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L'acquittement qui soulève le cœur du Caire

Manifestations en Egypte pour protester contre l'acquittement des symboles de l'ancien régime

L'acquittement qui soulève le cœur du Caire
Des milliers d’Egyptiens sont descendus à la célèbre place Tahrir du Caire et dans d'autres villes du pays pour protester contre la décision de la justice innocentant des symboles de l'ancien régime. (Photo : MAP)

Des milliers d'Egyptiens sont descendus vendredi à la célèbre place Tahrir du Caire et dans d'autres villes du pays pour protester contre la décision de la justice innocentant des symboles de l'ancien régime, accusés d'avoir organisé la meurtrière «charge des dromadaires» contre les manifestants lors de la révolution du 25 janvier.

Cette manifestation a pour objectif de réclamer la réouverture du procès sur le meurtre de manifestants lors de «la Bataille des dromadaires».

Les manifestants ont scandé des slogans hostiles au jugement qui a été prononcé mercredi, accusant les juges de «complicité» avec les responsables du régime de l'ancien président Hosni Moubarak. 

Le mouvement des «Jeunes du 6 avril», à l'origine des premières manifestations contre Hosni Moubarak, ainsi que les Frères musulmans ont appelé à manifester pour que les accusés dans cette affaire soient «rejugés».

La confrérie des Frères musulmans a appelé, jeudi, à des manifestations pour protester contre cette décision de la justice.

Dans un communiqué publié sur le site Internet des Frères musulmans, le secrétaire général de la confrérie s'est déclaré «choqué» de cette décision, tout en réclamant que les responsables de la mort de manifestants durant la révolution du 25 janvier soient rejugés. Il a fait savoir que les Frères musulmans ont décidé, en coordination avec les autres forces nationales, d'appeler le peuple égyptien à exprimer sa colère sur toutes les places de la République et une marche du million vendredi place Tahrir.

Suite à cette décision, le Président égyptien Mohamed Morsi a décidé le limogeage du procureur général Abdelmajid Mahmoud en le nommant ambassadeur d'Egypte au Vatican. En réaction, d'influents juges ont exprimé leur soutien au procureur général égyptien qui a refusé de quitter son poste.

Le procureur général Abdelamajid Mahmoud avait déclaré jeudi soir qu'il restait à son poste, affirmant que «selon la loi, un membre du corps judiciaire ne peut pas être démis par le pouvoir exécutif».

Pour Ahmed Zind, président du Club des juges, cité par le journal gouvernemental «Al-Ahram», l'institution judiciaire a exprimé son soutien à Mahmoud pour défendre «la souveraineté de la Loi et le principe de séparation des pouvoirs». Les juges doivent tenir une réunion d'urgence pour «faire face à la crise actuelle», a-t-il ajouté.

Mercredi, un tribunal égyptien a acquitté 24 partisans de l'ancien président Hosni Moubarak accusés d'avoir organisé la meurtrière «charge des dromadaires» contre les manifestants lors du soulèvement de 2011 dernier sur la place Tahrir au Caire.

L'incident, au cours duquel des hommes montés sur des dromadaires et des chevaux ont chargé la foule, a été l'un des plus violents de cette révolution qui a renversé le président Moubarak.

Les 24 hommes ont été déclarés innocents d'homicide involontaire et de tentative de meurtre mercredi soir car les témoignages ont été jugés faibles et «dictés par des griefs dus à des divergences partisanes entre les témoins et les défendants».

La charge des dromadaires du 2 février 2011, au lendemain de l'annonce de la future démission du président Moubarak, a fait près d'une douzaine de morts et a marqué un tournant dans le soulèvement de 18 jours (25 janvier-11 février), qui s'est soldé par près de 850 morts.

Les prévenus étaient accusés d'avoir tué et terrorisé les manifestants dans un incident au cours duquel des personnes à dos de chameaux et de chevaux ont fait irruption sur la place Tahrir dans le centre-ville du Caire et attaqué les manifestants à coups de fouets et d'armes à feu. Parmi les personnalités acquittées figurent Fathi Sorour et Safouat Chérif, respectivement anciens présidents de l'Assemblée du peuple et du Conseil de la Choura.

Etaient également poursuivis l'ancienne ministre de la Main-d'oeuvre, Aïcha Abdel-Hadi, l'ex-chef du cabinet présidentiel, Zakariya Azmi, l'ex-président de l'Union des syndicats ouvriers, ainsi qu'un nombre d'hommes d'affaires et d'anciens députés affiliés à l'ex-Parti National Démocrate du président déchu. 

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