Après plus de dix-huit mois de concertation avec les partenaires sociaux, le haut-commissaire à la réforme des retraites a remis jeudi son rapport où il dévoile ses recommandations pour la pérennisation des retraites en France.
Le Rapport de 132 pages recommande la création d'un système universel de retraite, en remplacement des 42 régimes existants actuellement en France. Ce système serait «fondé sur des règles communes à tous, compréhensibles et reposant sur des valeurs partagées ».
De même, et conformément aux grandes lignes de cette réforme, l’âge légal de départ sera fixé à 62 ans, alors que le taux de cotisation deviendra unique. « Ainsi, les salariés du privé, des régimes spéciaux et les fonctionnaires auront des cotisations identiques », selon le Rapport.
Aujourd’hui, en France, l’âge minimum de départ en retraite des salariés relevant du régime général de la sécurité sociale est fixé à 62 ans. Cet âge ne devrait pas être modifié dans le cadre du nouveau système qui préserve la possibilité de partir avant cet âge pour les personnes ayant connu des carrières longues, pénibles ou qui ne sont plus aptes à travailler.
Toutefois, la réforme prévoit un âge de «taux plein » fixé à 64 ans. En cas de départ en retraite après ou avant cet âge, un mécanisme de « bonus-malus » serait prévu pour, le cas échéant, augmenter ou diminuer les pensions de retraite. Ce point suscite l'inquiétude des syndicats.
Selon les médias, les grandes lignes de cette réforme devraient servir de base au projet de loi qui sera déposé en Conseil des Ministres à l’automne pour un examen au parlement en 2020.
A priori, les mesures issues de cette réforme ne devraient pas entrer en vigueur avant l’année 2025 et ne concerneraient ni les Français à moins de cinq ans de la retraite, ni les actuels retraités.
Cette délicate réforme des retraites a fait l’objet d’une «consultation publique» en ligne lancée en mai dernier par l’exécutif.
De précédentes tentatives de réforme avaient été menées sans succès en France, notamment en 1995 sous Alain Juppé, en 2003 avec François Fillon à la manoeuvre et en 2010 sous la présidence de Nicolas Sarkozy.
Les dépenses consacrées actuellement aux retraites en France s’élève à 14 % du PIB, soit 4 points de plus que l’Allemagne et 6 points de plus que dans les pays de l’OCDE.