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Vers une entrée en vigueur dès cette année

L'accord de Paris sur le climat conclu en décembre 2015 pourrait entrer en vigueur dès cette année, après la ratification mercredi à l'Onu à New-York par 31 pays de ce texte qui vise à limiter le réchauffement nocif de la planète.

Vers une entrée en vigueur dès cette année
Pour entrer en vigueur, l'accord doit être ratifié par 55 pays, qui doivent totaliser 55% des émissions de gaz à effet de serre. Ph : AFP

«L'élan est remarquable», s'est exclamé le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon, dont la lutte contre le réchauffement climatique a été une des priorités tout au long de ses dix ans de mandat.

«L'entrée en vigueur de l'accord avant la fin de l'année sera une étape majeure vers un avenir plus sûr, plus juste et plus prospère», a-t-il ajouté.

L'accord conclu à Paris en décembre 2015 ambitionne de contenir le réchauffement climatique sous le seuil de 2°C par rapport au niveau pré-industriel.

Pour entrer en vigueur, il doit être ratifié par 55 pays, qui doivent totaliser 55% des émissions de gaz à effet de serre.

Pour l'instant, le chiffre atteint est de 60 pays mais ils ne représentent que moins de 48% des émissions.

Parmi les 31 pays qui ont remis mercredi leurs instruments de ratification à l'Onu figurent plusieurs Etats latino-américains (Argentine, Brésil, Mexique), ainsi que Singapour, la Thaïlande, le Bangladesh et les Emirats Arabes Unis.

La France, qui a complété sa procédure nationale de ratification depuis juin, a aussi présenté à l'Onu un document mercredi. Il indique qu'elle est «prête à déposer ses instruments de ratification» dans le cadre d'un dépôt coordonné au sein de l'Union européenne.

Pour l'UE en effet, ratifier un tel accord international suppose de le faire en tant qu'Union, mais aussi par chaque Etat membre.

Une hausse des températures de 2 degrés comporte certes des risques mais rester sous ce seuil éviterait à la planète de subir ses plus néfastes effets: inondations, tempêtes ou sécheresses susceptibles de générer des pénuries alimentaires, l'extinction d'espèces et des déplacements de population.

Mais pour le ministre de l'Environnement et de l'Energie du Costa Rica, Edgar Gutierrez, ce seuil n'est pas assez ambitieux compte tenu de l'accélération du réchauffement. Août 2016 a encore atteint un record de températures.

Edgar Gutierrez a appelé les pays à se fixer un seuil de hausse des températures de 1,5 degré Celsius et prévenu qu'une seule année de retard dans la mise en œuvre de l'accord pourrait être désastreux pour la planète.

«Le changement climatique est déjà dangereux, il a déjà dépassé les capacités de beaucoup de pays à s'y adapter, nous avons déjà des morts, nous perdons déjà des espèces, des terres et des bâtiments», a noté Edgar Gutierrez, qui s'exprimait au nom de trois pays particulièrement touchés par le réchauffement, dont l'Ethiopie et les Philippines.

Un représentant des îles Marshall, Mattlan Zackhras, a prévenu qu'en dépit des promesses, la planète semblait sur la pente d'un réchauffement de 3 degrés. «Cela va faire disparaître mon pays et beaucoup d'autres Etats insulaires du Pacifique», a-t-il prévenu.

Quatorze autres pays représentant près de 13% des émissions de gaz à effet de serre ont dit qu'ils ratifieraient l'accord cette année, selon les services de M. Ban, ce qui augure d'une entrée en vigueur moins d'un an après sa conclusion.

L'UE devrait le ratifier «dans les prochaines semaines», a promis le commissaire européen au Climat et à l'Energie, Miguel Arias Canete.

Adriano Campolina, directeur de l'organisation caritative ActionAid, s'est étonné cependant que l'UE -marraine du Protocole de Kyoto sur le climat- ne ratifie pas l'accord plus tôt.

La Chine et les Etats-Unis, les deux pays les plus pollueurs, ont contribué à accélérer le processus en ratifiant le texte le 3 septembre.

La ministre française de l'Environnement Ségolène Royal, dont le pays a présidé la conférence COP21 à l'origine de cet accord, a confié à l'AFP en début de semaine qu'elle espérait une entrée en vigueur avant la prochaine réunion de l'Onu sur le climat prévue le 7 novembre à Marrakech, au Maroc.

Cette conférence s'ouvrira la veille de l'élection présidentielle aux Etats-Unis, où le candidat républicain Donald Trump conteste le réchauffement de la planète et veut défaire l'accord s'il est élu.

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