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«Sensibiliser et éduquer», maîtres-mots

«Sensibiliser et éduquer les maîtres-mots pour combattre la mortalité néo-natale»

«Sensibiliser et éduquer», maîtres-mots
«Il est honteux que le monde à l'ère de la technologie sophistiquée et de l'opulence, connaisse encore le décès chaque jour de dizaines de milliers d'enfants de moins de cinq an», Francesco Begnini, pédiatre. Ph : Kartouch

La lutte contre la mortalité néo-natale passe nécessairement par des efforts soutenus en matière de sensibilisation et d'éducation des populations concernées afin d'asseoir des meilleures pratiques de l'allaitement maternel et de l'alimentation d'appoint, de l'hygiène et de l'évacuation sans risque des excréta, soulignent des spécialistes italiens.

Les efforts des gouvernements et de la société civile demeurent, dans plusieurs pays notamment africains, «insuffisants» sans de véritables campagnes médiatiques ciblés visant à sensibiliser les familles quant aux dangers des maladies infantiles, souligne un obstétricien romain, Giulio Tagliaferre qui a exercé pour de longues années dans des pays de la Corne d'Afrique.

Selon lui, l'objectif de certaines organisations internationales spécialisées, dont l'Unicef, qui consiste en la réduction de deux tiers le taux de mortalité infantile, en passant de 93 enfants sur 1000 mourant avant l'âge de cinq ans en 1990 à 31 pour 1000 à l'horizon 2015, «demeure à la portée» pourvu d'impliquer les personnes concernées, en particulier les femmes, à travers des campagnes de sensibilisation menée au niveau local avec l'appui de la société civile et, s'il le faut, avec le concours des organisations internationales ou de pays tiers.

Commentant la campagne lancée par l'Association Al Hayat 4 chaînes de vie, Dr Tagliaferre a estimé que «cette association est allée droit au but» et «à travers l'opération qu'elle mène, elle traduit les soucis des organisations internationales en la matière».

Son collègue, Francesco Begnini, un pédiatre qui exerce dans le privé, estime qu'il est «honteux» que le monde «à l'ère de la technologie sophistiquée et de l'opulence», connaisse encore le décès chaque jour de dizaines de milliers d'enfants de moins de cinq an, principalement de causes qui auraient pu être évitées grâce notamment à une sensibilisation accrue quant à l'importance vitale de certaines pratiques et gestes «sans le moindre coût».

Citant des données de l'Unicef, ce professionnel fait observer que plus de 70% des 11 millions de décès d'enfants enregistrés tous les ans sont attribuables à six causes principales à savoir la diarrhée, le manque d'oxygène à la naissance, le paludisme, la pneumonie, l'accouchement prématuré et les infections néonatales. 

Ces décès «surviennent pour la plupart dans les pays en développement» notamment en Afrique subsaharienne qui enregistre les taux de mortalité infantile les plus élevés, a-t-il fait observer, soulignant que sur les 11 millions d'enfants qui meurent chaque année plus de la moitié pourrait être sauvée par «l'adoption de mesures simples mais combien efficaces».

Etablie depuis une vingtaine d'années en Italie où elle exerce, dans la région du Latium, en tant qu'infirmière spécialisée, Fatoumato Daar, d'origine somalienne, qui avait opéré en qualité de sage-femme dans son pays, a expliqué que «de nombreux décès sont dus à des maladies qui font des ravages parmi les nouveaux nés dans plusieurs pays en développement, mais ce qu'on occulte généralement ce sont les conséquence indirectes de certains phénomènes dont la marginalisation, les conflits armés ou encore la diffusion du sida». 

«Malgré tout, on ne peut nier que la malnutrition et le manque d'eau salubre et d'assainissement demeurent à l'origine de la moitié des décès d'enfants», a-t-elle fait observer, estimant que «la démarche de l'Association marocaine Al Hayat-Chaînes de vie pour sauver 10.000 nouveaux nés doit servir d'exemple à suivre dans plusieurs pays notamment subsahariens».

«La prévention dans ce domaine est la chose la plus indiquée et dès lors il y a lieu de mobiliser tous les acteurs concernés de près ou de loin pour lutter contre ce phénomène y compris les médias nationaux et internationaux», a-t-elle poursuivi, déplorant le fait que «de nombreux décès continuent à être signalés même dans de grandes structures sanitaires à défaut d'un personnel qualifié et de mesures sanitaires adéquates».  

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