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La campagne agricole 2012-2013 a démarré sous de bons auspices dans la région de Fès-Boulemane, mais la pluviométrie demeure la grande inconnue et risque de doucher les espoirs des agriculteurs. Les pluies opportunes de fin septembre et les mesures incitatives prises en faveur des agriculteurs, dans le cadre de la mise en œuvre du plan Maroc vert, laissent présager une bonne saison agricole, pourvu que les aléas climatiques ne viennent pas anéantir les efforts consentis par les paysans et les pouvoirs publics.
En 2011, c'est le même phénomène, devenu désormais récurrent, de l'irrégularité des précipitations qui a fortement impacté la saison agricole. L'absence de pluies entre mi-février et fin mars, combinée aux basses températures, avait sévèrement touché les cultures et hypothéqué la récolte.
Heureusement que les pluies du mois d'avril sont venues relancer l'état végétatif des cultures d'automne et contribuer à l'amélioration des parcours et le développement de l'arboriculture fruitière. Si elle a toujours bâti sa notoriété sur l'artisanat et le tourisme, la région de Fès-Boulemane est néanmoins pourvue d'un formidable potentiel agricole avec d'importantes ressources hydrauliques et de nombreuses filières compétitives à haute valeur ajoutée, particulièrement les céréales, les légumineuses et l'olivier.
La superficie agricole utilisable est estimée à 406.220 ha dont environ 138.000 ha pour les céréales et 38.700 ha pour les légumes. Mais en dépit de ce potentiel, la structure de cette agriculture reste tributaire, à l'instar de toutes les régions du Maroc, d'une bonne pluviométrie répartie bien dans l'espace et le temps.
Comme au début de chaque saison, la Délégation régionale de l'Agriculture et les agriculteurs ont sonné la mobilisation pour assurer les conditions d'un bon démarrage de la campagne en conformité avec les objectifs plan Maroc vert.
Ainsi, un stock de 123.000 tonnes de semences sélectionnées a été mobilisé par la SONCOS et les distributeurs privés et réparti sur 19 points de vente, en vue de rapprocher les moyens de production des agriculteurs et les encourager à recourir aux techniques modernes pour doper leur production et améliorer leurs revenus.
Toujours dans le cadre de la mise en œuvre du plan Maroc vert, le ministère de l'Agriculture a veillé sur un bon approvisionnement du marché en engrais pour subvenir aux besoins des agriculteurs et garantir la stabilité des prix. De même qu'il a reconduit le dispositif de l'assurance agricole qui assure les agriculteurs contre les aléas climatiques, tels que la sécheresse, le froid, le verglas, les vents forts, les vents de sable et la stagnation des eaux dans les terres agricoles.
Une attention toute particulière a été aussi accordée à la valorisation de la production animale, à travers la mise en œuvre du programme de sauvegarde du cheptel qui a concerné la distribution de 46.000 quintaux d'aliments de bétail au profit de 15.400 éleveurs et 139.500 quintaux de l'orge subventionnée en faveur de 58.900 éleveurs. Ce soutien multiforme s'inscrit dans le cadre de la déclinaison régionale du Plan Maroc vert, qui prévoit une enveloppe budgétaire de 10,6 milliards de dirhams pour financer le plan agricole pour la région de Fès-Boulemane, avec l'identification, à l'horizon 2020, de 108 projets dont 55 concernent la production animalière et 53 la production végétale.
Ce plan prévoit de faire passer la production céréalière de 230.000T à 308.700t et des légumineuses de 33.000t à 60.000t, et d'atteindre une production de 62.800 litres de lait contre 36.400 actuellement, 19.800t de viandes rouges contre 11.700, et 113.200t de viandes blanches contre 25.000T.
La filière oléicole, qui occupe une place de choix dans la stratégie de croissance agricole de la région avec une superficie de 70.320 ha, devra connaître un bel essor, grâce aux nouvelles mesures incitatives dans le cadre du Fonds de développement agricole, à l'agrégation et à la multiplicité des projets d'extension et de réhabilitation des plantations d'oliviers du programme Millenium Challenge Account.
L'ensemble de ces efforts visent à imprimer au secteur agricole une dynamique évolutive et équilibrée à travers la valorisation des potentialités, la préservation des équilibres sociaux et économiques et l'accompagnement des mutations que connaît le système agro-alimentaire mondial. Ils tendent in fine à ériger l'agriculture en moteur de croissance économique et en outil efficace de lutte contre la pauvreté, en portant le chiffre d'affaires du secteur de 3.038 MDH en 2010 à 5.965 MDH en 2020.
Toutefois, ces objectifs réalistes ne peuvent être atteints sans une bonne pluviométrie et surtout une pluie régulière et bien répartie dans le temps et l'espace.
Les pluies automnales, qui ont arrosé le Maroc ces derniers temps, ont mis du baume au cœur des paysans de la région qui espèrent que la saison agricole serait nettement meilleure que celle de l'année précédente, où le volume pluviométrique a enregistré un déficit de 44% dans le Saïs et 48% dans les plateaux de l'oriental. Ce déficit a nécessairement impacté la récolte, avec une production céréalière de 1.952.800 qx dont 1.217.860 qx de blé tendre, 411.720 qx de blé dur et 323.220 qx d'orge, soit une baisse de 30% par rapport à la campagne écoulée.
