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Ftour Pluriel : Au Maroc, musulmans, juifs et chrétiens solidaires face à la crise

Ftour Pluriel : Au Maroc, musulmans, juifs et chrétiens solidaires face à la crise

Tolérance, diversité, solidarité, union. Ce sont les maitres mots de la 8e édition du Ftour Pluriel qui s’est adapté cette année à la crise pandémique et s’est tenu en mode virtuel. Mais la distanciation physique n’a pas empêché de partager les mêmes valeurs qui ont toujours été au cœur de cette rencontre. Musulmans, juifs et chrétiens, tous les partenaires et parrains de cet événement, initié par l'association Marocains Pluriels, ont répondu présent pour exprimer leur solidarité et leur détermination pour sortir vainqueur de cette crise inédite qui frappe notre pays et le monde entier.    

Musulmans, juifs et chrétiens, plus que jamais solidaires et déterminés à sortir vainqueurs de cette crise sanitaire. Les intervenants de cette édition ont été unanimes à dire que seuls des valeurs de fraternité, d’espoir et de solidarité sont capables de nous permettre de lutter efficacement contre ce virus qui ne fait pas de distinction entre les êtres humains.

Intervenant en ouverture de cette édition, André Azoulay, Conseiller de S.M. le Roi, a tenu à rappeler que « depuis que les Ftours Pluriels existent, je n'ai jamais manqué ce rendez-vous emblématique de la richesse de toutes nos diversités et de la profondeur de leur ancrage dans le consensus national ».

"Nous sommes tous fiers d’appartenir à ce pays et de nous identifier au leadership de S.M. le Roi. Nous saluons avec fierté l'exceptionnelle convergence de la stratégie pionnière et visionnaire mise en œuvre par notre Souverain avec la maturité dont fait preuve notre Peuple pour donner toutes ses chances de succès à cette réponse marocaine face à la pandémie du Covid-19", a-t-il souligné.

Il a par ailleurs, tenu à rendre hommage aux soldats qui se tiennent aux premiers rangs dans la lutte contre ce virus, notamment le corps médical, la communauté scientifique et médicale, les forces de sécurité et « tous ceux qui forment la chaîne de résistance et de résilience marocaine face au Covid-19 ».

Ce ftour pluriel virtuel a été agrémenté par la diffusion des témoignages de plusieurs personnalités nationales, comme Pierre Sibony, président du SOC-Simon Pinto, Driss El Yazami, ancien président du Conseil national des droits de l'Homme (CNDH), le professeur Jaâfar Heikel, spécialiste en épidémiologie, Moulay Abdellah Cherif Ouazzani, islamologue et formateur d'imams, l'ambassadeur de la Nonciature Apostolique du Vatican à Rabat, Monseigneur Vito Rallo, et le Cardinal Cristobal Lopez Romero, Archevêque de Rabat.

Par la même occasion, le Grand Rabbin de Casablanca, Joseph Israel, a prononcé, en hébreu, "la prière à Sa Majesté le Roi et à la famille royale", alors que la partie "chant spirituel" a été assurée par Maxime Karoutchi, Nabyla Maan, Sanaa Maharati, Maria Naciri, Jihane Bougrine et la Chorale Gosspel.

Le Ftour Pluriel a été marqué, cette année, par le lancement d'une initiative inédite consistant à déposer, dans le respect des règles de distanciation, un plat (spécifique à Ramadan ou non) sur le pas de la porte d'une famille chrétienne, juive ou musulmane, des migrants ou des personnes âgées.

 

Quatre questions à Ahmed Ghayet, président de Marocains Pluriels

Le Matin : Quelle est votre impression sur cette édition inédite ?

Ahmed Ghayet : J’avais un peu d’appréhension avant le Live, car c’est une première et aujourd’hui alors que nous avons le recul nécessaire je me dis que c’était sûrement la plus belle édition du Ftour Pluriel. D’abord les personnalités - au 1er rang desquels M. André Azoulay- ont été très nombreuses à répondre présentes et à intervenir, par de très beaux messages. Ensuite les représentants des trois religions monothéistes ont uni leurs voix pour délivrer un message commun et enfin les artistes -Musulmans, Juifs, chrétiens ont spontanément, gracieusement, mis leur talent au service de cette cause. Et puis il faut dire que « le public » était au rendez-vous : non seulement du Maroc mais aussi de nombreux autres pays, ils étaient des centaines à être connectés et nous avons reçu des messages magnifiques et dithyrambiques. Sincèrement ça donne des ailes et ça récompense tous les efforts fournis. Motivés par cette réussite, nous nous lançons dans un nouveau projet : un concert pluriel virtuel qui unira artistes de diverses origines et religions pour témoigner de notre reconnaissance à nos soignants, nos forces de l’ordre, tous ceux qui sont ‘’au front’’.

Quels sont les messages forts à retenir de cette édition ?

Les deux heures d’échanges ont été fortes en émotion. Si je devais citer quelques-uns des moments les plus symboliques, je dirais la présence durant tout le Live de M. André Azoulay et de son épouse, le message du Professeur Jaafar Haikel envoyé depuis ‘’le front’’, la vidéo des jeunes -sur le terrain, en train de venir en aide aux plus fragiles des nôtres, et enfin cette volonté forte -ressentie à la lecture de tous les messages envoyés durant le Live- de la part des participants, derrière leur écran- de montrer un Maroc Pluriel et un Maroc Uni. Tous allaient dans le même sens : la reconnaissance vis-à-vis de S.M. le Roi et la fierté d’être Marocains.

Quel est le rôle des jeunes dans cette vision d’un Maroc pluriel ?

Notre jeunesse est méconnue, souvent négligée quand ce n’est pas méprisée, or là en pleine pandémie, elle trouve l’occasion de montrer son engagement, son courage, son talent, son patriotisme. Soudainement tout le monde la découvre : mieux vaut tard que jamais ! Elle est là 3ème force présente sur le terrain, aux côtés des soignants, des forces de l’ordre, des agents d’autorité…et c’est toute la société qui prend conscience de sa jeunesse. La jeunesse est par nature curieuse, ouverte, désireuse d’apprendre, or nos jeunes ne connaissait quasiment rien de la diversité de notre peuple, de la richesse de notre patrimoine humain, culturel.

Que savaient-ils de nos compatriotes Juifs, des Chrétiens vivant sur notre sol ?

Aujourd’hui les ponts ont remplacé les murs, les a-priori s’effondrent et je suis persuadé que notre jeunesse est en train de ré-inventer le Maroc Pluriel, avec sa vision -innovante, décomplexée- avec les réseaux sociaux, la culture…Le Maroc Pluriel n’est pas seulement un héritage, grâce aux jeunes il est aussi un projet de société, un projet d’avenir.

 

 

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