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Amine Essaïd : «Les partis de la majorité ont puisé dans le rapport sur le NMD pour élaborer leurs programmes électoraux»

Les programmes électoraux des partis politiques se sont basés, en grande partie, sur les orientations du nouveau modèle de développement. Une démarche qui a facilité l’élaboration du programme du gouvernement, estime le professeur de droit constitutionnel Amine Essaïd. Livrant sa lecture de ce programme, l’universitaire a affirmé que l’Exécutif n’avait d’autres choix pour financer son programme que le trio «taxer, emprunter ou recevoir des aides».

Amine Essaïd : «Les partis de la majorité ont puisé  dans le rapport sur le NMD pour élaborer leurs  programmes électoraux»
Amine Essaïd.

«La prédominance du technique dans les programmes électoraux des différents partis politiques interpelle sur les grands choix politiques et sur l’idéologie», a affirmé le professeur de droit constitutionnel et de sciences politiques à l’Université Sidi Mohamed Ben Abdellah, Amine Essaïd. «Les programmes politiques qui ont été présentés lors des dernières élections comportent de multiples intersections, compte tenu du caractère prépondérant du référentiel technique», a expliqué le professeur, relevant que, de ce point de vue, ces similitudes sont perçues comme étant un point négatif. Invité de l’émission «Les mardis du Policy Center for the New South», animée par Imane Lahrich, pour donner une lecture du programme gouvernemental 2021-2026, M. Essaïd a souligné que les partis de la majorité gouvernementale ont puisé dans le rapport sur le nouveau modèle de développement pour élaborer leurs programmes électoraux, ce qui, au final, a facilité l’élaboration du programme du gouvernement (qui rejoint les orientations du modèle de développement).  Interrogé sur la différence entre l’État social (repris de façon récurrente dans le programme du gouvernement) et l’État-providence, le professeur a souligné que ce dernier est apparu après la crise de 1929 pour remédier aux effets de celle-ci, d’un côté, et contrer l’expansion du socialisme d’un autre côté. «L’État social se manifeste par la volonté du pouvoir d’affecter une bonne partie de son budget aux secteurs sociaux, tels la santé ou l’éducation (considérés comme non productifs bien qu’ils investissent dans le capital humain)», a-t-il précisé, faisant remarquer que «la providence sociale» survient dans un second temps pour assurer une répartition plus équitable de la richesse et des recettes corrélée avec l’instauration de la démocratie. Abondant dans le même sens, M. Essaïd a relevé que le chantier de la généralisation de l’assurance maladie obligatoire est à même de consolider la cohésion sociale, rappelant que les politiques publiques et sectorielles ont manqué, jusqu’à présent, d’efficacité en ce qui concerne la lutte contre la vulnérabilité de certaines franges de la population et les inégalités spatiales.

  Par ailleurs, s’agissant de la capacité du gouvernement à tenir ses engagements, le professeur a rappelé que le contexte actuel demeurait incertain sous l’effet de la pandémie et qu’une bonne partie de l’économie marocaine (agriculture, tourisme, transferts des MRE…) demeurait conditionnée par de multiples aléas. «Le taux de croissance de 4% sur lequel table l’actuel gouvernement n’est pas impossible, mais reste difficile à atteindre». En ce qui concerne les ressources devant permettre au gouvernement de financer ses engagements, M. Essaïd a fait observer qu’il n’y a pas de solutions en dehors du trio «taxer, emprunter ou recevoir des aides». Et de conclure que le génie du politicien réside dans sa capacité à trouver des solutions pour assurer le financement de son programme, surtout dans un contexte contraignant tel que celui d’aujourd’hui. 

Hicham Oukerzaz

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