Le Conseil de sécurité a sanctionné jeudi six chefs de réseaux de trafiquants de migrants actifs en Libye, un processus qui représente une première pour l'ONU et qui avait été retardé par une demande de précisions de la Russie, selon des diplomates. La Russie «a levé ses réserves sur la proposition des Pays-Bas d'inclure six individus sur une liste de personnes sanctionnées», a indiqué un diplomate. «Les sanctions s'appliquent immédiatement», a-t-il précisé.
Les sanctions, notamment gel de comptes bancaires et interdiction de voyager visent deux Érythréens ainsi que quatre Libyens, dont le chef d'une unité de garde-côtes.
«Les Pays-Bas ont voulu utiliser leur siège (de non-permanent) au Conseil de sécurité pour améliorer la vie des réfugiés et des migrants en Libye et les empêcher d'entreprendre un voyage dangereux à travers la Méditerranée», a expliqué dans un communiqué le chef de la diplomatie néerlandaise, Stef Blok.
«Cette initiative néerlandaise envoie un message clair. Nous luttons contre la traite des êtres humains en Libye», a-t-il fait valoir. Il a souligné que la décision du Conseil de sécurité avait le soutien de tous ses membres, de plusieurs pays africains et des autorités libyennes. Ces dernières «savent que ces réseaux criminels déstabilisent sérieusement le pays», a précisé Stef Blok, pour qui l'appui de la Libye et des pays de la région est essentiel.
L'ambassadrice américaine à l'Onu, Nikki Haley, s'est félicitée de la prise des sanctions., «L'automne dernier, des images de migrants vendus comme esclaves en Libye avait choqué nos consciences et le Conseil de sécurité s'était engagé à entrer en action», a-t-elle relevé dans un communiqué.