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La presse américaine accuse Google de s'enrichir grâce à elle

La presse américaine accuse Google de s'enrichir grâce à elle

L'association professionnelle de la presse américaine News Media Alliance accuse Google de générer, grâce à elle, plusieurs milliards de dollars de revenus sans rien lui reverser, selon une étude publiée lundi, dont la méthodologie a néanmoins été contestée par Google et plusieurs universitaires.

L'étude, réalisée par le cabinet de conseil Keystone Strategy pour la News Media Alliance, rappelle notamment que "Google s'appuie de plus en plus sur l'actualité pour augmenter l'utilisation de ses produits par les consommateurs".

Le géant californien a notamment lancé Google News en 2006, pour présenter aux internautes les principales informations du jour mais aussi "maintenir les consommateurs dans l'écosystème Google", indique l'étude.

En 2015, Google a mis en place le système AMP (Accelerated Mobile Pages), logiciel qui permet aux articles de presse de s'afficher beaucoup plus rapidement sur un téléphone mobile.

Filiale de Google, YouTube a pour sa part lancé une nouvelle interface pour faire apparaître des contenus liés à l'actualité dans son moteur de recherche.

Au total, l'étude estime à 4,7 milliards de dollars le chiffre d'affaires généré par Google en 2018 grâce à des contenus mis en ligne par des médias d'information.

Google verse aux éditeurs une partie des revenus publicitaires qu'elle dégage des recherches qui mènent sur les sites d'information, mais la profession estime ce partage très insuffisant.

La commission des Affaires judiciaires de la Chambre des représentants doit consacrer mardi une audition à la question des rapports entre la presse et les grandes plateformes internet, notamment Google.

"Ces calculs de coin de table sont inexacts comme l'ont souligné plusieurs experts", a commenté lundi une porte-parole de Google. "L'essentiel des recherches liées à l'actualité ne produit pas de publicité."

"Chaque mois, Google News et Google Search (le moteur de recherche principal) génèrent dix milliards de clics vers des sites d'information, ce qui entraîne des abonnements et des revenus publicitaires", a-t-elle ajouté.

"C'est un triste but contre son camp", a regretté, sur Twitter, Aron Pilhofer, professeur de journalisme à l'université de Temple. "Car il y a probablement matière à une discussion sérieuse sur la disparité entre les revenus que génère Google grâce aux éditeurs et les revenus que les éditeurs dégagent de Google."

"Mais fabriquer des chiffres à des fins de lobbying pour favoriser l'adoption d'un texte de loi sape toute notre crédibilité", a-t-il ajouté.

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