et dans un attentat suicide contre un hôpital où étaient soignées les victimes du premier attentat. L'ISI revendique ces attaques et un attentat le 6 juin, qui fait 12 morts, dont neuf militaires, à l'entrée de ce même complexe à Tikrit.

- 21 : 26 morts, surtout des policiers, dans un double attentat suicide visant le gouverneur de la province chiite de Diwaniya (centre).

- 23 : 24 morts dans des attaques à Bagdad, dont 21 dans un triple attentat sur un marché du sud de la ville.

Juillet
- 5 : Au moins 35 morts dans un double attentat suicide à Taji (nord de Bagdad).

Août
- 15 : 74 morts dans des attentats, dont 40 dans un double attentat à la bombe à Kout (160 km au sud-est de Bagdad).

- 28 : 28 morts, dont un député dans un attentat-suicide contre l'une des principales mosquées sunnites de Bagdad, Oum al-Qoura. Au moins 35 morts au total ce même jour dans les violences.

Octobre
- 27 Oct : Au moins 32 morts dans un double attentat à la bombe dans le nord de Bagdad.

Decembre
- 5 déc : Au moins 29 morts dans des attentats visant des pèlerins en pleine célébration de l'Achoura dans le centre du pays.

- 22 déc : Une série d'attentats à la bombe frappe Bagdad en pleine heure de pointe dans différents quartiers de la ville : au moins 57 morts et 176 blessés (ministère de la Santé).
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