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La stratégie mise en place par le Maroc est à soutenir

La stratégie adoptée par le Maroc en matière de gestion des ressources hydriques est à soutenir, souligne un rapport de l'Institut de prospective économique du monde méditerranéen (IPEMED), publié jeudi, mettant l'accent sur l'importance d'une démarche qualitative de meilleure gouvernance du secteur de l'eau.

La stratégie mise en place par le Maroc est à soutenir
Afin de maximaliser de façon équitable le bien-être économique et social, la politique des barrages, une expérience bien réussie a permis au Maroc d'accumuler une importante expérience dans la gestion de ses ressources hydriques. Ph : DR

Le rapport, intitulé « Financer l'accès à l'eau et à l'assainissement en Méditerranée : Les financements innovants : solution ou illusion ?», relève que cette démarche qualitative doit être couplée à la réorientation du secteur à travers des mesures d'accompagnement du financement des infrastructures, le renforcement des capacités, les consultations des parties prenantes, les réformes institutionnelles, la formation, le système d'information, technologies et le transfert de savoir-faire.

A l'horizon 2050, une diminution significative des ressources en eau est prévue dans le bassin méditerranéen dont le Maroc, note le rapport, qui attribue cette régression à des hausses de température de 2 à 4 C ainsi qu'à une baisse de la pluviométrie de 4 à 30% dans la région. 

L'étude fait remarquer que la consommation d'eau devrait augmenter de 170 km3 à 228 km3 d'ici 2025 compte tenu de la forte croissance démographique qui caractérise une grande partie de la rive Sud de la Méditerranée, de l'urbanisation croissante et du développement de la production agricole.

La même source estime que la demande sur les ressources hydriques devrait augmenter de 66% au Maroc, ce qui aura un impact sur les disponibilités en eau qui passeront de 1.131 m3 par habitant actuellement à 751 m3 par habitant à l'horizon 2025.

Les auteurs du rapport rappellent aussi que le secteur agricole accapare les 4/5 de l'eau disponible au Maroc avec un pourcentage de 87% en 2008, notant que l'eau d'irrigation est caractérisée par une faible productivité dans les pays du sud et de l'est de la Méditerranée dont le Maroc.

Le document indique, en outre, que la part des populations rurales sans accès à des points d'eau améliorés était de 25 à 50% au Maroc en 2010, alors qu'elle n'était en moyenne que de 1 à 9% dans les zones urbaines du pays.

Le rapport évoque, sur un autre registre, l'investissement dans le secteur de l'eau et de l'assainissement comme facteur de croissance et de développement social, citant, à cet égard, l'exemple de la ville d'Agadir où les politiques d'assainissement des eaux de baignade ont permis une augmentation de 2% des ressources financières de la région grâce à l'augmentation de l'activité touristique qui en a découlé.

Il s'attarde sur les actions prioritaires nécessaires à l'amélioration de la collecte des données hydrographiques au Maroc, citant, entre autres, la mise en place d'un annuaire hydrologique du Maroc centralisé permettant l'évaluation des prélèvements d'eau annuels et de la demande en eau par usage (10 MDH) et le développement et la centralisation des statistiques sur les volumes d'eau facturés et payés par les usagers ainsi que sur les volumes d'eau potable produits et distribués en milieu urbain et rural (4 MDH).

Le document rappelle aussi la réalisation d'une étude de définition pour la création d'un observatoire national de la gestion de la demande en eau permettant de centraliser les indicateurs et de procéder au benchmarking (1 MDH), le développement d'une base de données sur les superficies par mode d'irrigation, les volumes prélevés et utilisés au niveau des parcelles (10 MDH) et le développement d'une base de données sur les prélèvements d'eau par les industriels et sur les volumes recyclés (4 MDH).

Abordant le programme national d'assainissement qui a pour objectifs un taux de traitement des eaux usées de 60% et un taux de raccordement au réseau d'assainissement de 80% en milieu urbain avec une enveloppe de 43 milliards de dirhams, le rapport indique que ces investissements ont permis la réalisation d'un réseau d'assainissement, de collecte et de transfert des eaux usées d'une longueur de plus de 2.800 kilomètres ainsi que l'exploitation, l'entretien et la maintenance du réseau exploité par l'ONEE en gestion déléguée d'environ 6.200 km.

Ces projets ont permis d'atteindre un taux de raccordement de 77% dans les 87 villes desservies par ces réseaux, soit une population de 3 millions d'habitants, poursuit la même source, rappelant que 51 stations d'épuration de capacité totale de traitement de 77 millions de m3 ont été réalisées dans le cadre de cette enveloppe.

Le rapport évoque, par ailleurs, les défis liés à l'eau en Méditerranée dont l'amélioration de l'accès à l'eau potable et de sa qualité, la collecte et le traitement des eaux usées (domestiques et industrielles), la lutte contre les pollutions diffuses et l'adaptation de la gestion des ressources en eau aux impacts du changement climatique.

Il souligne enfin que la gestion de l'eau en Méditerranée nécessite une structure adaptée, qui implique un engagement fort et urgent de toutes les parties prenantes de la région. 

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