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Elaborer un rapport objectif et impartial sur les manifestations d’Al Hoceima n’était à l’évidence pas une chose aisée pour le CNDH. Et pour cause, à l’ère du numérique où tout détenteur d’un smartphone peut s’autoproclamer journaliste, la vérité se perd souvent dans les méandres des fake news, des vidéos truquées et des informations montées de toutes pièces.
Pour tirer les choses au clair, le Conseil aux destinées desquelles préside Amina Bouayache a formé tout une équipe qui avait pour principale mission de collecter, décortiquer, analyser et vérifier l’origine et la véracité des posts, des tweets et des vidéos sur les manifestations d’Al Hoceima. Et là, force est de reconnaitre que les résultats donnent à réfléchir. Les chiffres sont parlants: quelque 302 000 posts ont été publiés sur internet dont près de 10 000 incitaient à la violence, à la haine ou induisaient en erreur car comportant des informations inexactes (de bonne ou de mauvaise foi). Ces détails renseignent sans nul doute qu’une machine médiatique parfaitement huilée était à l’œuvre depuis le début des manifestations. Son objectif consistait à attiser le feu et poussant les manifestants à rester dans la rue en propageant des informations mensongères ou trompeuses
Cette analyse est corroborée par les explications fournies par Mounir Bensaleh, le SG du CNDH qui s’exprimait dimanche dans l’après lors d’une rencontre avec la presse destinée à présenter les grandes du rapport du conseil sur les manifestations d’Al Hoceima.
Selon M.Bensaleh, outre les contrevérités et les informations inexactes diffusées à tour de bras ( 10 000 faut-il le rappeler), les fake news ont été aggravées par une sorte de « matraquage » et par l’évocation de faits de mémoire ou historiques sans relations avec les revendications de manifestants.
L’origine des posts, des tweets et des vidéos est un autre détail significatif: 80% les informations sur les évènements d’Al Hoceima qui ont été recensées ont été publiés par des sites électroniques situés à l’extérieur du Maroc. Près de 20% seulement provenaient de sites situés au Maroc.
Mieux encore : selon les précisions de M. Bensaleh, plus de la moitié des sites (non marocains) ayant publiés ces informations sont situés en Europe dont les deux tiers sont concentrés dans trois pays : la Belgique, les Pays Bas et l’Allemagne.
