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Les agriculteurs gardent l'espoir

Dans la plaine du Gharb, les agriculteurs ont les yeux rivés au ciel dans l'attente des pluies salvatrices, et estiment que l'espoir d'une bonne saison agricole n'est encore perdu si ces pluies interviennent dans les deux semaines à venir.

Les agriculteurs gardent l'espoir
Les sols de la région du Gharb n'ont pas besoin de beaucoup d'eau, au contraire un excédent d'eau risque de compromettre la saison. (Photo : www.marocagriculture.com)
Les sols de la région n'ont pas besoin de beaucoup d'eau. Au contraire un excédent d'eau risque de compromettre la saison, indique Louriz Lakhlifi, un agriculteur de la commune de Sidi Alla Tazi, à 40 km au nord de Kénitra, rencontré avec d'autres agriculteurs en train de discuter des problèmes de dettes et de commercialisation de leurs produits, autour d'une table dans un café de la place.

Toutefois, poursuit-il, la situation pourrait se compliquer pour les terres bour si la pluie tarde au-delà d'une vingtaine de jours. Déjà, dit-il, les prix des aliments pour bétail ont augmenté et pourront l'être davantage en l'absence de pluies.

Dans cette commune, les petits agriculteurs sont plutôt préoccupés par le cumul des dettes des eaux d'irrigation et les prix modiques qu'ils tirent de la vente de leurs récoltes. Chiira Azzouz qui a été obligé, avec d'autres agriculteurs, de créer une coopérative pour avoir accès à l'eau d'irrigation et mieux commercialiser leur production de riz, n'arrête pas de pester contre les prix de vente à l'usine et souhaite une «restructuration du système d'irrigation» pour lui permettre de s'adonner à d'autres cultures plus lucratives.

Même avec une production de 80 à 100 pour cent à l'hectare nous n'arrivons pas à nous en sortir, affirme-t-il. Les seuls bénéfices que nous réalisons, nous les faisons sur la main- d'œuvre en mettant à contribution les membres de la famille, dit-il.

Les responsables de l'antenne de l'ORMVAG (Office régional de mise en Valeur agricole du Gharb) à Sidi Allal Tazi ne semblent pas non plus inquiets de l'état des cultures dans la région. Ce qui a un peu souffert du froid ce sont les cultures précoces, disent-ils, alors que les autres cultures ont plutôt profité de la brume épaisse qui a envahi la région ces derniers jours.

Pour les superficies irriguées, ajoutent-ils, l'eau des barrages est suffisamment disponible. Selon le service des eaux à Kénitra relevant du secrétariat d'Etat chargé de l'eau et de l'environnement, le barrage Al Wahda, le plus important du Maroc, est rempli à 49,3% et dispose ainsi d'une capacité de deux ans d'irrigation. Le barrage d'Idriss premier contient 58,9% et celui de Ganzra 73,6%.

Selon des chiffres publiés par l'ORMVAG, la région du Gharb-Chrarda-Beni-Hssen compte 518.000 hectares de terres arables, dont 177.800 hectares irrigués, soit 12% au niveau national.

L'office fait état de possibilités importantes pour une extension des terres irriguées de 126.000 hectares à l'horizon 2020, ce qui fera de la région le plus grand périmètre irrigué du Maroc. Dans la perspective de cet horizon, un investissement global de 39,6 milliards de DH est prévu dans la région dans le cadre du Plan Maroc vert. Les prévisions tablent sur une augmentation importante de la production agricole dans la région à l'horizon 2020.

L'ORMVAG prévoit notamment un accroissement des cultures sucrières (betterave et canne à sucre) de 1.180.000 tonnes actuellement à 2.580.000 tonnes, celles des agrumes de 340.000 à 1.377.000 tonnes, des légumes et fruits de 387.000 à 2.142.000 tonnes et du lait de 220.000 à 1.100.000 tonnes.
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