L'ambassadeur, représentant permanent du Maroc aux Nations unies, Omar Hilale, a mis en exergue, lundi à New York, le rôle des Commissions régionales du Conseil national des droits de l'Homme (CNDH) au Sahara marocain et ce, lors d'une réunion parallèle organisée en marge des travaux de la 70e session de l'Assemblée générale sur le rôle des Institutions nationales des droits de l'Homme (INDH) dans le système onusien.
Lors d'une intervention liminaire, Omar Hilale a indiqué que 13 commissions régionales du CNDH, dont celles de Dakhla et de Laâyoune, ont été créées pour renforcer le rôle du CNDH au niveau local, ajoutant que les mesures prises par le Maroc pour renforcer les commissions régionales du Sahara marocain ont été accueillies favorablement par le Conseil de sécurité, indique un communiqué de la mission permanente du Maroc à l'Onu.
Omar Hilale a souligné que les commissions des Institutions nationales des droits de l'Homme (INDH) ont un rôle crucial à jouer dans la promotion et la protection des droits de l'Homme, relevant qu'elles sont devenues des acteurs clés dans les sociétés démocratiques, non seulement de par leur rôle de surveillance des droits humains, mais surtout en raison de l'appui qu'elles fournissent aux Etats dans la mise en œuvre de leurs obligations internationales et le renforcement de leurs cadres constitutionnels, législatifs et institutionnels pour la promotion et la protection des droits de l'Homme.
Dans ce contexte, il a précisé que le Maroc a mis en place son institution nationale, le Conseil consultatif pour les droits de l'homme (CCDH) en 1990. Depuis lors, le Conseil a subi deux réformes principales, en 2002 et en 2011, a-t-il rappelé, précisant que «la création du CNDH, en remplacement du CCDH, avait pour objectif d'élargir et de renforcer son mandat, notamment en matière d'investigation, de visite des lieux de détention et des centres psychiatriques, et de traitement des plaintes relatives aux violations des droits de l'Homme». Le rapport annuel du CNDH est présenté devant les deux chambres du Parlement, a-t-il dit.
L'ambassadeur Omar Hilale a, en outre, relevé que le CCDH et le CNDH ont joué un rôle important au sein du système des Nations Unies, notamment leur participation active aux sessions du Conseil des Droits de l'Homme (CDH) et leur contributions à l'Examen périodique universel du Maroc et dans les organes de traités, signalant qu'ils ont assumé des postes de responsabilité au sein du Comité de coordination des INDH, ainsi que dans d'autres groupements régionaux et sous régionaux de ces Institutions.
Le diplomate marocain a, par ailleurs, noté que l'Institution du Médiateur a été créé en mars 2011 en tant qu'institution nationale indépendante, dotée d'une grande autonomie et de larges prérogatives.
La loi portant création de cette institution prévoit la mise en place de délégués spéciaux chargés de la facilitation d'accès aux informations administratives, du suivi et de la simplification des procédures administratives et d'accès aux services publics et du suivi de l'exécution des décisions judiciaires rendues à l'encontre de l'administration, a-t-il souligné.
Au niveau international, Omar Hilale a rappelé que le Maroc a toujours été convaincu de l'importance du rôle et de la contribution des INDH au système des Nations Unies, notant que le Royaume a initié et soutenu plusieurs actions visant à renforcer le rôle de ces institutions.
Dans ce sens, le diplomate a rappelé que le Maroc a été parmi les principaux défenseurs du renforcement de la participation des INDH lors de la révision quinquennale du CDH en 2011, précisant qu'en tant que facilitateur de la révision de l'Examen Périodique Universel, il a personnellement lutté pour plus de visibilité aux contributions des INDH à ce mécanisme.
S'agissant de la participation des INDH aux travaux des différents organes onusiens, Omar Hilale a indiqué que le rapport du Secrétaire général 70/347 affirme que les INDH jouissent de droits de participation formelle au sein du CDH et dans les organes conventionnels. Le rapport souligne également que les INDH ont participé à une série de processus intergouvernementaux sous les auspices de l'Assemblée générale, a-t-il ajouté.
A cet égard, Omar Hilale a appelé à accorder la plus haute importance à la participation avec l'Assemblée générale et ses organes, estimant que «cette action ne devrait pas être considérée comme accordant plus de droits aux INDH mais plutôt comme accordant aux INDH les droits qu'elles méritent».
«En tant qu'ambassadeur du Maroc, un pays qui a toujours été un défenseur des INDH, et en ma qualité de président de la Troisième Commission, je ne ménagerai aucun effort pour atteindre cet objectif», a-t-il assuré, ajoutant qu'il est «de notre responsabilité commune d'aller de l'avant avec cette question et de trouver une manière consensuelle de renforcer la participation des INDH dans le système des Nations unies».
Cet événement a été co-organisé par le Maroc, l'Allemagne, l'Afghanistan, l'Australie, le Chili et le Ghana, avec le soutien de l'ONG «International Service for Human Rights».
Il a connu la participation du Secrétaire général adjoint aux droits de l'Homme et représentant du Haut-commissariat aux Droits de l'Homme à New York, Ivan Simonovic, des ambassadeurs d'Australie et d'Allemagne, ainsi que des présidents des Institutions nationales des droits de l'Homme de la Malaisie, du Costa Rica et du Kenya.