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Nouveau gouvernement au Japon

Le Premier ministre japonais de centre-gauche, Naoto Kan s'est entouré vendredi d'un nouveau gouvernement, avec notamment un expert des finances issu de la droite, pour tenter d'amadouer l'opposition, faire adopter sa réforme fiscale et ouvrir le Japon au libre-échange.

Nouveau gouvernement au Japon
Le Japon se dote d'un nouveau gouvernement, pour relancer la croissance. (Photo : AFP)
La nouvelle équipe, qui succède à celle nommée il y a moins de quatre mois, est composée comme la précédente de 17 membres, dont quatre font leur entrée dans le gouvernement. Les titulaires des principaux ministères, Affaires étrangères, Défense et Finances, ont conservé leur portefeuille.

La seule vraie nouveauté est l'arrivée d'un transfuge de l'opposition de droite, Kaoru Yosano, 72 ans, ancien ministre des Finances dans le dernier gouvernement conservateur renversé en août 2009 par la victoire aux législatives du Parti démocrate du Japon (PDJ) de Kan. Partisan d'une hausse de la taxe sur la consommation pour réduire la dette publique, M. Yosano a été nommé ministre délégué à la Politique économique et budgétaire, avec pour mission d'aider le ministre des Finances Yoshihiko Noda, 53 ans, à restaurer l'équilibre des comptes.

«Cette nomination montre la détermination de Kan à faire avancer la réforme budgétaire», a déclaré à l'AFP Shinichi Nishikawa (Université Meiji de Tokyo). Après seulement sept mois au pouvoir, Kan, 64 ans, est en chute libre dans les sondages. Son taux de popularité stagne autour des 20%, alors que la dette publique culmine à quelque 200% du PIB et que le vieillissement de la population pèse sur les aides sociales et le système de santé.

Sa tâche est devenue plus ardue depuis que l'opposition de droite, menée par le Parti libéral-démocrate (PLD-conservateur) et le Nouveau Komeito, s'est emparé du Sénat. Pressé de faire adopter son budget record de plus de 92.400 milliards de yens (850 milliards d'euros), Kan a accepté de limoger deux des membres de son gouvernement, dont son bras droit Yoshito Sengoku, afin d'amadouer l'opposition.

Les partis de droite avaient menacé de boycotter les débats de la prochaine session parlementaire si M. Sengoku, porte-parole du gouvernement, ainsi que le ministre des Transports, Sumio Mabuchi, n'étaient pas écartés. Ils leur reprochent d'avoir mal géré un incident naval avec la Chine en septembre 2010 autour d'îlots revendiqués par Pékin et Tokyo. «Ce remaniement intervient à un moment particulièrement difficile pour le Japon», a déclaré Yukio Edano, nouveau porte-parole du gouvernement. «Il y a un bon équilibre entre jeunes et vieux. Ceci permettra à chacun d'entre nous de faire de notre mieux».

Les deux autres nouveaux entrants sont Satsuki Eda, un opposant à la peine de mort nommé ministre de la Justice, et Kansei Nakano, nommé à la tête de la Commission nationale de la Sécurité publique.

Le ministre sortant de l'Economie, du Commerce et de l'Industrie (Meti), Akihiro Ohata, réticent à l'égard de l'adhésion du Japon au Partenariat de libre-échange transpacifique (TPP), change de portefeuille et hérite du ministère des Transports. Le Meti est confié à Banri Kaieda, qui occupait le poste de ministre délégué à la Politique économique et budgétaire.

L'adhésion au TPP, soutenue par Kan et par les milieux d'affaires japonais, est combattue par les agriculteurs qui craignent une invasion de produits étrangers moins chers, comme le riz. «Le remaniement a été principalement imposé par les menaces de l'opposition», a commenté M. Nishikawa. «Mais les changements ne garantissent pas des débats parlementaires apaisés. Des moments difficiles attendent le Premier ministre Kan.»

Voici la composition du nouveau gouvernement :

- Premier ministre: Naoto Kan
- Secrétaire général et porte-parole du gouvernement : Yukio Edano (nouveau)
- Ministre des Affaires étrangères : Seiji Maehara
- Ministre des Finances : Yoshihiko Noda
- Ministre de l'Economie, du Commerce et de l'Industrie : Banri Kaieda (change de portefeuille)
- Ministre de la Défense : Toshimi Kitazawa
- Ministre de la Justice : Satsuki Eda (nouveau)
- Ministre des Affaires intérieures et des Communications : Yoshihiro Katayama
- Ministre de l'Agriculture, de la Pêche et des Forêts : Michihiko Kano
- Ministre de la Santé, du Travail et des Affaires sociales : Ritsuo Hosokawa
- Ministre des Transports, de l'Aménagement du territoire : Akihiro Ohata (change de portefeuille)
- Ministre de l'Environnement : Ryu Matsumoto
- Ministre de l'Education, de la Culture, des Sports et des Sciences : Yoshiaki Takagi
- Ministre délégué à la Politique économique et budgétaire et à la Consommation : Kaoru Yosano (nouveau)
- Président de la Commission nationale de sécurité publique (chargé de prévenir et gérer les catastrophes naturelles et incidents liés aux produits de consommation, ndlr) : Kansei Nakano (nouveau)
- Ministre délégué aux Services financiers et à la Réforme postale : Shozaburo Jimi
- Ministre délégué à la Réforme administrative : Mme Renho (un seul nom)
- Ministre délégué à la Stratégie nationale : Koichiro Genba.

Tous appartiennent au Parti démocrate du Japon (PDJ, centre-gauche), présidé par Kan, à l'exception de trois d'entre eux : Shozaburo Jimi, membre du Nouveau parti du peuple (NPP, nationaliste), Yoshihiro Katayama et Kaoru Yosano, sans étiquette.
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