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Investissement public : les recommandations de Jettou

La Cour des comptes recommande l’élaboration d'une nouvelle vision de l’investissement public qui puisse contribuer à une croissance équilibrée et inclusive, génératrice d’opportunités d’emplois et d’amélioration de revenus, compte tenu des normes de performance, de rendement et de bonne gouvernance.

Investissement public : les recommandations de Jettou
Ph. MAP

Présentant un exposé sur les activités des juridictions financières au titre de 2018, , le premier président de la Cour des comptes, Driss Jettou, a souligné que sa recommandation concernant le nouveau modèle d'investissement public découle du constat selon lequel, en dépit des efforts consentis dans le domaine des infrastructures publiques, ces actions n’ont pas permis de réduire les inégalités sociales et les disparités territoriales, ni induit une véritable amélioration des indicateurs de développement humain.

Conformément aux missions confiées par la Constitution du Royaume à la Cour des comptes en matière d’exercice du contrôle supérieur de l’exécution de la loi de Finances, la Cour a entrepris de réaliser régulièrement cette mission, chaque année, sur la base des informations préliminaires communiquées par le ministère chargé des Finances, a-t-il ajouté.

Dans ce contexte, la Cour a réalisé une mission de contrôle sur les résultats globaux de l’exécution du budget pour l’année 2018, a rappelé Driss Jettou, précisant qu’elle a constaté à ce sujet la hausse des dépenses ordinaires, qui ont atteint 213 milliards DH, enregistrant une augmentation de près de 6,9 milliards de DH en comparaison avec l’année 2017, résultant de l’accroissement des dépenses en biens et services de 3,2 milliards de DH et des charges de la compensation de près de 2,8 milliards de DH.

Il a noté que les dépenses d’investissement réalisées par l’Etat ont atteint 65,5 milliards de DH, alors que le volume de l’investissement public s’est élevé à 195 milliards de DH, contre 190 milliards de DH en 2017, ce qui représente 17,5 % du PIB.

Au sujet du traitement de la problématique des arriérés de l’Etat, la Cour a noté les efforts déployés en faveur de certains établissements publics et entreprises du secteur privé, portant en particulier sur les restitutions au titre de la TVA, sachant que les restitutions relatives à cet impôt, à fin mai 2019, ont atteint un montant total de 35,3 milliard de DH.

Sur la base de son évaluation des données relatives aux finances publiques, la Cour a relevé certains facteurs qui peuvent être considérés comme de véritables défis que doit affronter la gestion des finances publiques sur le court et le moyen termes.

Ces défis peuvent être synthétisés en plusieurs catégories de risques, dont la maîtrise du niveau du déficit budgétaire, la Cour ayant relevé l’aggravation de ce déficit, qui a atteint 41,35 milliards de DH en 2018, soit 3,7% du PIB après avoir été à 3,5 % du PIB en 2017.

Parmi ces risques, explique Driss Jettou, figure le niveau élevé de la dette publique et son rythme ascendant comme résultat de l’aggravation du déficit budgétaire. Il explique, à ce propos, que le volume de la dette s’est accru de plus que le double depuis 2009, puisqu’il est passé de 345,2 milliards de DH à 750,12 milliards à fin 2019, représentant 65,3% du PIB, soit une hausse de 27,4 milliards de DH, en comparaison avec l’année 2018.

Ces données montrent que l’objectif de parvenir à un niveau de la dette autour de 60 % du PIB à l’horizon 2021, serait «difficile à atteindre», a-t-il conclu.

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