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Rabat accueille le Salon du patrimoine

Le Salon du patrimoine culturel immatériel (PCI) , dédié à la découverte des cultures de la Méditerranée sous diverses facettes, a ouvert ses portes mardi à la Place de Djeddah (Centre-ville de Rabat), dans le cadre de la 9e édition du Festival international des contes.

Les organisateurs se proposent de «faire connaître de près la richesse et la diversité des cultures méditerranéennes, en premier lieu celles de la Palestine, de l'Algérie, de l'Egypte, de la Libye et du Maroc. 

Il s'agit de mettre en lumière les brassages des civilisations islamique, gréco-romaine et chrétienne lesquels font de cette région «non pas un paysage uniforme, mais d'innombrables paysages. Non pas une mer, mais une succession de mers. Non pas une civilisation, mais plusieurs civilisations superposées», selon l'historien français Fernand Braudel. Le patrimoine marocain, dont la réputation dépasse les frontières, est fort présent dans ce salon avec des stands réservés à l'artisanat qui montrent en filigrane le savoir-faire ancestral des artisans et leurs talents.

D'autres stands abritent des troupes folkloriques de différentes régions du Royaume qui ont égayé les lieux avec leurs chants rythmiques et danses suaves.

Le Festival international des contes, qui prendra fin dimanche prochain, est organisé par l'association Conte'Act sous le signe «la diversité culturelle, point de départ du dialogue des civilisations».

Initié en partenariat avec la préfecture de Skhirat-Témara, et en collaboration avec les préfectures de Rabat et Salé et la province de Khémisset, cet évènement sera marqué aussi par l'organisation d'une table-ronde sur «la femme dans l'imaginaire méditerranéen» à laquelle prendront part des chercheurs méditerranéens spécialistes du conte populaire.

Le patrimoine immatériel marocain comme un conte de faits

Les visiteurs du Salon du patrimoine culturel immatériel à Rabat, organisé dans le cadre du 9e Festival international des contes, ont été séduits par les senteurs, les couleurs et la vivacité émanant des stands marocains qui, comme un conte de fées-faits, transmettent un message fort sur la richesse et la diversité d'une culture ancestrale.

Le Maroc, qui a ratifié en 2006 la convention pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel, jouit d'un legs immémorial qu'il a réussi à préserver tant bien que mal. En vertu de cette convention, on entend par ‘patrimoine culturel immatériel’ les pratiques, représentations, expressions, connaissances et savoir-faire -ainsi que les instruments, objets, artefacts et espaces culturels qui leur sont associés- que les communautés, les groupes et, le cas échéant, les individus reconnaissent comme faisant partie de leur patrimoine culturel .

Ainsi, en est-il du stand de l'artisanat marocain qui se dresse avec fierté dans l'espace de la Place de Djeddah (centre-ville) et n'échappe pas aux regards curieux et admiratifs des visiteurs venus en couple ou en famille admirer un savoir-faire qui remonte à l'époque néolithique. Dès l'entrée, un Salon traditionnel marocain, où authenticité et modernité se mélangent avec dextérité, accueille les pèlerins méditerranéens épuisés par le périple. Confort et convivialité sont les signes de ce Salon qui n'a rien à envier aux salons européens ou asiatiques. Des bancs d'un bois noble et odorant sculptés avec habileté meublent l'espace. Ces sculptures donnent une forme et une vie à la matière brute.

Le rembourrage des banquettes avec la mousse ferme explique la double fonction du salon marocain qui sert à recevoir les invités et aussi leur permettre d'y dormir la nuit. Ces banquettes habillées de tissus dorés avec le fameux brocard d' El bahja (un nom en arabe qui signifie la joie) et les coussins faits du même tissu rajoutent du charme du salon marocain. La table de coin fait la particularité du salon marocain, qui prend souvent la forme de L ou de U. Elle permet de faire la jonction entre deux banquettes comme elle sert de table de rangement ou de décoration.

Des guéridons octogonaux et des tables basses en harmonie avec les banquettes enchantent le quotidien, donnant un signal fort sur une générosité héréditaire. Tapis, lanternes, coffrets de rangement en bois, armoires et autres articles traduisent la créativité et le pragmatisme de l'artisan marocain, qui a su adapter son talent et les matériaux humbles utilisés aux besoins de l'époque.

A quelques pas du stand de l'artisanat, des voix tendres envahissent le lieu et transportent le visiteur au Moyen Atlas, fief des tribus berbères réputées pour leur bravoure dans la lutte contre le colonisateur: Ce sont les chants (izlan) d'Ahidous accompagnés des rythmes du bendir et des danses souples d'hommes et de femmes se mettant en demi-cercle, épaule contre épaule.

Avec leurs pas diaphanes et leurs jolis accoutrements traditionnels en blanc qui chatoient leurs tailles élancées et formes pulpeuses, ces chanteurs-danseurs habiles renvoient à l'esprit collectif qui caractérise les tribus du Moyen Atlas. Les populations du Moyen Atlas partageaient joie et tristesse et chantaient lors des fêtes familiales, des moussems et à la moisson. Au milieu des hommes qui jouent au tambourin, se trouve le chef d'orchestre, le meneur d'hommes et de femmes qui veille sur l'harmonie de la troupe folklorique.

Pas loin du stand d'Ahidous, la troupe hassanie, venue du Sahara marocain, hypnotise les lieux et les personnes avec une musique rythmique et la danse suave de la Guedra (du chaudron).

Avec leurs tambours en bois et instruments anciens, les membres de la troupe assis à genoux chantent des poèmes inspirés du quotidien des populations de Trab El Beidane. Une femme se présente au milieu du cercle et accomplit avec talent et grâce des danses qui laissent deviner les courbes pudiquement cachés sous son voile et ses vêtements. Les traditions orales et le patrimoine culturel du Maroc font sa fierté et il faut faire des pieds et des mains pour les préserver et les transmettre aux générations montantes. 

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