La ministre déléguée auprès du ministre de l'Enseignement supérieur, de la Recherche scientifique et de la Formation des cadres, Soumia Benkhaldoun, a mis en avant, lundi à Doha, les facteurs qui ont abouti à la réussite de l'expérience marocaine singulière de gestion de la dynamique socio-politique ayant accompagné le «printemps arabe».
Intervenant lors de la 1ère séance des travaux du 8e Forum d'Al Jazeera qui se sont ouverts lundi sous le thème «Le mouvement de changement dans le monde arabe : quel avenir ?», Soumia Benkhaldoun a souligné que l'expérience marocaine s'inscrit dans le cadre de «changement dans la continuité».
Si l'expérience marocaine est réussie, c'est grâce notamment aux réformes engagées dix ans avant l'avènement du «printemps arabe», a-t-elle indiqué, citant le processus d'équité et de réconciliation, basé sur la justice transitionnelle, et le traitement, avec toute transparence, du dossier des violations graves des droits de l'Homme commises dans le passé.
Depuis son indépendance, le Maroc a connu un véritable pluralisme politique et une dynamique démocratique avec la contribution des syndicats et de la société civile, a poursuivi Soumia Benkhaldoun, soulignant l'adhésion du mouvement islamique à ce processus qui se poursuit dans la sérénité.
Et la ministre de souligner que l'attachement du peuple marocain aux constantes du Royaume et au Trône, ainsi que le consensus national autour de la question de l'intégrité territoriale sont autant de facteurs qui ont fait que les manifestants avaient évité les positions extrémistes et choisi au contraire une voie civilisée dans la revendication de nombre de réformes.
Soumia Benkhaldoun s'est arrêtée, à cet égard, sur la réaction positive de S.M. le Roi Mohammed VI à ces revendications, notant que le discours historique du 9 mars 2011, qui comprenait les grandes lignes de la réforme constitutionnelle, a ouvert la voie à une révision globale de la Constitution, à laquelle ont participé partis politiques, société civile et organisations féminines et juvéniles.
Elle a rappelé dans ce cadre les principaux apports de la nouvelle Constitution, notamment l'élargissement des prérogatives du chef du gouvernement et du Parlement, le renforcement du rôle des partis politiques dans la gestion de la chose publique et la mise en place de nouvelles institutions constitutionnelles.
Outre Soumia Benkhaldoun, le Maroc est représenté dans ce Forum par le ministre de la Communication, porte-parole du gouvernement, Mustapha Khalfi, qui a pris part à un débat autour du thème «reconsidérer le processus de changement».