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Appui aux opérateurs publics

L'AFD va accorder davantage de prêts «non souverains» pour renforcer l'autonomie des opérateurs publics marocains.

Appui aux opérateurs publics
Abdelkader Amara, ministre de l'Industrie, du Commerce et des Nouvelles technologies, a rencontré, Joël Daligault, directeur de la représentation au Maroc de l'AFD. (Photo : www.mcinet.gov.ma)
L'Agence française de développement (AFD) compte accorder en 2012 davantage de prêts «non souverains» pour renforcer l'autonomie des opérateurs économiques marocains qui mettent en œuvre une politique publique, a affirmé le directeur de l'AFD au Maroc, Joël Daligault.

«Au Maroc, nous allons essayer cette année de poursuivre notre politique qui consiste à ne pas passer obligatoirement par le canal de l'Etat ni à demander systématiquement sa garantie pour accorder des financements», a fait savoir M. Daligault dans un entretien à la MAP à l'occasion du 20e anniversaire de l'implantation de l'AFD au Maroc.

Daligault a indiqué que l'AFD cherche, depuis plusieurs années, à développer une activité de prêts «non souverains» au Maroc, sans exclure –lorsque l'Etat est directement concerné ou lorsque les opérateurs dépendent trop de l'Etat– les prêts à l'Etat (ou avec sa garantie) comme le pratiquent les autres partenaires financiers du Maroc.

Le fait d'accroitre les prêts «non souverains» signifie que «nous souhaitons de plus en plus accompagner les politiques publiques et les grands plans de développement sectoriels (Emergence, Solaire, Maroc-vert, Halieutis, ...) mis en œuvre par des opérateurs publics et en même temps rendre ces opérateurs plus autonomes», a expliqué Daligault.

Il a ajouté, à ce propos, que cette stratégie se met en place en liaison avec le ministère de l'Economie et des Finances et les départements techniques concernés, faisant remarquer que l'AFD finance désormais plus des programmes pluri-annuels d'investissements que des projets ponctuels.

Ainsi, 2012 sera une année de transition avec sans doute un plus grand nombre de prêts que l'an dernier mais avec des volumes unitaires plus faibles, a-t-il dit.

Le directeur de l'AFD au Maroc a, en outre, estimé qu'il serait difficile de rééditer en 2012 ou en 2013 le record de 541,1 millions d'euros d'engagements atteint l'année dernière parce que, a-t-il expliqué, l'AFD a pu accorder en 2011 des financements d'un montant unitaire exceptionnellement élevé, notamment en faveur d'entités solides comme l'Office chérifien des phosphates (OCP) et le Groupe Caisse de dépôt et de gestion (CDG), qui ont bénéficié de prêts «non souverains».

L'AFD a ainsi engagé en 2011 des concours variant entre 50 et 180 millions euros destinés notamment au financement des plans sectoriels, a-t-il précisé, relevant que cette année l'AFD envisage de s'ouvrir à des opérateurs de taille plus modeste qui n'ont jamais eu l'occasion de travailler avec un bailleur de fonds extérieur et dont la capacité d'absorption de crédits est moins importante. En conséquence, les volumes unitaires seront plus faibles, a-t-il dit.

Daligault a fait observer, toutefois, qu'il ne faut pas mesurer seulement l'activité d'un bailleur de fonds en termes d'engagements mais aussi en termes de décaissements, signalant, à ce propos, que l'AFD avait versé l'an dernier au Maroc 203 millions d'euros, soit le double des années précédentes.

Et au vu des conventions qu'elle compte signer, il est vraisemblable que ses versements en 2012 soient encore plus importants que le record de l'année dernière, a-t-il assuré.
Pour ce qui est du bilan des 20 années d'activité de l'AFD au Maroc, Daligault a indiqué que les engagements cumulés du Groupe de l'AFD ont atteint à fin 2011 plus de 2,7 milliards d'euros, ce qui fait du Royaume le premier bénéficiaire des financements de l'AFl de par le monde.

Il a, en outre, souligné que les engagements du Groupe de l'FD ont fortement augmenté particulièrement ces dernières années passant de 100 millions d'euros par an au début des années 2000 à 541 millions d'euros pour la seule année 2011, ajoutant que les prêts engagés l'an dernier ont été complétés par 1,1 million d'euros de subventions destinées au financement de l'expertise en accompagnement du financement des investissements.

Daligault a également évoqué l'élargissement des activités de l'AFD à de nouveaux secteurs alors qu'elles étaient concentrées il y a une vingtaine d'années sur l'eau et l'assainissement, l'énergie et le développement rural.

«Aujourd'hui nous avons une grande diversité d'activités au Maroc. Depuis 2004, nous intervenons dans les secteurs sociaux comme l'éducation, la santé et la formation professionnelle ainsi que dans le domaine du transport et nous venons de financer des opérations lourdes dans le secteur des mines et de l'aménagement industriel avec l'OCP et MEDZ, filiale du Groupe CDG», a-t-il dit.

Il a noté, à cet égard, que les engagements cumulés en faveur de l'OCP (420 millions d'euros) font de celui-ci le premier partenaire «non souverain» de l'AFD dans le monde.

Par ailleurs, Daligault a indiqué que la crise en Europe ne devrait pas affecter la capacité de l'AFD de lever des fonds sur les marchés internationaux mais rendra le coût de ses ressources plus cher. La dégradation par Standard & Poor's de la note de la France ayant entrainé celle de l'AFD.

Il a ajouté, à cet égard, que l'AFD emprunte à des taux beaucoup plus élevés que par le passé et a été donc obligée de traduire ce surcoût dans la tarification de ses prêts depuis janvier 2012.

Daligault a, toutefois, fait observer que l'AFD appliquait les mêmes taux quelle que soit la maturité de ses prêts et que, de ce fait, ses emprunteurs au Maroc qui s'endettent à long terme auprès de l'AFD (entre 12 et 25 ans) - bénéficiaient d'un avantage important.
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