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Theresa May réussit à arracher des garanties

La Première ministre britannique, Theresa May a réussi, lundi soir, à arracher auprès de l'Union européenne des concessions de «dernières minutes», qui seraient «juridiquement contraignants» pour empêcher le retour d'une frontière dure entre l'Irlande et la province britannique d'Irlande du Nord, après la sortie du Royaume Uni du bloc des 27.

  Theresa May réussit à arracher des garanties
La Première ministre britannique Theresa May et le président de la Commision européenne Jean-Claude Juncker à Strasbourg. Ph : AFP

La dirigeante conservatrice qui a pris l'avion en catastrophe en direction de Strasbourg pour rencontrer dans la soirée les dirigeants européens réunis dans le cadre du parlement européen dans la ville alsacienne en France, à la veille d'un vote décisif du parlement britannique sur le Brexit, a déclaré avoir «obtenu des garanties légalement contraignantes à l'accord sur le Brexit». 

La Première ministre a, par ailleurs, annoncé qu'un «instrument conjoint avec un poids juridique comparable à l'accord de retrait (sur le Brexit) va garantir que l'Union européenne ne peut pas agir avec l'intention de mettre en œuvre le filet de sécurité indéfiniment».

Après l'obtention de concessions sur cette question houleuse, qui faisait jusqu'ici l'objet essentiel de la controverse et de l'objection à son accord négocié avec Bruxelles, Theresa May espère pouvoir convaincre les députés de son pays à voter sur l'accord mardi, après l'avoir déjà rejeté en janvier dernier par une majorité écrasante (432 voix contre 202). 

La presse anglaise avertit toutefois que ces garanties pourraient «ne pas être suffisantes» pour l'approbation de l'accord à la Chambre des communes vu le poids de l'opposition à toute la stratégie de May au sein du parlement et la pression dégagée par ses adversaires. 

Quelques minutes après la déclaration de Theresa May à Strasbourg, le chef de l'opposition travailliste Jeremy Corbyn a appelé, depuis Londres, à voter contre l'accord, alors que le chef des députés du DUP, la formation unioniste nord-irlandaise dont le soutien est essentiel pour que l'accord passe à la Chambre des Communes, a accueilli les annonces «prudemment».

Du côté de Bruxelles, le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker a mis en garde contre la perte de cette deuxième chance. «C'est cet accord ou le Brexit pourrait ne pas se produire du tout», a commenté  Jean-Claude Juncker, affirmant que Bruxelles ne proposerait plus «d'assurances ni d’éclaircissements».

 Jean-Claude Juncker a fait remarquer qu'«en politique, on a parfois une deuxième chance, mais c'est ce que nous faisons avec cette deuxième chance qui compte, car il n'y aura pas de troisième chance». 

Après leurs pourparlers de deux heures lundi soir à Strasbourg, Theresa May et  Jean-Claude Juncker ont opté pour un ton très solennel pour annoncer les nouvelles garanties de l'UE.

Deux nouveaux documents viennent donc s'ajouter au «paquet» sur lequel les députés britanniques devront s'exprimer, à savoir «l'instrument conjoint» cité par Mme May, et une «déclaration conjointe» en complément de la déclaration politique sur la future relation entre le Royaume Uni et l'UE, qui «énonce un certain nombre d'engagements visant à améliorer et à accélérer le processus de négociation et d'entrée en vigueur» de cette future relation.

«L'instrument conjoint» qui confirme que l'UE ne pourra pas piéger le Royaume-Uni dans le filet de sécurité indéfiniment, reflète l'engagement des deux parties «à œuvrer pour le remplacement du filet de sécurité avec des arrangements alternatifs d'ici décembre 2020», a expliqué le vice-Premier ministre britannique David Lidington, devant la Chambre des communes. 

Le Parlement britannique devrait voter ce mardi (12 mars) sur l'accord de retrait de l'Union européenne révisé, après son rejet massif à la Chambre des communes en janvier. Si ce texte est rejeté à nouveau, les députés devraient voter le 13 mars pour le départ du Royaume-Uni sans accord. S'ils refusent cette option, ils auront un autre vote le 14 mars sur une motion demandant une «courte extension limitée» de l'article 50.

Si l'accord de retrait est approuvé ce mardi, le Royaume-Uni devrait préparer sa sortie de l'UE le 29 mars 2019, après plus de 40 années d'adhésion à l'Union européenne. 

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