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La crise de la dette s’impose à nouveau

«En réclamant des moyens supplémentaires auprès du G20, Christine Lagarde juge suffisantes les ressources du FMI»

La crise de la dette s’impose à nouveau
Le Fonds monétaire international va tenter d'obtenir à Washington un engagement des pays riches et émergents du G20 à augmenter substantiellement ses ressources financières. (Photo : AFP)

Le Fonds monétaire international est en passe d'atteindre son objectif d'une augmentation de ses ressources d'au moins 400 milliards de dollars, même si tout pourrait ne pas être bouclé vendredi à Washington, où sont réunis les ministres des Finances des pays du G20.

«Parmi les résultats de ces réunions, nous attendons que notre force de frappe soit considérablement accrue», a déclaré jeudi la directrice générale du FMI, Christine Lagarde, lors d'une conférence de presse ouvrant l'assemblée semestrielle du Fonds à Washington. «Je sais que c'est en quelque sort le sujet du jour», a-t-elle relevé.

Les ministres des Finances des pays riches et émergents du G20 devaient en discuter vendredi, après un premier dîner de travail jeudi soir.

Lagarde compte avoir un chiffre. Et tout porte à croire qu'elle y parviendra au vu des dernières promesses rendues publiques par plusieurs pays avant le début de ces réunions de printemps à Washington. 

Exception notable, les Etats-Unis, premier actionnaire du Fonds, se sont refusés à débourser le moindre dollar supplémentaire. La position inflexible de Washington a, d'ailleurs, contraint Lagarde à revoir ses ambitions initiales à la baisse, après avoir estimé en janvier les besoins du Fonds à quelque 600 milliards de dollars. «Aujourd'hui, le risque est moindre», a-t-elle assuré, même si l'Europe «n'est pas tirée de l'ornière».

La Française a estimé que ces sommes seraient utiles face aux problèmes de l'économie mondiale, dont «le chômage élevé, durable dans beaucoup de coins du monde», une croissance «lente» ou encore «de potentielles hausses des prix du pétrole». Elle n'a pas nommé l'Espagne dans sa liste des «nuages sombres» qui planent toujours au-dessus de l'économie mondiale, mais la situation de ce pays continue de préoccuper la communauté financière internationale. «S'il y a un besoin, le FMI doit être là pour tous ses membres» mais «il n'y a pas de besoin de cette sorte pour le moment», a, cependant, assuré Lagarde.

Jeudi, la Bourse de Madrid a terminé en forte baisse, touchant son plus bas niveau en trois ans, preuve de la persistance des doutes des investisseurs sur le programme budgétaire de l'Espagne. Dans la journée une émission obligataire du Trésor espagnol a attiré de nombreux investisseurs, mais celui-ci a dû concéder un taux d'intérêt légèrement en hausse, quoique inférieur à 6%, sur l'échéance phare à dix ans.
Le FMI peut actuellement engager jusqu'à 382 milliards de dollars, selon le dernier point hebdomadaire sur ses ressources.

Lagarde, soutenue par les Européens, veut rajouter au moins 400 milliards de dollars à ce total. Elle peut d'ores et déjà compter sur quelque 320 milliards grâce à l'engagement pris par le Japon, à hauteur de 60 milliards, sur celui de trois pays scandinaves (Suède, Norvège et Danemark), avec un peu plus de 26 milliards, sur celui de la Pologne, de 8 milliards, et enfin sur celui de la Suisse et d'autres pays non identifiés, à hauteur de 26 milliards de dollars.

Ces nouvelles contributions viennent s'ajouter à celles des pays de la zone euro qui ont promis 150 milliards d'euros (près de 200 milliards de dollars) en janvier. Après son engagement de se doter d'un «pare-feu» de quelque 800 milliards d'euros, l'Europe estime avoir rempli sa part du contrat et attend désormais des autres pays qu'ils fassent un geste.

Vendredi le ministre japonais des Finances a jugé «très probable» que le FMI réussisse à lever les 400 milliards de dollars espérés par sa directrice. «Il est très probable que nous réussissions à atteindre une somme proche des 400 milliards visés. Cela permettra de rassurer et stabiliser l'économie mondiale», a expliqué Jun Azumi dans une interview à la chaîne de télévision publique nippone NHK, depuis Washington.

Toutefois la Chine et d'autres pays émergents comme le Brésil se font attendre. «Ma conviction, c'est que la Chine ne sera pas absente de la table» quand il faudra augmenter les ressources du Fonds, a cependant jugé jeudi le commissaire européen aux Affaires économiques, Olli Rehn, dans un entretien avec Bloomberg TV. «Mais va-t-elle donner un chiffre cette semaine, ou au Mexique», en juin, à l'occasion du sommet des chefs d'Etat du G20? «Il y a une incertitude», a-t-on toutefois jugé de source européenne.

Lagarde se dit «disposée à laisser la question ouverte pendant quelques semaines, certains pays ayant besoin de plus de temps pour obtenir l'approbation» de leurs Parlements.

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