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Abdelkader Boukhriss sur le PLF 2022 : «Le gouvernement aurait pu se montrer plus audacieux sur certains aspects»

Revenant sur le dernier communiqué de l’Alliance des économistes istiqlaliens et sur le projet de loi de Finances 2022, le vice-président de l’Alliance des économistes istiqlaliens, Abdelkader Boukhriss, souligne que la dernière sortie médiatique des économistes du Parti de l’Istiqlal s’inscrit dans le cadre du soutien critique positif au gouvernement.

Abdelkader Boukhriss sur le PLF 2022 : «Le gouvernement aurait pu se montrer plus audacieux sur certains aspects»

Le projet de loi de Finances 2022 a des aspects positifs, tout comme il y a des aspects sur lesquels le gouvernement aurait pu se montrer plus audacieux, indique Abdelkader Boukhriss. Ce qu’il y a à regretter, c’est le manque de volontarisme du gouvernement, en particulier sur l’annonce du taux de croissance, fait savoir l’économiste et membre de l’Alliance des économistes istiqlaliens (AEI) «Ce taux de 3,2% ne permet pas aux opérateurs d’avoir un signal positif. Nous sommes à la fin d’une crise et nous aurions pu amorcer une rupture avec la période écoulée», explique l’économiste lors de son passage à l’émission l’Info en Face diffusée par «Le Matin».

On aurait peut-être pu proposer un taux de croissance hors agriculture, suggère-t-il, rappelant que la contrainte agricole demeure très difficile à maîtriser. «Psychologiquement et en termes de communication, on aurait tout à gagner en annonçant un taux de croissance de 4,5 ou 5%, au moins pour donner des signaux assez forts aux opérateurs économiques», dit M. Boukhriss, faisant remarquer que les institutions internationales et Bank Al-Maghrib annoncent, pour leur part, des taux de croissance pour le Maroc autour de 5%.
L’Alliance des économistes istiqlaliens, et après avoir analysé le PLF, a réalisé également que certains pans de l’économie n’ont pas été pris en compte. «Nous aurions aimé voir figurer dans ce PLF des mesures orientées vers les secteurs sinistrés par la crise sanitaire (tourisme, événementiel, secteur culturel et artisanat), d’abord par des mesures fiscales, ensuite par des mesures de soutien (subvention, réglementation susceptible de faciliter le contexte de ces secteurs...)», fait savoir l’économiste.

À la question de savoir si ce PLF peut être assimilé à un projet de relance, M. Boukhriss a affirmé qu’«on ne peut pas dire que ce n’est pas un projet de relance. Celle-ci, en effet, peut être mesurée à travers d’autres indicateurs», fait-il remarquer. À l’appui de ses propos, l’économiste istiqlalien fait valoir qu’une enveloppe de 245 milliards d’investissements publics est un bon signal pour la relance. Il note également que la relance peut être portée par la demande intérieure, qui sera soutenue par la décision du gouvernement d’accorder une allocation de 1.000 dirhams aux personnes en situation de précarité. Et de rappeler que le PLF doit répondre à des défis considérables dictés par le nouveau modèle de développement qui a dressé la feuille de route. Le gouvernement n’aura donc pas la tâche facile, étant donné qu’il fait son entrée dans un contexte de crise. Une crise dont les leçons ont été tirées par le Maroc qui veut assurer sa souveraineté sanitaire, sa souveraineté industrielle et sa souveraineté énergétique.

Certaines mesures budgétaires ont été mises en place pour répondre à ces défis et celles-ci portent sur le long terme, explique M. Boukhriss. «Nous n’allons donc pas juger le gouvernement sur la base de la première loi de Finances. Accordons-lui le privilège de la première année puis attendons ce qui se passera par la suite», dit-il. En parlant de la classe moyenne, M. Boukhriss regrette que le gouvernement n’ait pas mis en place des mécanismes de soutien à cette classe. Un motif de satisfaction, dit-il, tient à la déclaration faite par le porte-parole du gouvernement qui a annoncé que les prix des produits subventionnés demeureront inchangés malgré l’augmentation de leurs prix à l’international. «Il faut dire que nous aurions aimé avoir des signaux au niveau des mesures fiscales pour soutenir la classe moyenne à travers la réduction de la TVA ou la refonte de l’échelle de l’IR», ajoute-t-il.

Au sujet de la réforme fiscale, M. Boukhriss a indiqué que le PLF 2022 prévoit quelques mesures, mais celles-ci demeurent très timides. Tout en regrettant cela, l’économiste rappelle que le NMD met l’accent sur la réforme fiscale ainsi que sur la loi-cadre publiée en août 2021 et qui est venue avec un certain nombre de principes et de recommandations (s’élevant à 80) après les troisièmes Assises tenues en 2019. Cette réforme doit aller au-delà du système de taux et s’inscrire dans une approche beaucoup plus globale, souligne-t-il. 

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