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Le renvoi de Papaconstantinou devant la justice approuvé

Le Parlement grec a approuvé mardi l'ouverture de poursuites judiciaires à l'encontre de l'ancien ministre des Finances socialiste George Papaconstantinou, accusé d'avoir falsifié une liste d'exilés fiscaux présumés durant son mandat.

Le renvoi de Papaconstantinou devant la justice approuvé
Le document contient les noms de quelque 2.000 personnes en Grèce détentrices de comptes en Suisse. (Photo : www.lesechos.fr)

Une majorité de pratiquement neuf dixièmes des présents se sont prononcés aux petites heures du matin, en faveur de l'ouverture de poursuites contre l'ancien ministre de George Papandréou, qui a été l'un des principaux artisans de la mise en œuvre du plan de secours international à la Grèce mis sur pied par l'Union européenne et le Fonds monétaire international en 2009, et de la politique drastique d'austérité qui l'accompagnait.

Les représentants des partis au sein de la commission d'enquête ouverte depuis janvier s'étaient déjà prononcé en faveur de telles poursuites.

L'ex-ministre, âgé de 52 ans, aujourd'hui retiré de la vie politique, qui continue de se déclarer innocent, a affirmé être le «bouc-émissaire» de la crise financière, économique, sociale et politique que traverse le pays depuis plus de quatre ans.

«Je démens toutes les accusations absolument et catégoriquement» a-t-il dit devant ses ex-collègues du Parlement lors d'une intervention à la tribune à l'issue d'un long débat sur son cas.

«Ce n'est pas de ma faute si les données n'ont pas reçu de traitement après mon départ du ministère. Je suis celui qui a ordonné l'ouverture d'une enquête» sur l'évasion fiscale», a-t-il dit.

S'il est reconnu coupable, il encourt jusqu'à 10 ans de prison. Papaconstantinou est soupçonné d'avoir falsifié un document contenant les noms de quelque 2.000 personnes en Grèce détenteurs de comptes dans la filiale suisse de la banque HSBC, présumées coupables d'évasion fiscale. Il est accusé d'avoir retiré les noms de membres de sa famille.

Cette liste est connue en Grèce sous le nom de «liste Lagarde», car elle a été fournie au gouvernement grec par Christine Lagarde lorsqu'elle était ministre de l'Economie et des Finances en France. L'intégralité de la liste de noms a été publiée par le magazine d'investigation Hot Doc, suscitant d'ailleurs des poursuites à l'encontre du rédacteur en chef du magazine.

A part une affaire de corruption en cours, pour laquelle un autre ex-ministre socialiste (de la Défense) est actuellement derrière les barreaux, les responsables politiques grecs ont rarement été inquiétés pour leur responsabilité dans la gestion de dossiers publics. 

En 1992, lors du scandale Koskotas, le Premier ministre de l'époque Andreas Papandréou a bien fait face à la justice pour avoir échoué à éviter l'effondrement de la banque de Crète, mais il a été acquitté et aucun des autres accusés n'a subi la prison. 

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