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Ce que certains Marocains ont vécu, vu ou entendu hier soir, et encore aujourd’hui, est digne d’un film de science-fiction où l’on voyait des populations fuir en masse pour échapper à une catastrophe ou une épidémie. Malheureusement, ce que l’on vit aujourd’hui, est la réalité que certains n’arrivent toujours pas à réaliser ! Un communiqué conjoint des ministères de l’Intérieur et de la Santé annonçant, en fin de journée, la décision d'interdire, à compter du même jour, dimanche 26 juillet à minuit, les déplacements de et vers les villes de Tanger, Tétouan, Fès, Meknès, Casablanca, Berrechid, Settat et Marrakech. Les raisons de la décision sont bien claires ! Elles s’expliquent par la hausse considérable, ces derniers jours, des cas de contamination à la Covid-19 dans plusieurs préfectures et provinces. Plus encore «cette décision a été prise au regard du non-respect par la majorité des citoyens des mesures de préventions, en l’occurrence la distanciation sociale, le port du masque, l’usage des désinfectants, malgré leur disponibilité en grande quantité dans les marchés, entraînant la propagation de l’infection et la hausse des cas confirmés », précise le communiqué.
Une décision compréhensible, bien évidemment, mais qu’il aurait peut-être fallu annoncer un peu plutôt de manière à donner l’occasion aux citoyens de mieux s’organiser surtout en cette période de l’Aid Al Adha et quelques jours après le passage au niveau 3 du deconfinement suite auquel plusieurs personnes ont planifié des vacances dans d’autres régions pour d’un côté déstresser, et d’un autre, voir la famille et redynamiser le tourisme.
En effet, tenus par de multiples engagements ou plans familiaux, ou autres, des centaines de citoyens, dans les régions concernées par la fermeture, se sont précipités pour regagner leurs domiciles ou rejoindre leurs familles dans d’autres villes. C’est alors l’état d’alerte sur les routes et dans les gares routières jusque tard dans la nuit. Même ce matin, des routes sont encore bandées de véhicules et des voyageurs toujours en quête de moyens de transport pour rejoindre leurs proches.
Sur les réseaux sociaux, c’est la grogne ! Une décision très tardive, manque de communication, confusion entre un retour à la vie normale et un re-confinement, responsabilité des citoyens, … les avis sont multiples, mais le résultats est là : un nombre effrayant de cas de contamination, une hausse du nombre de décès et de cas graves, un non-respect des mesures barrières, … en somme, une panique générale qui a nécessité une réaction du gouvernement pour expliquer la situation. En effet, le chef du gouvernement a publié, hier soir, une vidéo privée, pour expliquer la décision de l’exécutif. « Vous avez bien constaté la hausse des cas de contamination, et par conséquence l’augmentation des cas graves admis en réanimation et des décès. Une situation inquiétante qui nous oblige à prendre des mesures strictes pour limiter la pandémie. Nous préférons prendre cette décision et limiter les déplacements en cette période de l’Aïd que de multiplier les risques de propagation du virus entre les villes», a expliqué Saâd Eddine El Othmani. Et d’ajouter que cette décision était obligatoire pour le bien des citoyens, «cela fait un moment que nous suivons cette situation inquiétante de l’épidémie et appréhendons sa propagation».
Nous sommes donc tous appelés à respecter ces décisions, aussi difficile et inacceptable qu’elles soient pour certains, et de redoubler de vigilance quel que soit la ville où l’on est pour aider à mieux gérer la situation et éviter une telle panique à l’avenir.
A noter que le ministre de la Santé organisera aujourd’hui, à partir de 16h00, une conférence de presse pour faire le point sur la situation et tenter d’expliquer les raisons de cette dernière décision qui a perturbé des milliers de Marocains.
