Connexion
C’est une première qui fait chaud au cœur pour le cinéma marocain, surtout venant d’un festival aussi prestigieux que celui de Sundance, principal festival de cinéma indépendant américain fondé par le grand cinéaste Robert Redford. « En créant le festival Sundance, mon objectif était de donner la parole à ceux qui ne l’ont pas. L’idée d’indépendance m’a toujours interpellé. Je voulais donner la chance à ceux qui la méritent », avait-il dit lors de « Conversation With » de la 18ème édition du Festival International du Film de Marrakech. Qui pourrait imaginer, en ce moment, que ce même festival, très apprécié, va distinguer dans son édition 2020 la Marocaine Sofia Alaoui. Fort heureusement, c’est arrivé pour la jeune cinéaste de trente ans, dont l’ambition s’est dévoilée à un âge très précoce. Ses nombreux voyages, dès son enfance l’ont aidée dans sa démarche cinématographique, en lui faisont découvrir des contrées aussi lointaines en Asie. Ainsi, après ses documentaires « Les Enfants de Naplouse » et « Les vagues ou rien », elle signe son court-métrage « Qu’importe si les bêtes meurent » tourné en amazigh, avec des acteurs non professionnels qu’elle a rencontrés à Imilchil. Ecrit, réalisé et produit par Sofia Alaoui au sein de sa société Jiango Film avec l’aide du Centre cinématographique marocain, « Qu’importe si les bêtes meurent » a concouru avec 74 films sélectionnés parmi 10 397 reçus du monde entier par le festival. La sélection a été départagée par un jury, composé de la photographe et artiste contemporaine américaine Cindy Sherman, de l’actrice britannique Sian Clifford (Fleabag) et du producteur indépendant américain Marcus Hu (Kaboom), qui fut séduit par le film de Sofia. D’ailleurs, il est déjà sélectionné pour présenter le Maroc à la compétition du Festival de Clermont Ferrand, considéré comme un rendez-vous incontournable du court métrage dans le monde. Toutefois, le public marocain aura l’occasion de le voir au Festival National de Tanger, programmé du 28 février au 7 mars 2020. On peut dire que le film « Qu’importe si les bêtes meurent » a du pain sur la planche, avant que sa réalisatrice ne passe à son premier long métrage « La tempête » qui était sélectionné aux Ateliers de l’Atlas du Festival International du Film de Marrakech en décembre dernier, dans la section « Regards sur l’Atlas ».
********
Synopsis
«Qu’importe si les bêtes meurent » raconte l’histoire d’un berger et de son père, isolés dans les montagnes de l’Atlas, dont le troupeau de moutons dépérit. Le jeune Abdellah part en quête de nourriture dans un village commerçant à plus d’un jour de marche. Mais quand il arrive au village, il découvre que celui-ci est déserté à cause d’un curieux événement qui a bouleversé tous les habitants.
